dimanche 30 octobre 2022

L'abeille et la guêpe, fable




L'abeille et la guêpe


Pour faire du sous-bois un havre de bonheur, 

La lavande et le thym mélangeaient leurs odeurs. 

Abeilles fredonnaient en butinant les fleurs. 

La ruche regorgeait de rayons de soleil, 

De gelée et de cire, de pollen et de miel.

Dame Guêpe voulut se mêler au festin.

Après avoir trompé l'attention des gardiens,

Furtivement, dans la ruche, s'introduisit.

Elle appela sa sœur et bientôt sa cousine,

La sœur de sa cousine, puis toutes leurs voisines. 

Si bien qu'en quelques mois, la ruche en fut remplie. 

Elles mangeaient tout le miel et ne travaillaient pas,

Cassaient les alvéoles et faisaient la Java. 

Dame Abeille irritée, osa se lamenter.

Le Conseil des bourdons alors se rassembla.

L'abeille fut mandée. Il lui fut reproché 

De ne pas respecter de la démocratie 

Les valeurs citoyennes.

"Pourquoi donner abri à des tas de flemmards venus de l'étranger ?" 

Transpirant d'altruisme, sieur Bourdon s'étrangla:

"Comment oser traiter nos parents de parias ! 

Le tort vous en revient, si Guêpe est venimeuse, 

Car vous n'avez pas su comment l'assimiler. 

Il faut la respecter afin qu'elle soit heureuse ! 

Elle aime caillasser, laisser-la caillasser ; 

Elle aime chaparder, laisser-la chaparder ;

Elle aime saccager, laisser-la saccager ; 

Elle aime mettre le feu, laissez-la incendier ;

Elle veut vous égorger, laissez-vous égorger.

Laissez-la s'exprimer sans gâter sa psyché." 

Les guêpes pullulèrent. De la démocratie, 

Qui donne au plus grand nombre le droit de tyrannie,

La loi fut appliquée. Au bout de quelques mois, 

Il ne demeurait plus que misère et chienlit, 

Et l'amer souvenir du beau pays françois.


MORALITÉ 

"Poignez vilain, il vous oindra ; Oignez vilain, il vous poindra." 


François Rabelais


SOURCE : VA, 27 OCTOBRE 2022

dimanche 23 octobre 2022

Lola, le peuple t’abandonne

 


Suite à mon BILLET DE JEUDI DERNIER dans lequel je rendais compte de ma déception du maigre rassemblement place Denfert-Rochereau, voici la tribune de Jean Messiha, sur le site BOULEVARD VOLTAIRE, que je partage du début à la fin. Ce jour-là il n'y eut guère que l'orage pour pleurer la mort de Lola :

 Lola, le peuple t’abandonne

Il était triste, ce jeudi soir, place Denfert-Rochereau.

Nous étions là, le cœur lourd et la gorge nouée pour rendre hommage à Lola et à toutes les victimes de la violence migratoire de ces dernières années. Et Dieu sait que la liste est longue.

Nous étions quelques centaines. Un millier au plus. Une misère.

Sans aller chercher de l’autre côté de l’Atlantique, où des millions d'Américains de toutes les couleurs sont descendus dans la rue pour George Floyd, parfois avec violence, les manifestations, en France, pour Adama Traoré, sont encore dans toutes les têtes. Le comité éponyme était capable de mobiliser, à chacune de ses sorties, des foules impressionnantes. Le 2 juin 2020, soit quatre longues années après le décès dans des circonstances floues de ce jeune délinquant multirécidiviste, ils étaient encore plus de 20.000 à se rassembler pendant des heures pour scander « Justice pour Adama » et caillasser les flics.

Pour Lola, il n'y avait désespérément personne. Ou presque.

Les Français s'indignent sur les réseaux sociaux, grondent dans les sondages, s'énervent dans les conversations. « Oui, il y en a plus que marre ! »

Mais voter pour que ça change ? « Bah, ça ne sert à rien. » Donc, on s'abstient beaucoup. Mais les autres, eux, y croient. Donc ils votent, ils gagnent et ils gouvernent. Depuis des décennies. Quant à descendre en force dans la rue pour hurler sa colère froide ou chaude pour Lola en toute sécurité – car la police ne va ni gazer ni éborgner –, ça, non !

