jeudi 30 juin 2022

La burlat du paki



Ce soir ma belle, anticipant d'un jour mes soixante et un balais, m'a rapporté du chemin de son retour une barquette de burlat.

La cerise burlat... 

Ça peut paraître anecdotique de prime abord, mais cherchez-en autour de chez vous : vous n'en trouverez pas ou alors au prix du caviar.

-  merci mais tu as dû te ruiner !

- pas du tout : je les ai achetées à mon copain pakistanais qui tient son stand sur le trottoir au sortir de mon bureau. Pour presque rien... 

Ça m'a laissé rêveur... 

Comment fait-il ce paki pour proposer aux passants ce délice de printemps devenu inabordable ? Ce plaisir autrefois si simple et naturel, gratuit ou presque : croquer une cerise sans y laisser la peau des fesses quand arrivent les beaux jours ? 

Faire exploser sous ses dents tous les parfums d'une burlat est devenu un luxe qu'un paki propose encore dans les rues de Paris à prix défiant toutes concurrences. 

L'immigration a bien ses mystères... 


mercredi 29 juin 2022

Un sondage qui en dit long

 


 

Voilà, la France a peur.

Et quand il s'agira de remettre en vigueur le passe-sanitaire ou vaccinal, cette même France approuvera derechef. 

Cette France-là me fait pitié...

mardi 28 juin 2022

Aphorisme nocturne et désabusé


Le problème avec les gens qui parlent fort au téléphone, dans le métro, le train, aux terrasses des cafés, la rue, c'est leur forfait illimité. 

dimanche 26 juin 2022

Syracuse

 


Fiston (puîné), qui baroude présentement en Italie, fait ces jours-ci escale à Syracuse.

Syracuse...

Alors, forcément, me trotte dans la tête cette chanson douce : "Syracuse". 

Allez, je me lance, en implorant votre indulgence :

 

samedi 25 juin 2022

Renoncement, dissolution, suite du billet précédent


La lettre de M. de Rastignac dans VA de cette semaine (image cliquable pour une meilleure lecture) :



PS : Désolé pour le format mais elle m'est arrivée comme ça...

Ah !!! C'est mieux comme ça !


jeudi 23 juin 2022

La dissolution je suis pour !




Et le plus tôt sera le mieux. 

La France (et non le pays comme j'entends trop souvent) n'a pas besoin d'un président autiste accouplé à un premier ministre polytraumatisé.

Il est urgent en effet de dissoudre cette assemblée incomplète, d'y porter non pas 89 mais 150 voire 200 députés RN. 89 c'est bien mais c'est insuffisant. 

L'occasion va se présenter dans quelques mois. C'est inévitable.

J'invite par avance tous les joueurs de bonneteau, les aquoibonites, ceux qui battent les bulletins de vote comme dans une partie de poker menteur, à se saisir de l'occasion qui leur sera présentée ce jour-là, à faire preuve d'un peu de sérieux, d'intelligence collective et, pour tout dire, à se bouger un peu le cul.

Vos séries de merde sur Netflix, vos soldes d'été ou d'automne, une colposcopie programmée, ne sauraient être des excuses recevables à votre désaffection.

Ces jours-ci vous pouvez déjà constater l'effet d'un bulletin de vote. Alors votez ! 

La clarification s'impose et ne dépend que de nous, de vous. 

dimanche 19 juin 2022

Ainsi parlait Father

 


 

 Sur l'incroyable bouillon de culture que fut l'Aquaboulvard durant ces dernières heures un peu chaudes, comme dans bien d'autres lieux de détente et de loisirs désormais sous SURVEILLANCE POLICIÈRE, je ne résiste pas à vous soumettre ce texte de l'irremplaçable FATHER MACKENZIE.

Tous les écrivaillons de Causeur ou de Boulevard Voltaire, aussi méritants soient-ils, tous les commentateurs des chaînes "info en continu", et encore moins les pauvres blogueurs dont je suis, ne lui arriveront jamais à la cheville.

Repose en paix mon ami, tu es vivant puisque je pense à toi tous les jours, dans ce monde que tu as choisi de quitter.

