Jolie finale... Les mercenaires (pas un seul joueur français dans l'équipe) du Toulouse FC font des Canaris de la charpie. Il pleut sur Nantes.
Jolie finale... Les mercenaires (pas un seul joueur français dans l'équipe) du Toulouse FC font des Canaris de la charpie. Il pleut sur Nantes.
La Lettre de Brigitte Bardot à président (il y a des points contestables. Par exemple un rôti de cheval bien persillé saignant à cœur, je ne connais rien de plus délicieux. En sushis je sais pas...) :
Monsieur Macron,
Je pense que cette lettre, que je vous adresse avec tout mon mépris, vous fera peut-être réagir et prendre conscience de votre inutilité et de votre lâcheté.
Vous faites de la France une « poubelle » qui vous sert de trône, et vous prenez un plaisir sadique à faire souffrir votre peuple, mais aussi les plus humbles, les plus vulnérables et les plus soumis, « les animaux ».
Il est des limites à ne pas dépasser, or votre pouvoir de destruction sadique vous entraîne à accepter l’inacceptable et à le favoriser.
Non seulement votre pacte avec les chasseurs vous met en position suspecte vis-à-vis de l’Union européenne qui blâme toutes les prérogatives que vous leur accordez, mais depuis votre dramatique prise de pouvoir et malgré toutes les supplications que je vous ai adressées, rien de valable n’a encore été fait ! Pourtant, l’urgence devient dramatique !
Lorsque vous m’avez reçue en juillet 2018 à l’Elysée, accompagnée d’une délégation de ma Fondation, vous n’étiez au courant de rien des drames quotidiens que subissent les animaux.
« Vous allez m’engueuler », ce sont vos premiers mots. Cinq ans après, oui je vous engueule car je suis en colère face à votre inaction, votre lâcheté, votre mépris des Français, qui vous le rendent bien il est vrai.
Lorsque je vous ai dit que depuis 50 ans je me battais contre l’hippophagie en France, vous m’avez regardée avec des yeux ronds et m’avez répondu : « Comment, on mange encore du cheval en France ? »
Oui, on mange de moins en moins de cheval en France et voilà pourquoi au lieu d’abolir à jamais cette boucherie abominable et écœurante, vous avez accepté le sacrilège rentable de créer un nouveau marché avec le Japon en envoyant 1000 chevaux par an, par avion et vivants, dans d’atroces conditions pour en faire des sushis.
C’est une abomination, vous êtes un être maléfique ainsi que tous vos ministres, des incapables, des inutilités qui tentent de renflouer à la petite cuillère la dette abyssale dépensée à tort et à travers, avec le sang, la chair et l’infinie souffrance des chevaux martyrs envoyés vivants au Japon.
Votre ministre de l’Agriculture défend une politique où seul le fric compte, même s’il résulte de la souffrance et la mort de milliers d’êtres sensibles, de milliers de bovins et ovins condamnés à vivre un enfer durant des jours de transport, sur route et en mer, avant d’être égorgés dans des pays qui ne respectent aucune des règles européennes.
La France est le 1er fournisseur de bovins vivants de l’Algérie, les conditions atroces de transport et d’abattage de ces animaux sont connues de tous mais plutôt que les dénoncer, votre gouvernement les encourage. C’est à vomir de colère et de honte !
Ces ultimes atrocités reprouvées par le peuple et par la presse vous forceront à évoluer car votre suffisance, votre lâcheté, vos ridicules discours, votre total manque d’empathie et d’autorité font de vous une marionnette méprisable, une triste serpillère bonne à essuyer le sang et la mort qu’elle fait régner sur ce pays dont les lumières se sont éteintes.
"Le président normal"...
Finalement le slogan était bien trouvé.
On le cherche encore ce président...
Ce soir j'ai revu "Que la bête meure", de Claude Chabrol (oui je sais : depuis quelques temps je fais dans le commentaire de film. Au risque de lasser mes derniers visiteurs. Mais il y a une explication à cela. J'avais, depuis une éternité, sur ma commode, une commode de pute comme dit ma belle, qui y verrait bien dans ses tiroirs des petites culottes, des bas-resille, un vieux téléviseur. Ça me convenait. Le son en était un peu étouffé, l'image aléatoire, mais enfin... Sur ses côtés il y avait un bougeoir, un sapin symbolique où j'accrochais les fleurs fanées, tombées, de mes orchidées. Il avait survécu à bien des déménagements. En haut, à gauche, lui restait une fêlure, un peu comme sur ton smartphone si tu vois... Souvenir d'un trottoir mal négocié... Mais à part ça...