« 18 h 30, pensez-vous ! Il y a les courses, le bain des enfants, le cours d'aérobic au club de gym, l'émission "N'oubliez pas les paroles", l'envie de se détendre après une journée de boulot ; alors Lola, je compatis bien sûr, mais en plus je peux pas… »

Les oukases pour arriver à cette énième léthargie nationale ont, comme à l’accoutumée, fusé de partout. Nombreux et persuasifs. « Ne faites pas de la récupération politique ! Respectez le deuil de la famille qui appelle au calme et au respect ! » et autres commandements pour que cette histoire soit étouffée. Et, surtout, qu’elle n’interroge aucun des choix politiques en matière migratoire.

Ce qui est fascinant, c’est que les gaucho-« progressistes » et les « racisés » ne se laissent jamais intimider par ce type d'injonctions. Et les exemples abondent.

Le 5 juin 2013, le jeune ultra-gauchiste Clément Méric mourait dans une rixe avec des jeunes d'ultra-droite, une confrontation qu'il avait cherchée. Cela ne justifie ni ne légitime bien évidemment cette fin tragique. Mais l'exploitation médiatique anti-extrême droite fut immédiate : à peine trois jours plus tard, le 8 juin, et alors qu'il n'était pas encore enterré, plus de 4.000 personnes étiquetées à la gauche de la gauche manifestaient contre le « péril fasciste » dans Paris pendant que d'autres manifestations s’organisaient en province. In petto, avant tout procès, Valls faisait dissoudre un groupuscule de l'ultra-droite, pour l'exemple.

Même schéma pour Rémi Fraisse, un militant écologiste radical, qui meurt un an plus tard dans une confrontation violente avec la gendarmerie. Son corps avait à peine eu le temps de refroidir que médias, politiques et mouvements de gauche exploitaient ce décès tragique pour pointer la « violence des forces de l'ordre ».

Et n’évoquons pas le sort tragique et l'image bouleversante du petit garçon syrien Aylan retrouvé, avec sa mère et sa fratrie, mort sur une plage de Méditerranée. Libération, , Paris Match, France Télévisions et consorts ont-ils demandé l’autorisation du père survivant (lui seul avait un gilet de sauvetage, d'ailleurs, et s'est promptement remarié) pour afficher, dès le lendemain en couverture, la photo de son fils martyr afin d'exiger que les portes de l'Europe s'ouvrent en grand, y compris à des délinquants et à des terroristes ? Pour ces et les immigrationnistes, ce n'était pas de la récupération, de l’instrumentalisation, de l’indécence et autres mots d’ordre débiles lancés à la cantonade quand coupables et victimes ne sont pas dans les bons godets de la palette « progressiste » et qu’ils n’en respectent pas les codes couleur.

Même quand des quartiers entiers s’embrasent après la mort d’un délinquant poursuivi par la police, nos élites médiatico-politiques n’expriment ni colère ni dégoût. Au contraire transpire toujours dans leurs prises de parole une forme de compréhension « dans l’attente que toutes les circonstances de ce drame soient élucidées », selon la formule consacrée. Rien sur les voitures brûlées, les Abribus™ détruits, les éventuels policiers blessés. Tout ça est devenu presque normal, depuis le temps. L’important, c’est la victime. Et, encore mieux, la victime « racisée » et délinquante ; c’est excellent pour la « cause » de l'invasion. Victime d’un fonctionnaire de police ou d’un gendarme, c’est le saint Graal. Mais descendre silencieusement et dignement dans la rue pour rendre hommage à Lola, victime de l'ultra-violence qui découle de la colonisation de peuplement du sud et de l'est de la Méditerranée, là, c'est honteux et « indécent ». Le logiciel est calé, bloqué, inviolable : l'immigration, c'est que du bon !

La France baigne dans une atmosphère crépusculaire. Il y a quelque chose de la période 1940-1944 dans le climat actuel, mélange d'impuissance défaitiste du pouvoir, de collaboration d'une grande partie des élites, de résignation populaire, de souci du ravitaillement… euh, désolé : du pouvoir d'achat.

Ce pouvoir d'achat qui lui, en revanche, peut mettre les Français sur les ronds-points ou dans la rue pendant des mois.

Pour défendre notre portefeuille, là, pas de problème, pas de demi-mesure, pas de mièvrerie : on y va franco. Mais pour défendre la France, là, y a toujours mieux à faire.