 

Le migron

Au contact de l’eau chlorée et en l’absence de femelles, le migron subit une transformation hormonale qui lui permet d’entamer son étrange cycle de reproduction ovipare, qui combine hermaphrodisme et métamorphoses. Le canal ovipare s’ouvre alors momentanément dans le cloaque, et l’ovulation du « mâle » se fait par l’évacuation des fèces dans le milieu liquide.

Pendant la même phase de reproduction qui se tient toujours dans un bassin d’eau tiède et agitée -dit jacuzzi- dont le milieu oxygéné et brassé est favorable à la dissémination des ovules et à leur séparation des matières fécales, un ou plusieurs migrons mâles, déféquants ou non, sollicités par le stimulus sensoriel de l’eau souillée, répandent alors leur sperme directement dans le milieu aquatique, généralement par onanisme. Encore que l’on puisse observer quelques cas d’insémination anale directe sur un partenaire précis du groupe, activement individuelle ou collective**, cas où la fécondation est alors interne et externe mais toujours suivie d’évacuation excrémentielle, la fécondation des ovules se faisant essentiellement dans l’eau du bassin. Les œufs ont l’aspect de petits globules noirs noyés dans une substance gélatineuse et transparente.

Il est à noter que ce processus autorise un certain pourcentage d’autofécondation, qui croît avec la diminution du nombre de partenaires.

Des cas de migrons onanistes déféquant isolés ont été signalés par la science moderne, mais en général on assiste plutôt à des comportements collectifs de parades prénuptiales, singularisés par des « chants » rauques et des démonstrations de virilité du type claquement de nageoires et concours de bite, assez semblables aux comportements des pinnipèdes dans les pataugeoires des rookeries où les phoques mâles isolés attendent les femelles dont la migration démarre un à deux mois plus tard.

L’œuf fécondé entame alors un cycle rapide métamorphique. Il est avéré que la présence de chlore est nécessaire à cette mutation. Dans son milieu naturel, le migron se reproduit comme n'importe quel étranger, ce n’est que lors de la migration de grandes hordes de mâles vers les frayères de l'Ouest et sous certaines conditions que ce processus reproductif se déclenche. L'ensemble des conditions biotopiques nécessaires a été nommé « Merkelisation » par les biologistes modernes.  Il est parfois aussi nommé Machen und Scheiße, (foutre et merde) en honneur aux deux prénoms de la Chancelière.

Profitant des nutriments des fèces flottant dans l'eau du jacuzzi, l'œuf se transforme en quelques minutes en larve appelée têtard à cause de la grosseur de sa tête ; son corps est cylindrique, terminé par une queue aplatie. La larve est munie d’un système branchial qu'elle ne perdra que lors du cycle suivant lorsque, évacuée par le système d'épuration de la piscine, elle finira par rejoindre le milieu fluvial puis marin, où elle connaitra alors une rapide transformation en migron adulte bipède.

Le migron mâle adulte alors doté de poumons perd ses facultés natatoires et s’accroche par grappes à une quelconque épave, dérivant vers l’Ouest. Il pourra alors entamer un nouveau cycle merkelien et rejoindre la génération précédente à la piscine, à la condition toutefois de rencontrer son hôte : l'humanitaire. Car le migron adulte est avant tout un parasite et un commensal.

Ce complexe système de reproduction est une remarquable illustration des possibilités de la Nature et de la capacité des espèces à s'adapter à des contraintes environnementales exceptionnelles.

Ici c’est un mammifère qui a emprunté - sous la pression démographique et devant l'opportunité du vide territorial de territoires lointains peuplés seulement d’humanitaires - des stratégies reproductrices empruntées aux batraciens, aux lemmings et aux parasites intestinaux.

————-
** On a même observé quelques cas de pénétration collective en couronne assurant ainsi un rôle mâle et femelle à tous les partenaires, il s'agit d'un cas extrême d'optimisation génétique.