Et puis je suis allé dans la maison de fiston, lui rendre un service, mais plus encore être ensemble.
Alors qu'il nous fallait partir, il m'a dit "viens voir". Dans une pièce il y avait un grand écran plat, tant d'autres choses.
- ça te dit ?
- oui pourquoi pas...
- et le lecteur de DVD ?
- ma foi...
- y'a aussi des films !
On a fait le tri : non pas celui-là, oublie... Ça je prends... Il m'a fait mon Netflix, que des trucs déjà vus mais que je voulais volontiers revoir..
Depuis je vois la vie en grand. J'ai viré le sapin, le bougeoir et toutes ces cochonneries. L'écran déborde de ma commode. Sans remord, un soir, j'ai déposé sur le trottoir mon vieux trinitron...
J'ai fait les choses dans les règles, la mairie de Paris a été avertie de sa fin de vie.)
"Que la bête meure" est une histoire de tôles froissées, avec du sang dessus.
Il s'y vérifie que Claude Chabrol a une passion pour les œufs au plat non cramés sur les bords...
À mon avis il devait les cuire à l'huile, ce qui est une hérésie...
Bousiller ! Il faut tout bousiller ! Tout détruire ! Pour dix minutes de gagnées ! Le temps c'est de l'argent ! Un euro le kilomètre ! Exproprier des paysans pour donner au privé ce que l'état pourrait faire quelques kilomètres plus loin, mais qu'il ne veut pas faire ! J'enrage ! Je ne suis pas un zadiste mais pour le coup j'ai envie de grimper aux arbres !
Bousiller, tout bousiller...
Leur passion c'est de détruire nos paysages familiers. "On est heureux nationale 7" va te faire foutre ! Dégage ! On veut de la thune ! Tu nous emmerdes ! Et des éoliennes tu en auras dans ton jardin que cela te plaise ou non !
Enculés, enculés !
Vous voulez vivre en accéléré ? Nous voulons vivre au ralenti, sur nos routes bordées de platanes.
Chez nous !
M'en voilà venu à relayer des vidéos de chats, la fin est proche...
🐱 🙉 Lorsque ce chat de sourd s'est rendu compte que miauler ne servait à rien, il a appris à communiquer avec lui par des signes.
— ”COMPOSTERREAURISTE” MimiPetite🐭👩🌾⚖☮🗺32946 (@Micheben) April 20, 2023
💞💞💞💞💞
🦁 https://t.co/9oE0Bz1w3f pic.twitter.com/0X9KLmZkcg
The beautifully intricate sound of a zanfona (Italian hurdy gurdy) pic.twitter.com/P8raIUzeF2
— Adrian Black (@MsAdrianBlack) April 10, 2023
Merci à realist.
C'est mon blog parallèle. Il s'appelle "Rue des Archives" et connaît un succès modéré. J'y mets des lectures glanées ici ou là qui m'ont semblé intéressantes. Le dernier article publié, n'est rien moins que le discours prophétique de Enoch Powell.
Succès modéré, disais-je, et je trouve cela un peu injuste.
Si l'on veut réparer cette injustice, on se rendra ICI.
Hier soir, sur Arte, j'ai regardé des images d'archives datant de 1986 : "Inspecteur Lavardin", ça s'appelait.
1986 ce n'est pas si vieux, d'ailleurs elles étaient en couleurs ces images, pas de l'antique noir et blanc... Et pourtant on a pas idée comment notre monde a changé en si peu de temps, à peine 40 ans...
En ces temps si proches et si lointains, la société semblait encore divisée en classes bien distinctes, en tout cas sous l'œil de Chabrol, les pédés savaient se tenir, avaient une certaine classe, surtout avec les traits de J. C. Brialy. Et puis, mais l'action se déroule dans une Bretagne encore préservée, et ceci explique sans doute cela, pas la moindre once de diversité à l'écran.
Des images d'archives vous dis-je...