C'est terrible à dire, mais où en serait donc aujourd’hui l'Ukraine, dont la défense de la souveraineté et de l’ fait l’admiration d’Emmanuel Macron, de BFM TV, de et de tant d'autres, si le fatalisme français y prévalait ? Zelensky et son gouvernement auraient sans doute foutu le camp à Varsovie ou à Londres et le drapeau russe flotterait partout.

« Vous débloquez, ça n’a rien à voir », nous répondront les thuriféraires de la bien-pensance. À peine. Car, aujourd’hui, il ne fait guère de doute que si nous finissons par perdre notre pays, il ne faudra nous en prendre qu’à nous, et à nous seuls. Pire. Si une telle funeste issue devait se matérialiser, il ne faudrait pas compter, cette fois-ci, sur les « Brits » ou les « Ricains » pour nous libérer.

Et soyons d'une clarté absolue sur cette mobilisation. La mort atroce de la petite Lola n'est pas plus atroce que s'il s'était agi d’une petite Yasmina tuée par une Dahbia ou une Géraldine. Ce n'est évidemment pas la race de la victime et de l'auteur qui est en jeu. Ce qui provoque ce débordement d'indignation sourde, c'est l'accumulation de délits et crimes commis par certaines immigrations et dont le peuple français est très majoritairement la victime.

Nous avons sans doute l'un des plus beaux et l'un des plus riches pays du monde. Très logiquement, il crée l'envie de l'envahir et de le modeler à son image par cette « misère du monde » dont nous n'avons pas pris QUE « notre juste part » mais une part disproportionnée et croissante.

Mais en même temps, si nous ne le défendons pas, si nous ne le défendons plus, ils auraient tort de se gêner. C'est l'histoire du monde depuis les origines. Une terre se défend. La défendre ne garantit jamais de la garder. Mais ne rien faire pour la défendre garantit de la perdre. Aux Français de choisir.

Jean Messiha
Président de l’Institut Apollon



 

vendredi 21 octobre 2022

Pub !


Face à l'insécurité grandissante de nos rues, je suggère de remettre au goût du jour la si fameuse "canne à système".

Élégante et raffinée, rassurante, elle est l'accessoire indispensable de l'homme moderne, mais aussi une redoutable arme de défense qui saura, grâce à sa lame effilée en acier ouvragé incorporée, tenir à distance toute racaille, tout malintentionné que vous seriez amenés à croiser sur votre chemin.

Alors n'attendez plus ! Vous aussi courrez vite vous procurer votre canne à système !




jeudi 20 octobre 2022

Les indécents

 


À l'heure où les indignes du gouvernement fuient leurs responsabilités, voudraient nous faire taire, je me serais senti coupable de ne pas me rendre à ce rassemblement organisé par "l'Institut pour la Justice" en mémoire de Lola, mais aussi de tous les autres (la liste est si longue...). D'autant qu'il se déroulait à quatre pas de ma maison. 

Ces histoires d'OQTF, laissées à la discrétion des intéressés (tu as trente jours pour partir mais tu fais bien comme tu veux hein...), commencent à bien faire. Surtout quand leurs non-exécution se soldent par quelques coups de couteau, de viols ou de crimes. D'ailleurs à ce propos j'aimerais bien savoir ce qu'il en pense le maire de Callac de la mort de la petite Lola. Veut-il lui aussi de "beaux assassinats dans son village" ? 

Mais, la vérité, en matière d'immigration, c'est qu'il est probablement déjà trop tard : entre les naturalisations, les régularisations, les clandestins durablement incrustés, la volonté du gouvernement d'éparpiller tout ce beau monde dans le moindre village, la France n'est plus la France. Elle est envahie, disloquée, et même nos réserves coutumières nous sont contestées. Quarante ou cinquante ans d'irresponsabilités, de lâchetés politiques, laissent un pays à l'agonie, livré aux barbares. La culpabilité des gouvernements successifs, comme celle des juges, est immense, impardonnable. Oui nous pouvons affirmer que le peuple français a été continuellement, méthodiquement (consciemment ?) trahi.

Face aux questions de l'opposition, des appels aux rassemblements, certains crient à l'indécence, à la récupération. Et alors ? Pourquoi pas ? Devrait-on laisser à la seule gauche le monopole de la récupération ? De plus chacun voit bien que ce sont ceux qui ont failli à leurs devoirs, en premier lieu celui de protéger les Français, qui hurlent le plus fort : les indécents ce sont eux. 

