Cela fera bientôt trois mois que je suis à "S", où je vis pour ainsi dire comme un ermite. Des amis sont bien venus me rendre visite, très vite passés trop vite repartis. Ma belle aussi, m'aura accompagné durant quelques semaines. Mais ma belle a des obligations parisiennes que je n'ai plus.
Une commentatrice de ce blog, (Mildred pour ne pas la nommer), m'exhortait d'écrire un nouveau billet. Le voici.
Mais comment parler du silence et de la solitude ? Ça ne me semble pas chose facile.
Vous parler encore une fois de Lilye, de ses visites aussi exubérantes qu'intéressées ? Ou bien de ce renard, si peu farouche et très curieux, qui un soir sur deux s'approche à quelques mètres de notre terrasse, s'assoit sur son séant, et me regarde de longues minutes comme si j'étais un intrus.
Le silence et la solitude...
Quand, sur la petite route qui surplombe la terrasse, passent dans la journée trois voitures, nous disons "il y a eu un fort trafic aujourd'hui...".
L'autre matin, alors qu'un vent fort se levait, j'ai assisté à un spectacle peu banal : au-dessus de "S" une dizaine de vautours-fauve se livraient à une chorégraphie fantastique, un ballet aérien. C'est majestueux le vol du vautour. Sans un battement d'ailes il se laisse porter par les courants ascendants, en décrivant des cercles, à la façon d'un cerf-volant. Au début on distingue parfaitement les extrémités dentelées de ses ailes, son plumage. Et puis il monte, monte, jusqu'à tutoyer les nuages, devenir un point à peine perceptible. Soudain, dans un choix dont lui seul connaît les motivations, toujours sans un battement d'ailes, il fond sans dévier dans une direction et disparaît à l'horizon.
À "S", via un Wifi aléatoire, me parviennent les rumeurs du monde ("les restes du monde...", comme on disait dans une émission populaire du Canal+ de la grande époque) toujours aussi déprimantes.
Et les journées s'écoulent, toutes semblables entre elles, sinon l'ensoleillement qui devient de plus en plus parcimonieux, les nuits plus fraîches (et de cela je ne me plaindrai pas...).
On s'habitue finalement assez bien au silence et à la solitude, je puis en témoigner. Mais, parfois, je suis tenté de regarder les horaires de train pour Paris...
Un très grand merci pour ce joli texte, Fredi ! Pourquoi n'iriez-vous pas surprendre votre belle à Paris, puisque tel semble être votre désir ?
RépondreSupprimerMa belle doit savourer mon absence...
SupprimerComme l'écrit si bien Mildred, quel beau texte ! La visite de ce renard me rappelle l'unique fois où j'en ai reçue une : dans un jardin, en plein bourg d'un village balnéaire (St Pierre Quiberon, si Bedeau passe par là...), F. et moi assis, le cul à l'intérieur, les jambes dehors, le temps d'un dernier verre / un dernier clope après le départ des derniers invités. La nuit était belle (comme dans la chanson), douce et calme, et l'animal est passé nonchalamment, longeant le mur d'en face, à une quinzaine de mètres, en nous regardant...
RépondreSupprimerNous ne l'avons jamais revu.
Merci à vous Al West !
SupprimerJe pense que Didier Goux, avec qui je pourrais être d'accord sur ce point, vous exhortera à ne pas écrire "m'exhortait d'écrire". Mais passons...
RépondreSupprimerJe me rappelle d'un soir de libations du côté de Pleumeur, le nez au vent, les cheveux à la pluie, le gosier au gros-plant. Une nuit pluvieuse, venteuse, douce et immobile (si, si !). Soudain (si, si! ), un ver de terre a surgi lentement (si, si !) du sol, nonchalant et altier. Il a parcouru 2 m 87 cm (si, si !) avant de disparaître dans je ne sais quel trou. Je ne l'ai jamais revu.