France, français. Français par Montaigne, par Marivaux, par Mallarmé (non sans réticences), très peu par Molière. Français par Manet, par La Marseillaise, par les larmes (Le Bord des larmes). Français par le vin, Français par le pain, par la salade à la fin des repas. Français par la Seine à Jumièges, par les futaies d’Ile-de-France, par la balustrade d’Estaing. Français par les Jardins de la Fontaine, par le château d’eau du Peyrou, par la vie comme à Bordeaux. Français par le ciel de Paris et par la lumière du Gers. Français par Paul-Jean Toulet, par Alexis de Castillon et par Valentin de Boulogne. Français par le mauvais caractère, par les après-midi tranquilles, par le canard Gédéon et par Adieu Philippine. Français par Jean racine, par Blaise Pascal, par Marcel Proust. Français par la mélancolie, par le goût des distances, par la futilité. Français par les comptoirs des Indes, par la mort de Montcalm, par Drouot près du four à pain de son père. Français par l’appel du 18 juin. Français par Henri Matisse. Français par Vercingétorix. Français par la statue d’Henri IV au Pont-Neuf. Français par le fromage, par la villa Médicis, par les jardins de Cordès. Français par Vézelay, par le foie gras de canard, par la sonate pour flûte, alto et harpe. Français par : « Vous autres Français vous oubliez toujours qu’entre la vanité et le ridicule il n’y a qu’un pas, dit Lloyd George. – Oui, le pas de Calais, répond Briand.» Français par la Suisse romande, par la statue de Clemenceau au rond-point des Champs-Elysées, par les Monet des années vingt. Français par les Trois Mousquetaires, par Robert de Saint-Loup, par Jeannot Lapin et par sa cour à la rosée. Français par le mot mort, par le mot paysage, par tous les mots en age…
Renaud Camus
L'autre jour avec fiston, nous nous amusions à tester chat GPT. Nous lui avons demandé, par exemple, de nous écrire quelques poèmes sur le thème de l'amour. Je dois dire que ce fut assez consternant. C'était comme s'il avait digéré tous les livres de Marc Levy plus ceux de Guillaume Musso. Ne manquait plus qu'une petite musique d'André Rieu et c'était complet. Mais ça viendra, n'en doutons pas, c'est pour plus tard, dans pas longtemps. Et puis je lui ai demandé de commenter l'actualité à la façon de Céline. Il m'a presque envoyé bouler au prétexte que Céline était très controversé. En insistant un peu, et à contre-cœur, il m'a pondu un petit texte insipide, qui aurait pu être de n'importe qui, sauf de Céline.
Eh puis, eh puis... que voulez-vous, on est tous un peu comme ça, un peu Narcisse, l'ego jamais très loin, vous auriez fait pareil... Alors je lui ai posé la question :
Écris moi un billet en français à la façon de Fredi M.
Bien sûr, voici un billet à la façon de Fredi M. :
Salut à tous,
Aujourd'hui, je suis heureux de vous écrire depuis mon petit coin de paradis. Assis sur ma terrasse, je regarde le soleil se coucher sur les montagnes et je me sens infiniment reconnaissant pour cette vie.
Il y a quelque chose de magique dans le fait de s'arrêter un moment et de prendre le temps d'apprécier les petites choses. Le parfum des fleurs dans l'air, le chant des oiseaux, la douce brise qui caresse mon visage. Tout cela contribue à créer une atmosphère paisible et sereine.
C'est dans ces moments-là que je réalise à quel point la vie est belle. Nous avons tous des hauts et des bas, des moments de joie et de tristesse, mais c'est dans ces instants de calme que nous pouvons vraiment apprécier la richesse de notre existence.
Alors, je vous encourage à prendre un instant chaque jour pour vous arrêter, respirer profondément, et apprécier tout ce qui vous entoure. Que ce soit la nature, les gens que vous aimez, ou simplement votre propre existence, il y a toujours quelque chose de précieux à trouver.
Je vous souhaite une belle journée remplie de moments de paix et de bonheur.
A bientôt,
Fredi M.
Fredi M. est moins mièvre que ça il me semble. Tu es sûr de bien le connaître ? Tu dois pouvoir faire mieux.
Je m'excuse si ma première tentative n'a pas été satisfaisante. Comme intelligence artificielle, je ne connais pas personnellement Fredi M., donc je suis limité à imiter son style d'écriture tel que je l'ai appris de ses publications.
Voici donc une nouvelle tentative pour un billet à la façon de Fredi M. :
Salut à tous,
Je suis heureux de vous écrire depuis mon petit coin de nature. L'air frais, la verdure qui m'entoure et le chant des oiseaux me rappellent à quel point il est bon de se connecter avec la nature.
C'est quelque chose que j'ai appris à apprécier au fil des ans. Dans notre vie moderne, nous sommes souvent distraits par les écrans et les obligations quotidiennes, mais il est important de se rappeler que nous sommes en fait des êtres naturels, et que notre santé physique et mentale dépend souvent de notre relation avec le monde naturel.