Je reviens de Denfert. Il n'y avait pas grand-monde, quelques centaines de personnes tout au plus, service d'ordre et CRS inclus. Comme quoi la récupération ça ne marche pas à tous les coups... Et puis la pluie, cette grande perturbatrice des manifestations et des rassemblements, s'en est mêlée. Il n'y a rien de plus efficace qu'une grosse pluie d'orage pour disperser une manifestation, plus efficace encore que des grenades lacrymogènes... 

mercredi 12 octobre 2022

France profonde




 Fiston et sa belle m'ont chargé d'un petit boulot pépère : aller surveiller les travaux de rénovation de leur maison bourguignonne. Il s'agit d'être à l'écoute des ouvriers, qu'ils aient à leur arrivée toujours un café corsé bien chaud, qu'ils ne manquent jamais de sodas ou de bières. Un job de retraité en somme, qui me convient d'autant plus que j'aime et la région et leur maison.

Me voici donc de nouveau Morvandiau.

La dernière fois que je suis passé ici c'était la fin de l'été, il y avait encore beaucoup d'activités : les vendanges n'avaient pas encore été faites, les labours battaient leur plein, restaient quelques maïs à moissonner. Mais aujourd'hui, en cette période pré-hivernale, je suis bien dans la France profon... dément assoupie.

Ça ne manque pas de charme ce silence, ces lumières dorées sur une nature immobile.

Ma vie se rythme ainsi : regarder les feuilles tomber, aller saluer mes amis les cochons dans leur enclos, dénicher les dernières noix négligées des écureuils (car souvent creuses hélas, pas si cons les écureuils...), alimenter le vieux Godin, et parcourir quelques pages de "La billebaude" de Henri Vincenot, l'écrivain du coin. Ainsi passent les journées, dans un engourdissement cotonneux des plus agréables. Ici s'oublient les violences du "vivre-ensemble", les sirènes hurlantes de Paris ; le soir je m'endors la porte ouverte sans nulle crainte.

Ce matin le soleil s'est levé dans un océan de brouillard. La vieille éolienne* en avait ses contours diffus, prenait des allures mystiques, n'était plus ce tas de ferrailles qu'elle est au grand jour. Ce soleil encore bas au travers de la brume, donnait au paysage des notes indiennes. 

Après dissipation des brumes matinales, temps calme et ensoleillé... 

Quand je pense que d'aucuns voudraient déverser sur ces îlots de tranquillité toute la misère du monde, j'enrage. Que peut bien avoir en rapport un Soudanais musulman avec le décor qui m'entoure ?

Rien, jamais rien, définitivement rien. 

Faudra bien qu'ils l'admettent un jour, là-haut...


            Maison assoupie


* Début 20ème. 

vendredi 7 octobre 2022

La tête dans les étoiles




C'est un film particulièrement attachant, intelligent et émouvant, que France 5 a diffusé ce soir : "Bienvenue à Gattaca". 
Un film d'anticipation dans un avenir si proche qu'il nous est immédiatement compréhensible, nous qui déjà vivons dans un monde de réalité augmentée, où le transhumanisme semble le dernier, l'ultime, désir de l'homme. 
Vincent est un enfant "naturel", né de l'amour, ses parents ont pris le risque de le voir naître avec toutes les tares génétiques qu'ils auraient pu éviter grâce à la science. 

Ils ont mis au monde un déclassé, un inadapté, un enfant qui jamais ne pourra faire partie de la caste.

"Dis-moi si tu as grandi sur un parquet Versailles ou sur un linoléum, et je te dirai qui tu es", disait Bourdieu.

Vincent vit la réalité augmentée de la lutte des classes, et devra user de tous les stratagèmes pour réaliser son rêve. Rêve qui, par sa naissance hasardeuse, lui était a priori interdit : aller visiter les étoiles comme tout bon citoyen.

Très réussi ! 


dimanche 2 octobre 2022

Car j'ai vu trop souvent la pitié s'égarer


Samedi 24 septembre, une femme de 40 ans a été frappée et violée par plusieurs hommes près des Nefs, sur l'île de Nantes. Les personnes présumées coupables de ce viol collectif sont des Soudanais. Ce qui attise depuis des discours anti migrants.