Rajout de dernière minute :

Father aurait été heureux ce soir... 

jeudi 16 juin 2022

La boussole des LR



Législatives 2022 : «J'ai honte pour lui», déclare Brigitte Kuster après la rencontre de Nicolas Sarkozy avec sa concurrente macroniste à Paris

L'ancien chef de l'État s'est entretenu, selon une information du Parisien, avec Astrid Panosyan-Bouvet. Un affront pour sa concurrente, pourtant amie de longue date de Sarkozy.


Cet homme quand même... encore aujourd'hui la boussole des LR (ce qui explique probablement leurs piètres scores aux derniers scrutins), je le verrais bien taper la belote avec Balkany à la Santé.

Et comme je suis quelqu'un d'humain, je lui enverrais volontiers tous les mois une barquette de petits pois Cassegrain*...

*INDICE

mardi 14 juin 2022

Air Force One



Oui enfin comparaison n'est pas raison, on est d'accord. Mais j'aime assez le symbole. 

dimanche 12 juin 2022

Nupes mais pas trop

Ce matin dans mon bureau de vote de la 11ème circonscription de Paris où je votais, j'ai failli trahir. Il faut dire que la candidate qui représentait le camp auquel je suis fidèle depuis des décennies n'était pas très engageante, manquait de pep's, que Reconquête ! me faisait de l'œil. Oui mais voilà je suis fidèle, et comme c'est possiblement la dernière fois que je participais à une élection je ne me voyais pas trahir.

Je ne connais pas encore les résultats définitifs de ma circonscription, mais le plus probable est que dimanche prochain j'aurai le choix entre un candidat macroniste et un candidat de la Nupes. Et bien, contrairement à la consigne donnée ce soir par MLP, je ferai barrage au candidat LaREM et voterai la Nupes. C'est à contre cœur évidemment, j'en suis profondément désolé, mais c'est la seule solution qu'il me reste : glisser un grain de sable mélenchoniste dans la machinerie trop bien huilée de la macronie. En résumé c'est tactique : tout faire pour que l'arrogance, la suffisance, l'autisme et le mépris que nous avons subi durant cinq ans soient le moins possible présents à l'assemblée dans les prochaines années.

Le peuple, divisé entre deux extrêmes, est ce soir largement majoritaire. S'il veut être entendu, respecté et écouté, il doit dans un sens ou dans un autre, dimanche prochain, passer outre ses répugnances ataviques.

Ou confirmer les vraies... 

samedi 11 juin 2022

Un Chabrol sinon rien



 

Je me souviens d'un temps où, consultant mon programme tivi, je me disais "tiens, chouette, ce soir un Chabrol". Il se trouve que ces jours-ci, sur une chaîne périphérique de la TNT, il y en avait deux de programmés. Chouette ! Deux Chabrol de moi inconnus ! J'allais me régaler, goûter des mets surfins...

Le premier s'intitulait "L'ivresse du pouvoir", avec entre autres l'inexplicablement adulée Isabelle Huppert, et, dans ce casting farfelu, j'ose à peine l'écrire sur ce blog, un dénommé Patrick Bruel, aussi bon acteur qu'il n'est chanteur. Comprenez-moi : j'ai zappé au bout de moins de 15 minutes. L'autre Chabrol, mais j'étais devenu méfiant, c'était hier soir : "Bellamy", avec notre monument national (c'est vrai qu'il avait déjà pris quelques kilos...) Gérard Depardieu dans le rôle d'un commissaire sur le retour. Là encore quel naufrage : indigence du scénario, des dialogues, de la mise en images, à peine du niveau d'un téléfilm de France Télévisions un samedi soir, c'est vous dire... Avec une propension à singer le Maigret de Simenon...

Du coup je me suis mis à me remémorer et reconsidérer la filmographie de Claude Chabrol pour en arriver à cette interrogation : Et si ce que j'avais hier adoré n'était au fond qu'une suite de mauvais téléfilms ? Quoi sauver dans l'œuvre de Claude Chabrol ?

