Moi qui suis à "S" depuis quelques temps déjà, je regarde et me souviens de tous ces moments où j'ai mouillé la chemise, piquant là des joints de pierres, en remontant ici ; cette porte toute déglinguée qu'il m'a fallu refaire, et que je tiens encore pour mon chef-d'œuvre. J'ai passé plusieurs soirées à cogiter la chose, prenant des notes, révisant les étapes plusieurs fois. Et je me suis lancé. Ça m'a pris deux grosses journées, j'habitais la maison ouverte à qui le voulait, on aurait pu me trucider pendant la nuit sans aucun problème : ma porte était en soins intensifs au clair de lune. Le jour de sa réinstallation j'ai dû me rendre à l'évidence : j'avais fait du solide, mais aussi du beaucoup plus lourd. Seul, il m'était impossible de la remettre sur ses gonds. J'ai appelé mon voisin.
Il regardait ma porte, étendue sur les tréteaux.
- mais tu es sûr qu'elle...
- écoute, tout va très bien se passer. J'ai juste besoin de tes bras, dans dix minutes c'est fini.
- t'es bien sûr de toi ! Je suis vieux tu sais ! Je ne pourrais pas la soulever 36 fois !
- nous allons faire comme ça.
Elle a glissé dans ses gonds, je l'ai faite pivoter pour voir. Il n'y avait pas un millimètre à reprendre. Sans un grincement, dans une rotation douce et mate, elle retrouvait sa fonction initiale : ouvert /fermé.
Il n'y a rien de plus gratifiant que le travail des mains (les guitaristes ou les pianistes en savent quelque-chose...) .
Moi, quand je remontais des pierres, je n'y étais pour personne, concentré sur mes verticales, mes horizontales, le choix du bon cailloux que j'allais placer là, qui voisinerait avec cet autre, peut-être pour mille ans, la "colle" qu'il ne fallait pas laisser se dessécher dans la gamate.
Et le soir, béat, je regardais mon mur jusqu'à l'épuisement...
De tous ces travaux, indispensables dans une maison de campagne, il en est un des plus rebutant, des plus pénibles : le debroussaillage. Certes, là encore, quand après des heures passées avec le bruit de la bécane, le dos éreinté, des acouphènes plein la tête, mille impacts de projections sur les guiboles, tu regardes ces mètres carrés rendus à la civilisation, t'es plutôt content de toi...
Mais les ronces... Les ronces...
À moins de défoncer le terrain à la pioche, le retourner sur un mètre de profondeur, l'arroser d'hectolitres de glyphosate, et encore, et encore !... elles ricanent les ronces...
- Vous savez quoi ?
- Non, dis-nous
- il paraît que le parigot est parti.
- Non... Encore ?
- oui... On l'aurait vu prendre l'autocar pour Montélimar, avec sa petite valise à roulettes. Le train pour Paris de 17h47, avec un changement de 30 minutes à Lyon-Perrache...
- 30 minutes !!! Ah le con !
Sont assez moqueuses les ronces...
Et que, mine de rien, trois fois rien, je te refasse vite fait bien fait un petit bourgeon...
À la fin ce sont toujours les ronces qui gagnent.
Et bien... CHANTEZ maintenant !
RépondreSupprimerOù allez-vous dénicher tout ça ! 😀
SupprimerJ'avoue, mon bon bedeau, être complètement passée à côté de votre bottine ! Pour me faire pardonner voici ce que j'ai trouvé concernant votre "Bottine souriante" canadienne dont malheureusement je n'ai pas compris un traître mot de ce qu'ils chantaient, et c'est grand dommage, car cela avait l'air très gai :
Supprimerhttps://fr.wikipedia.org/wiki/La_Bottine_souriante
"mon bon bedeau"... "pour me faire pardonner..." !
SupprimerHum, hum ?
Voilà ce qui s'appelle écrire ! Quel joli texte, n'en doutez pas la "petite troupe" sera ravie !
RépondreSupprimerMais toutefois il vaudrait mieux remplacer les "gongs" par les "gonds" !
Ah oui m...! Merci !
SupprimerTrouvé pour vous, en me baladant sur le net, cette déclaration de Morgan Freeman :
RépondreSupprimer"Si quelqu'un vous traite d'amateur, rappelez-vous que ce sont des amateurs qui ont fait l'Arche de Noé et des professionnels qui ont fait le Titanic."
Mouarf ! Cépafo... ☺️
Supprimer"- 30 minutes !!! Ah le con ! "
RépondreSupprimerQuand on a des ronces aussi clairvoyantes on les garde !
Jalousement !
SupprimerNon mais dites-donc....
SupprimerJoli texte... susurre le mûrier lisse et poli, jaloux des gros fruits bien défendus de la ronce.
SupprimerÇa mériterait une traduction...
SupprimerContre les ronces, il n'y a que l'arrachage*. C'est pas rigolo, certes, mais c'est le seul moyen. A l'occasion, hop, un petit coup de pioche et on retire un pied ! J'imagine que c'est plus facile avant la saison chaude et sèche : elles ont moins poussé et la terre est plus meuble -partant, c'est un job sur la durée (enfin, je ne connais pas non plus l'étendue de vos terres...)
RépondreSupprimerElles feront moins les malines, j'vous jure !
*Quoique... je n'ai pas essayé mais peut-être tremper un rameau de ronce dans du Round-up® pourrait contaminer tout le pied ? Alain Baraton prétend que c'est la meilleure et seule façon d'éliminer le liseron.
Je vote pour le Round-up, c'est moins fatiguant...
SupprimerMais en fait je n'ai jamais franchi le pas....
Le round up, il faut déjà le trouver : à cause de ces abrutis nuisibles d'écolodéments, le produit n'est plus en vente libre depuis déjà quelques années. Et comme les racailles des ciés n'en proposent pas à la sauvette...
SupprimerDG
Il y a des variantes "bio" Paraît-il, je me demande si c'est aussi efficace...
SupprimerDu "bio" nocif en quelque sorte, quel paradoxe...
Sinon dans mon coin je suis à peu près certain que les paysans en conservent quelques bidons sous le coude.
SupprimerSi je leur demandais gentiment...
Le e-commerce peut également vous dépanner (paraît-il, je n'ai pas cherché).
Supprimer😁
SupprimerJe ne fréquente pas le Dark-Web...
Supprimerhé, bien...CHANTEZ... maintenant !!! (V 2.0)
RépondreSupprimer.
Mais c'est très bon ! 👍
SupprimerDes Gilets Jaunes artistes ! 👏
En réponse à la question que vous vous posiez chez DG - où je suis définitivement tricarde - voici ce que je vous répondais :
RépondreSupprimer"Pourquoi drôle de question, Fredi ? Et s'il en était des mamelles comme il en est des lettres : il y aurait des mamelles minuscules et des mamelles majuscules ?
Seules les mamelles majuscules sont à même de faire bander le simio-humanoïde.
Je le sais d'expérience car j'ai toujours eu des mamelles minuscules (sauf en période de lactation) et je peux vous assurer que personne n'a jamais eu l'idée de s'exciter dessus ! "
Je reconnais volontiers que ce commentaire est d'un goux, pardon, d'un goût douteux, mais il me semblait pourtant correspondre à celui choisi par cet homme de lettres, ou bien me trompé-je ?
Bah... Il en faut pour tous les goûts précisément... 🙄
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