Alejo Carpentier, avec sa "Danse Sacrale", me fait redécouvrir le synonyme de "baroque" : surchargé.
Je ne voudrais pas faire injure à Alejo, l'accuser de vouloir étaler sa science, son savoir encyclopédique, mais sa "Danse Sacrale", pour ce que j'en ai lu jusqu'à présent, n'est pas à proprement parler un roman. Mon avis changera peut-être au fil des pages, toutefois il me semble que ses personnages ne sont là que pour "illustrer" l'Histoire : ils sont des alibis. Vous me direz que c'est le cas de bien des romans. Il me semble cependant qu'ici c'est encore plus vrai, tant les personnages semblent effacés.
J'émets cette hypothèse : Alejo Carpentier aurait hésité entre le métier d'historien et celui de romancier. Incapable de trancher, il aurait choisi de conjuguer les deux. Cela se sentait déjà dans "Le Siècle des Lumières", même si ce dernier avait toutes les caractéristiques du roman.
La "Danse Sacrale" (encore une fois là où j'en suis), me semble plus relever du travail de l'historien, habilement maquillé en romancier.
"Savoir encyclopédique", disais-je plus haut, c'est au fond la meilleure raison d'aborder et d'accepter, d'apprécier Alejo, et son partage des connaissances.
En dépit des surcharges.
F. M.
Rajout du 31/07
Un livre aussi doit éclore. Surtout un livre de près de 800 pages, qui se donne le temps de mûrir.
Je suis bien contraint de retirer ce que j'ai dit sur l'inconsistance des personnages.
Je maintiens en revanche l'aspect "surchargé", un peu trop "baroque" de "La Danse Sacrale".
Alejo Carpentier, quand il partait en voyage, devait bien tasser ses valises, avoir peur d'oublier quelque chose...
Reste, au fil des pages, un livre qui fini par devenir attachant.