Lisant ici ou là sur Internet quelques critiques plutôt élogieuses sur ce dernier film (Bellamy donc), j'en viens à me demander si ce n'est pas moi qui, avec le temps, fait preuve d'une trop grande intransigeance.

lundi 6 juin 2022

La lettre de M. de Rastignac

 


Je lisais dans VA la dernière lettre de M. de Rastignac, que l'on doit, si j'ai bien compris, à M. Alexis Brézet du Figaro. Elle est très amusante en ce sens qu'elle rejoint les prédictions Houellebecquiennes de son dernier roman "anéantir". EM ne pouvant se représenter en 2027, c'est Bruno Le Maire, infatigable et irréprochable ministre des Finances durant deux quinquennats, qui est tout naturellement désigné pour prendre sa succession face à un saltimbanque (Cyril Hannouna ?). 

C'est bien vu et remet en lumière les talents divinatoires de MH.

Mais ce sont les dernières lignes de cette lettre, intitulée "Le Ministre", qui frappent et choquent le citoyen que je suis :

"Pourquoi, me direz-vous, n'est-il pas à l'hôtel de Matignon ? Allons, mon cousin ! La vertu de prudence recommande de ne pas y nommer ceux qui pourraient faire de l'ombre au Château..."

Ces lignes résument assez bien le mal dont nous souffrons. Un homme d'État, un vrai, devrait faire preuve d'abnégation, choisir les meilleurs pour servir les intérêts supérieurs d'un idéal qui surplombe de très loin sa petite personne : la France. Ce sont ces hommes, sachant se dépasser, s'effacer presque, anticiper l'avenir au-delà de leur propre avenir, qui rentrent dans l'Histoire, au travers des siècles et des quatre rues qui font Paris (Sully, Colbert, comme il est mentionné dans cette lettre).

La peur du locataire de l'Élysée, au bail hélas fraîchement renouvelé, que quelqu'un puisse lui "faire de l'ombre", démontre que nous n'avons pas affaire à un homme d'État, mais à un égocentrique sans envergure qui laissera une trace moins durable que celle d'un escargot après la pluie.

Bon débarras

 


Manuel Valls a annoncé, sur Twitter ce dimanche soir, son élimination dans la 5e circonscription des Français de l'étranger.

Tiens pour une fois je suis d'accord avec les Dupes, pardon... les Nupes : bon débarras !

C'est ma petite joie de voir ces politiciens qui vont à la godille finir sur un récif, j'en espère beaucoup d'autres au soir du 12 juin. 



dimanche 5 juin 2022

Métier de p...

 - D'abord je voudrais vous présenter mes excuses... Comment ? Heu oui mes plus plates excuses évidemment. Je suis impardonnable. Vraiment désolé si j'ai pu froisser certains d'entre vous par mes propos inacceptables, mais n'oubliez pas de vo.... Pardon ? À genoux ? D'accord... voilà... tout de suite... mais aux prochaines vo... Aaaaah... Le fouet ? Oui, je mérite le fouet. Mais pensez à voter pour m... Aaaaaaaah... Doucement quand même... Comment ? Oui je suis une salope, mais je vous en supplie, votez pour moi aux prochaines législatives ! Aaaaaah.... Moins fort le fouet !



 En pleine campagne à sa réélection, le député François Pupponi s'excuse devant la communauté musulmane locale. Celui qui passait d'un plateau télé à un autre pour dénoncer le communautarisme, le clientélisme, l'islam politique,... récidive et fait profil bas pour avoir leur voix.

samedi 4 juin 2022

Requiem pour l'Europe

 


L'Europe est morte. Et l'on ne peut même pas ajouter "Vive l'Europe!" car elle ne renaîtra pas de sitôt. En fait, l'Europe a existé entre les traités de Westphalie et la fin du XXè siècle. Et la Russie a été un élément majeur de sa construction. Car l'Europe n'était pas une construction naturelle: elle est née de la volonté des peuples européens de construire une façon de coexister, de créer, de produire, de rêver à un monde meilleur, après que les guerres de religion avaient fait éclater la Chrétienté médiévale. L'Europe est née avec les traités de Westphalie, elle avait été engloutie apparemment par les deux guerres mondiales, mais elle semblait renaître de ses cendres en 1990 . Elle s'est finalement brisée sur quatre écueils: sa soumission au modèle américain, le dogmatisme de l'Union Européenne, les guerres de Yougoslavie et, pour finir, le rejet de la Russie. Requiem.