C'est pourquoi je vous encourage à trouver du temps chaque jour pour vous connecter avec la nature, que ce soit une simple promenade dans un parc ou une randonnée plus longue dans les montagnes. Prenez le temps d'admirer les paysages, d'écouter les sons, de sentir les parfums et de ressentir la paix intérieure qui en découle.
En fin de compte, la nature nous offre une source inépuisable de beauté et de sérénité. Profitons-en, car c'est l'un des plus grands cadeaux que la vie peut nous offrir.
À bientôt,
Fredi M.
Il ressort de ton billet que Fredi M. ne parlerait de rien d'autre que de la nature. Duquel de ses billets tu t'inspires ?
Je m'excuse si ma réponse précédente était inexacte ou insatisfaisante. En tant qu'IA, je n'ai pas accès à des informations spécifiques sur les publications de Fredi M. Je me suis simplement basé sur une représentation générale de son style d'écriture pour essayer de répondre à votre demande.
Il est possible que mes tentatives précédentes ne reflètent pas fidèlement le style d'écriture de Fredi M. ou le contenu de ses publications. Je vous encourage à chercher des exemples de son travail pour vous faire une idée plus précise de son style et de ses sujets de prédilection.
Encore une fois, je suis désolé si mes réponses précédentes n'étaient pas satisfaisantes. N'hésitez pas à me poser d'autres questions ou à me donner des précisions pour que je puisse mieux vous aider.
Non mais franchement, vous trouvez que ça me ressemble ? C'est lisse, impersonnel, on ne retrouve à aucun moment le charme si particulier et si rare de mes écrits.
D'une certaine façon c'est rassurant : je reste inimitable, irremplaçable, comme vous tous, soyez-en certains. L'IA est bien trop misérable pour espérer nous supplanter un jour. La personnalité de chat GPT est celle de tout le monde, c'est-à-dire de personne.
Le 38 Rue de Sèvres à Paris, c'est l'adresse de la Grande Épicerie. C'est aussi le prolongement du Grand Marché qui lui donne sur le boulevard Raspail et auquel elle appartient. Les deux communiquent par une passerelle aérienne.
Comme son nom l'indique, c'est le temple des épices du monde entier, des condiments, des cuisines de tous les continents. On y trouve, sur trois niveaux, à peu près tout pour réjouir le palais, avec, en sous-sol, une cave qui donne le vertige. Devant tant d'abondance on comprend pourquoi Hédiard et Fauchon n'ont pu résister. Piment d'Alep, caviars de diverses origines, saumons sauvages, viandes de premier choix, mille et une recette de moutardes, moi qui pensais, ignorant que j'étais, qu'au-dessus de Maille il n'y avait rien, etc, etc... À propos de maille : quand tu rentres dans ce genre de magasin, tu as intérêt d'avoir une carte bleue dorée sur tranche, ou alors de te régaler des yeux. Non parce que ce n'est pas franchement donné... Fredi bourse plate est reparti de là avec un petit pot de sel de Guérande, un peu comme quand tu vas au musée Picasso et que tu en ressors avec l'affiche de l'expo roulée sous le bras, si tu vois.
Il est joli ce petit pot et sa cuillère en bois. D'un beau bleu azur avec marqué "Fleur de Sel de Guérande" dessus, on dirait une marmite en miniature.
Quand il n'y en aura plus, ni vu ni connu, je le remplacerai par du gros-sel concassé de mon Carrefour-Market...
C'est à mon neveu que je la dois cette expérience. La dernière fois que nous nous sommes vus, il nous a offert, à ma belle et moi, un petit emballage en papier d'aluminium et de film plastique. Ça ressemblait beaucoup à un paquet de substances illicites...
- c'est du piment "Carolina Reaper", le plus fort des piments. Vous y goûterez en faisant très attention : pas plus que la pointe d'un couteau.
De fait, sur l'échelle de Scoville qui illustre ce billet, il n'y a rien au-dessus, sinon le gaz-poivre utilisé par nos forces de l'ordre et deux molécules non comestibles.
Nous venons à l'instant de tenter l'expérience. Respectant à la lettre les recommandations de mon neveu, nous avons prélevé pour chacun d'entre nous l'équivalent d'un peu plus d'une chiure de mouche. Ma belle, pourtant dure à la douleur, l'a recraché presque instantanément. Quant à moi qui ai voulu aller au bout de l'expérience, il m'en cuit encore.
Les effets de ce piment, dont il est dit que sa consommation donne l'impression de manger de la lave fondue, PEUVENT PARFOIS DONNER LIEU À DES COMPLICATIONS.
À bon entendeur salut !
