Je viens de terminer "Guerre", le premier, ou le dernier, comme on veut, roman de Céline en partie autobiographique. Et au fond que m'importe que "Guerre" soit la suite de "Casse-Pipe"?
Le problème, justement, c'est que j'en ai un avec Céline : je crois que je ne suis pas célinien.
Passé le choc littéraire du "Voyage", je suis allé de déconvenues en déconvenues. Un mien ami me disait qu'au 20ème siècle il y avait le grand "P" de Picasso pour la peinture, et le grand "C" de Céline pour la littérature.
Pour Céline j'avoue vraiment ne pas être convaincu. "Rigodon" reste pour moi illisible ; je ne suis pas parvenu à aller jusqu'au bout de "Nord". "Mort à Crédit" je l'ai eu trop jeune entre les mains, faudrait que j'essaie une nouvelle fois.
Si je suis venu à bout de "Bagatelles pour un Massacre", c'est que ce livre avait le goût délicieux de l'interdit. Je me souviens de l'exemplaire que j'ai lu alors. Il s'agissait d'un livre qui avait peu ou prou le format A4, sa couverture était rouge et cartonnée. Le détail amusant est qu'il était offert par un célèbre magasin parisien (dont je tairai le nom) à ses employés en cadeau de fin d'année. On a dit de "Bagatelles" que c'était un pamphlet antisémite. C'est vrai mais c'est très insuffisant à mon avis. C'est surtout un livre anti-France, anti-Français. Car pardon il en prend pour son grade le populo, il déguste tout au long de ces pages !...
Mais "Guerre" c'est quoi au juste ? J'ai du mal à le dire.
Bien sûr qu'elle est présente cette guerre où Céline a morflé en 14, mais en fond sonore, ou comme une découverte dans une pièce de théâtre. C'est surtout un livre de cul, un "Gabin" mal dialogué, un Houellebecq en plus cru, un San A. trash.
Je suis peut-être un peu con, ce n'est pas exclu. Il me faudrait le soutien d'un authentique célinien pour comprendre la démarche...
Si l'on se place du point de vue de la maison Gallimard, c'est probablement un coup de maître en matière d'édition, mais le lecteur que je suis a refermé le livre sur un "bof" circonspect.
Pas sûr du coup d'être impatient de lire "Londres".
PS : Ce que je reconnais à Céline, c'est qu'avant lui personne n'avait écrit comme lui.