Ses agresseurs présumés ont été mis en examen et incarcérés. Quelques jours après les faits, la victime, par la voix de son avocate, a décidé "de sortir d’un silence auquel elle aspire" pour exprimer sa "consternation" face au discours anti migrants qui circule depuis. 

"Au choc de l’agression vient pour elle s’ajouter la consternation de ce que certain.e.s s’approprient les faits dont elle a été victime pour stigmatiser les migrants et les désigner comme responsables premiers de l’insécurité qui règnerait dans notre pays en général et à Nantes en particulier" écrit l'avocate nantaise Anne Bouillon.

"Elle clame son attachement profond et indéfectible aux valeurs humanistes que sont l’accueil de celles et ceux qui cherchent refuge et l’ouverture aux autres. Ce qu’elle a subi et qui l’a perpétré n’y change rien", précise maître Anne Bouillon, précisant que sa cliente "rejette l’amalgame facile et erroné fait entre immigration et délinquance. Elle rappelle que les violences sexuelles et sexistes existent en tous lieux, en tous temps, en tous milieux et par des hommes de toutes origines qui partagent en commun de se sentir autorisés à agresser des femmes".

"Ce qu’elle a subi, comme tant d’autres, n’est rien de plus que de la violence exercée par des hommes sur des femmes", conclut l'avocate.

 

Bizarreries russes, redif




Au mois de mai dernier je publiais le billet qui suit. Nous sommes en octobre, et il me semble encore plus d'actualité, à l'heure où la légendaire armée rouge recule de partout. 

Je ne voudrais pas me faire le relais d'une propagande ou d'une autre, mais force est de constater que ça patine sérieusement côté Russes. 

Là-bas comme ici, le goût pour la guerre, l'envie de mourir pour une cause qui nous dépasse, a déserté les consciences. Subrepticement, les ravages de l'individualisme, sur la place Rouge comme sur les quais de la Seine, sous les radars des dirigeants de ce pays que l'on croyait hermétique à tout soft- power amerloque, font que la guerre n'est plus qu'une affaire de vieux croulants, nostalgiques et dépassés, qui ne peuvent plus la faire, et que la jeunesse veut éviter à tout prix. Et tant pis si la cause est honorable, digne d'intérêt : le russe veut être un abonné à Netflix comme un autre, mondialisé, vacances à Saint-Tropez !  

Je ne veux pas  me faire le relais d'une propagande ou d'une autre, disais-je, mais le sentiment nationaliste, patriotique, sauf surprise de dernière minute, est aujourd'hui en Ukraine, fait bâiller dans sa datcha le Russe moyen qui cherche, sur son smartphone, la meilleure façon d'échapper à la Bérézina.

Après 14, la France décimée, n'aspirait plus qu'à une chose : la paix. Elle a eu la débâcle de juin 40. 

Après Stalingrad, l'Afghanistan, la Tchétchénie, les Russes pensent qu'ils ont assez donné pour la Sainte Russie.

La guerre, chez eux aussi, est passée de mode. 

Pour gagner une guerre, il faut l'adhésion totale et inconditionnelle aux raisons pour lesquelles on l'a déclenchée. Il faut le soutien indéfectible de tout un peuple. C'est ce qui semble faire cruellement défaut à Vladimir Poutine. Comme à nous en 40.

 C'est ce que je n'avais pas perçu au mois de mai dernier,  que personne ne pouvait envisager, et qui explique la possible défaite à venir de celui qui se rêvait le tsar de toutes les Russies : la guerre ne fait plus recette. 

Le billet en question :


Les Russes sont étonnants. Nous leur devons, quoi qu'on en dise, la victoire sur le nazisme. Avec la chienne Laïka ils furent les premiers à envoyer en orbite un être vivant. L'ancêtre de l'actuelle Station Spatiale Internationale est la station Mir, russe elle aussi.

Pourtant, au 21e siècle, sur le plancher des vaches, ils semblent combattre avec de vieilles pétoires du début du 20e, un arsenal dérisoire et dépassé, vulnérable au moindre drone commandé par un geek boutonneux. 

Qu'est donc devenue l'intelligence russe ? Où est passé son savoir-faire ? 

C'est la question que l'on peut se poser quand on suit les échos de cette guerre sur les chaînes d'informations...