Dans ma tendre enfance j'ai été enfant de chœur. Quand venait le moment de Pâques, notre curé (qui était en fait un abbé) nous chargeait d'une mission : aller bénir les maisons de la commune. Notre commune, ou paroisse, avait un rayon de près de deux kilomètre et une journée entière n'était pas de trop pour mener à bien cette mission. Nous partions à bicyclette, avec dans nos sacoches des sandwichs variés, et quelques paquets de chips, le bénitier accroché au guidon. Nous frappions aux portes des maisons, des fermes, et nous proposions la bénédiction. Durant la courte cérémonie nous entonnions ce chant (sauf Dédé qui chantait faux) :
Chétiens chantons, chantons, joyeux,
C'est notre Christ le Roi des cieux,
Qui ressuscite glorieux,
Alléluia, alléluia, alléluia !
Le bénitier, de faible contenance, se vidait rapidement au gré des soubresauts du vélo. Alors nous le complétions dans un ruisseau ou à une fontaine publique. Pour une maison garantie bénie à l'eau de rivière, les paroissiens nous laissaient quelques pièces, qui allaient en rejoindre d'autres dans une sacoche dédiée. Parfois, il faut bien le dire, des portes restaient obstinément closes, soit par radinisme maladif, soit par athéisme borné.
Mais il nous arrivait aussi d'atteindre des fermes éloignées, isolées ; pauvres. Je me souviens de l'une d'elles, leurs propriétaires travaillaient encore leurs terres avec des percherons. Pour eux il y avait encore un maréchal-ferrant au village. En remerciements ils nous offraient une douzaine d'œufs frais du matin. En cela ils respectaient à la lettre la tradition qui veut, en ce moment de joie, que l'on améliore l'ordinaire du curé en lui offrant de quoi faire un festin : œufs donc, mais aussi quartiers de viande, poules, légumes du jardin.
Nous repartions avec les œufs. Mais les ramener intacts au presbytère était un défi irréalisable. Alors, au premier tournant, nous nous arrêtions au pied d'un talus. A l'aide d'un morceau de bois nous percions les œufs à leurs extrémités (un peu comme tu casses ton ampoule de vitamines D si tu vois), et nous les gobions. Fallait avoir le cœur (et le foie) bien accroché. Nous l'avions.
Nous revenions avec une maigre recette... Beaucoup de ferraille, de rares billets.
Elle était d'autant plus maigre cette recette, qu'elle n'était pas destinée à aller dans les poches de la soutane de notre curé, mais à nous offrir un voyage : le voyage annuel des enfants de chœur. Nous n'étions que des enfants et les considérations financières nous passaient très haut au-dessus de nos têtes. En y repensant, je soupçonne que notre curé avait un carnet d'adresses de généreux et discrets donateurs pour faire la soudure ... Combien d'enfants ont vu la mer pour la première fois grâce à ces voyages ? C'était la version chrétienne du secours populaire...
Le voyage avait lieu au début du mois de juin. Je me souviens de l'un d'entre eux, au cours duquel nous allions découvrir la dune du Pilât. Dans le car ça sentait le jambon-beurre et la banane, le chewing-gum à la menthe. Nous étions turbulents, excités, comme on l'est dans ces âges. Notre curé faisait le voyage à l'avant, à côté du chauffeur. Parfois il se levait vers nous, réclamant un peu de calme. Son regard se posait sur chacun d'entre nous. Peut-être cherchait-il à deviner qui d'entre nous serait un jour son successeur...
De successeur il n'en a pas eu. L'église est fermée aujourd'hui, n'ouvre plus que pour les enterrements.
Voila en tout cas, ce qu'était pour nous la tradition des "œufs de Pâques".
Aux quelques visiteurs de ce blog qui se demanderaient pourquoi ce si long silence, je répondrais que je fais UNE JACQUES ÉTIENNE.
Jacques Étienne : état dépressionnaire modéré, mélancolie tenace mais réversible (bien que l'on note ici ou là quelques cas chroniques).
Causes : Elles sont assez méconnues mais l'on a observé que la lecture répétée de certains articles est un facteur aggravant. EX : TU SERAS UNE FEMME MON FILS, PUIS DU COMPOST. MIEUX : TU NE NAÎTRAS POINT.
Remède : À ce jour aucun remède miracle n'est connu, mais l'on observe de bons résultats en laissant faire le temps et, comme dans bien d'autres cas d’addiction, en pratiquant une abstinence rigoureuse, c'est à dire en se tenant autant que faire se peut le plus éloigné des sources du malaise.
En cultivant son jardin comme aurait dit l'autre.