Je ne ne vois franchement pas de quoi vous parlez Léon... 😏🤔😀
SupprimerFaute mineure à mon avis...
Que je ne corrigerai pas !
Votre ver il n'était pas dans une bouteille de tequila ?
SupprimerPour finir j'adore (dans une certaine limite) votre foutage de gueule. Mais je ne désespère pas de vous lire quelque part, si vous avez les couilles de vous signaler bien sûr.....
SupprimerPrenez la tequila pour vous et calmez-vous... Je vous fais du DG et du A l'Ouest en un seul commentaire et vous me refaites le coup des couilles du blogueur auxquelles DG viendra bientôt m'accrocher en guise de chancre mou... Pour finir, j'adore votre courage (dans une certaine limite)...
SupprimerVoilà Fredi, c'est gagné ! Dès que vous nous gratifiez d'un de ces jolis textes dont vous semblez avoir le secret, les "fleurons" accourent ! Al West, que je connais depuis des lustres, toujours aussi pertinent, aussi élégant à tous les sens du terme, et Léon, l'inimitable Léon, sans lequel le fil des commentaires manquerait de sel, de piment, bref de saveur !
RépondreSupprimerVous avez donc, vous aussi, remarqué la fadeur et la mièvrerie de certain commentaire... pour me prêter ainsi la saveur du sel et du piment. Comme souvent, Mildred, vos "compliments" ne manquent pas de piquant. Je trouve effectivement "pertinent" et "élégant" que du côté de Quiberon on juge que "Comme l'écrit si bien Mildred, quel beau texte !" En fait votre phrase exacte est : "Un très grand merci pour ce joli texte". Mais il faut reconnaître, à la suite de l'élégant extrême occidental, que c'est très bien écrit quand-même ! "Quel beau texte" eut été plus "élégant" peut-être, mais "joli texte" c'est pas mal. En fait le renard quiberonnais sait que la fromage ne se paie pas d'un simple glapissement.
SupprimerUn esprit plus avisé que le mien aurait laissé le fromage (suisse) au masculin, au prix de la galanterie toutefois.
SupprimerJ'espère que vous me pardonnerez la familiarité de ce tutoiement, Léon, mais j'ai la furieuse envie de vous dire - comme mon oncle à la galanterie très française - le disait à ma tante (aussi suisse que votre fromage) qui se plaignait d'être trop grosse : "Plus il y en a de toi, et mieux c'est !"
SupprimerFinalement, la vie était quand même plus douce et le ciel plus bleu lorsqu' arrivait La Belle... tornade de complexités et d'exigences... ("Cuba libre" - 26/07/2023)
RépondreSupprimer...un seul être vous manque, etc.
C'est quand, alors, le prochain dur pour Pantruche ?
Bah... Il y en aura toujours un mon bon... non rien... 😀😉
SupprimerJe profite de la présence de bedeau pour expliquer que, me référant à la "chansonnette" de Jean Ferrat, dont bedeau dit que c'est avec elle qu'"Emmanuel Macron réveille son épouse chaque matin depuis leur nuit de noce", il m'avait semblé pouvoir en déduire que la bonne nouvelle, c'était que Brigitte était une femme-fontaine !
SupprimerEh bien, j'ai eu beau cocher, des vélos, des motos, des bus, des feux de signalisation, des escaliers et que sais-je encore, rien n'y a fait : mon commentaire a été rejeté !
Ma chère Mildred, le sésame universel pour accéder aux commentaires de n'importe quel blog est : quel beau texte (variantes même inélégantes admises) ! JE, par exemple, n'y a jamais résisté, surtout venant d'un pseudo beau sexe. Vous cochez donc au moins deux bonnes cases.
SupprimerPôv' Mildred.
SupprimerReprenez-vous, bedeau ! Outre que ce n'est pas joli-joli de faire semblant, vous savez bien qu'il y aura toujours plus de blogs que je ne pourrais, bien ou mal, traiter !
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