Au mois de mai dernier je publiais le billet qui suit. Nous sommes en octobre, et il me semble encore plus d'actualité, à l'heure où la légendaire armée rouge recule de partout.
Je ne voudrais pas me faire le relais d'une propagande ou d'une autre, mais force est de constater que ça patine sérieusement côté Russes.
Là-bas comme ici, le goût pour la guerre, l'envie de mourir pour une cause qui nous dépasse, a déserté les consciences. Subrepticement, les ravages de l'individualisme, sur la place Rouge comme sur les quais de la Seine, sous les radars des dirigeants de ce pays que l'on croyait hermétique à tout soft- power amerloque, font que la guerre n'est plus qu'une affaire de vieux croulants, nostalgiques et dépassés, qui ne peuvent plus la faire, et que la jeunesse veut éviter à tout prix. Et tant pis si la cause est honorable, digne d'intérêt : le russe veut être un abonné à Netflix comme un autre, mondialisé, vacances à Saint-Tropez !
Je ne veux pas me faire le relais d'une propagande ou d'une autre, disais-je, mais le sentiment nationaliste, patriotique, sauf surprise de dernière minute, est aujourd'hui en Ukraine, fait bâiller dans sa datcha le Russe moyen qui cherche, sur son smartphone, la meilleure façon d'échapper à la Bérézina.
Après 14, la France décimée, n'aspirait plus qu'à une chose : la paix. Elle a eu la débâcle de juin 40.
Après Stalingrad, l'Afghanistan, la Tchétchénie, les Russes pensent qu'ils ont assez donné pour la Sainte Russie.
La guerre, chez eux aussi, est passée de mode.
Pour gagner une guerre, il faut l'adhésion totale et inconditionnelle aux raisons pour lesquelles on l'a déclenchée. Il faut le soutien indéfectible de tout un peuple. C'est ce qui semble faire cruellement défaut à Vladimir Poutine. Comme à nous en 40.
C'est ce que je n'avais pas perçu au mois de mai dernier, que personne ne pouvait envisager, et qui explique la possible défaite à venir de celui qui se rêvait le tsar de toutes les Russies : la guerre ne fait plus recette.
Le billet en question :
Les Russes sont étonnants. Nous leur devons, quoi qu'on en dise, la victoire sur le nazisme. Avec la chienne Laïka ils furent les premiers à envoyer en orbite un être vivant. L'ancêtre de l'actuelle Station Spatiale Internationale est la station Mir, russe elle aussi.
Pourtant, au 21e siècle, sur le plancher des vaches, ils semblent combattre avec de vieilles pétoires du début du 20e, un arsenal dérisoire et dépassé, vulnérable au moindre drone commandé par un geek boutonneux.
Qu'est donc devenue l'intelligence russe ? Où est passé son savoir-faire ?
C'est la question que l'on peut se poser quand on suit les échos de cette guerre sur les chaînes d'informations...
J'ajouterais quand-même que le sentiment de patriotisme (un peu forcé pour le public et inné pour certains bataillons esstrèmement militarisés et sspéciaux, si j'ose dire ) de la belle jeunesse ukrainienne est un tout petit peu tout petit peu largement secondé par l'effort international en dotation-donation d'armes et munitions (quitte pour les pays pourvoyeurs à se légèrement désarmer), en effectifs militaires otaniens aux différentes frontières et jusque sur le territoire, sans parler des quelques milliards de dollars ponctionnés dans le budget de divers états dont au moins un se déclare être ric-rac "à l'euro près".
RépondreSupprimer(à suivre - ou pas...)
Il n'empêche, il n'empêche, même si ce que vous dites est vrai, on met plus de cœur à l'ouvrage côté Ukrainien il me semble...
Supprimer"C'est la question que l'on peut se poser quand on suit les échos de cette guerre sur les chaînes d'informations... " Quand on suit ces "échos", on ne se pose aucune question. On pratique le zélinskysme, on adore l'Otan, on défend des "valeurs" dont la nature est pour le oins imprécise, bref on est du côté du BIEN.
RépondreSupprimerMaintenant, personne n'est obligé de les suivre.
Tout cela est également vrai JE, comme il est vrai que les Russes reculent...
SupprimerVoudriez-vous insinuer que l'on ne dit pas "toute la Vérité" et "rien que la Vérité" ?
SupprimerQu'on chercherait à nous enduire d'erreurs ?
Et que aucun présentateur (ou ·tatrice) du journal tévé de 20 H. ne serait au courant et pourrait nous en informer ?
(PS dans ce domaine, comme dans d'autres, alors...?)
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LCI est particulièrement orientée par exemple, hors de question d'insister sur le rôle délétère de l'Otan dans cette histoire.
SupprimerEn revanche on ne peut leur contester qu'à ce jour les Russes ne sont pas à la hauteur.