Cinq pléonasmes (insoupçonnés) qu’il faut à tout prix éviter
Les formules redondantes sont légion dans le langage courant. Comment s’en débarrasser?
«Sortir dehors», «collaborer ensemble», «faux prétexte»... La redondance a tendance à se glisser dans la moindre de nos locutions du quotidien. Emprunté au bas latin grammatical «pleonasmus» («surabondance, excès»), le «pléonasme» désigne un terme qui ajoute une répétition à ce qui a déjà été énoncé.
Au grand dam des amoureux de la langue française, notre ouïe s’est accoutumée à ce mal dont l’emploi, ainsi que le précise Alain Rey dans le Dictionnaire historique de la langue française (Le Robert), témoigne parfois d’un jugement négatif et d’une appréciation ironique. La plupart du temps cependant, le pléonasme surgit à notre insu et ôte à nos propos leur crédibilité. Il convient alors de remarquer les formules erronées de l’usage courant pour mieux les évincer.
Un court de tennis
Que diriez-vous de chausser les crampons avant d’en découdre avec l’équipe adverse «sur le terrain de football de football»? La redite est saugrenue, vous en conviendrez. Figurez-vous qu’elle l’est tout autant lorsque l’on parle de «court de tennis». Car, comme on peut le lire dans le Trésor de la langue française, le «court» est un terrain rectangulaire en terre battue ou en dur spécialement aménagé pour le tennis. Rassurez-vous, les grands auteurs eux-mêmes ont fait la faute. En 1939, dans Lépreuses, Montherlant parlait d’un «court de tennis rougeâtre». Bon élève cependant, Aragon écrivait trois ans plus tôt, dans Les Beaux quartiers: «Le terrain vague a été coupé en trois pour faire trois tennis, des gens en blanc y courent, les balles volent, les raquettes battent l’air. C’était le court du fond.»
Une autre alternative
Apparu au XVe siècle comme terme de droit ecclésiastique, l’«alternative» (du latin «alternare», «alterner») désigne ce qui présente un choix entre deux possibilités, dont l’une exclut l’autre, précise l’Académie française. Autrement dit, l’alternative est toujours autre. Ne dites donc pas: «Aller déjeuner au restaurant de la rue Guynemer est une autre alternative.» Mais: «Aller déjeuner au restaurant de la rue Guynemer est une alternative.»
Pondre un œuf
Précision probablement survenue depuis que l’on dit péjorativement d’une œuvre artistique ou intellectuelle produite à la suite de beaucoup d’autres, qu’elle a été «pondue» par son auteur, dire qu’une poule a «pondu un œuf» est un pléonasme notable. Issu du latin «ponere», «poser, déposer», le verbe transitif «pondre» qualifie purement l’action d’un animal ovipare qui dépose ses œufs. Que pondre d’autre?
Une rafale de vent
Tout comme la ponte n’est relative qu’à l’œuf, la rafale s’emploie exclusivement pour parler du vent. Issu de l’italien «raffica», lui-même influencé du français «s’affaler» («être poussé par le vent vers une côte -en parlant d’un bateau-»), le mot est employé depuis le XVIIe siècle pour désigner un coup de vent subit, violent et court. Dans Itinéraire de Paris à Jérusalem (1811), Chateaubriand écrit: «Une rafale subite du midi nous chassa vers l’île de Rhodes.» A noter que le pléonasme «rafale de vent» est excusable cependant, dans la mesure où l’argot militaire s’est emparé du terme pour parler d’une «rafale d’artillerie», terme à l’origine du nom d’un célèbre avion de combat français également.
Une dune de sable
Emprunté au moyen néerlandais «dune», mot d’origine celtique, une «dune» qualifie par définition une colline de sable formée par le le vent le long de certaines côtes ou dans une région désertique. Comme le précise le Trésor de la langue française, le mot est arrivé en France au XIIe siècle, pour désigner les «dunes littorales» de Dunkerque, de Calais, des Landes. On parle aussi des dunes du Grand Erg oriental et de celles qui, sous le Second Empire, ont été fixées dans le Sud-Ouest de la France par des plantations de pins maritimes. Des dunes uniquement faites de sable…
À mon avis on doit pouvoir compléter cette liste...
Que ponds-je ? Que ponds-je ??? Le dernier mot qui m'a servi était ponge...ou doit-on dire: ponds-je ?
RépondreSupprimerPassez l'éponge...
SupprimerDe mémoire de toile cirée, on n'avait jamais connu pareille rafale...
RépondreSupprimerArf ... :)
SupprimerC'est parfois délicat à discerner, par exemple, l'expression "un petit nain" est-ce un pléonasme ou une stigmatisation ?
RépondreSupprimerPS je vous remets l'adresse de mon blog, au cas où... "http://aumilieuduvillage.eklablog.com/"
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Mais je la connais votre adresse ! Pardonnez-moi de ne pas commenter systématiquement... Admettez que parfois je n'ai tout simplement rien à dire (ou la paresse...).
SupprimerMoi aussi... (je veux dire : "moi non plus" )
Supprimer:-D
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Mon pauvre B. : M ne commente plus chez vous , L se fait rare , et F n'a rien à dire ou est trop occupé avec sa belle...
RépondreSupprimerBonne continuation quand-même !
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Il ne se foutrait pas un peu de notre gueule l'anonyme ? 🤔🤔🤔😀
SupprimerIl ou elle semble connaitre nos blogs respectifs et leurs visiteurs, et ne pas manquer d'un certain humour... ça limite les possibilités.
SupprimerR... sors de ce corps !
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