Il n’y a pas d’Europe sans la Russie

 

L’Europe est morte. Car il n’y a pas d’Europe sans la Russie. C’est ce que le vieux Henry Kissinger a voulu dire, entre autres choses, quand il a demandé, à Davos, que la diplomatie reprenne ses droits dans la guerre d’Ukraine. 

Kissinger a créé avec Nixon la puissance américaine des cinquante dernières années mais il n’oublie pas ce qu’il doit à l’Europe et à son équilibre des puissances. 

La Russie n’était pas signataire des traités (Münster, Osnabrück) qui ont mis fin à la guerre de Trente Ans ainsi qu’à l’affrontement franco-espagnol (Paix des Pyrénées en 1660) et qui fondent une Europe des Etats. Mais elle rejoint le système au début du XVIIIè siècle. Et elle en est une pièce maîtresse: aussi bien pour mettre fin à la démesure napoléonienne que pour abattre la plus terrible menace que l’Europe ait suscité en son sein: l’Allemagne national-socialiste. 

A tel point que, lorsque la Russie est absente, comme entre 1917 et 1922, entre la révolution de février et le traité de Rapallo, l’Europe se défait. 

L'Europe, cette réalité née au XVIIè siècle

Entendons-nous, d’abord, sur ce qu’on appelle “Europe”. Ce n’est pas d’abord une entité géographique. Si de Gaulle la place entre l’Atlantique et l’Oural, c’est d’abord parce qu’elle est une réalité historique et politique. 

Au commencement, il y eut l’Empire romain d’Occident et celui d’Orient. Puis il y eut la Chrétienté et Byzance. Quelques décennies après la chute de Byzance, l’unité de l’Europe catholique se brise. Après un siècle et demi ou presque de guerres de religions (1517-1648), l’Europe naît de la volonté de séparer les querelles religieuses et les querelles politiques, d’appuyer l’appartenance collective des individus sur la souveraineté des Etats. 

C’est le modèle d’organisation de la “post-chrétienté”, sorti du cerveau génial du Cardinal de Richelieu et mis en oeuvre par le cardinal Mazarin dans les traités de Münster, d’Osnabrück (1648) puis des Pyrénées (1660). A partir du milieu du XVIIè siècle, l’Europe, ce sont: 

  • des congrès de paix, qui sont capables de mettre fin aux conflits: Nimègue (1679), Ryswick (1697), Utrecht (1713) sous Louis XIV; Aix-La-Chapelle (1748) et Paris (1763) sous Louis XV; le second traité de Paris par lequel Louis XVI met fin à la Guerre d’Amérique (1783); le congrès de Vienne qui met fin aux guerres napoléoniennes etc…
  • l’Europe c’est aussi une culture avec la proliférations des cours royales et des villes qui cherchent à attirer les talents; c’est un prodigieux développement scientifique, un véritable feu d’artifice qui dure au moins jusqu’en 1914; ce sont les deux premières révolutions industrielles (1770 et 1870). 
  • L’Europe, c’est le triomphe de la laïcité, fille de l’Evangile; c’est la liberté de l’esprit, la tolérance, l’invention de la liberté politique moderne, le parlementarisme. 
  • L’Europe c’est bien entendu aussi l’Etat moderne, avec sa rationalité exacerbée, c’est la modernisation constante de l’art de la guerre, au point de déboucher sur les deux guerres mondiales. 

A toute cette aventure, la Russie a participé, par la volonté modernisatrice de la dynastie des Romanov. De la tournée en Europe occidentale de Pierre le Grand en 1717 à la révolution russe de 1917; la Russie a été un facteur de l’équilibre des puissances; elle a participé à nombre de guerres; elle a apporté sa contribution au débat d’idées, au développement des arts. Elle est devenue une puissance industrielle. 

Même après la révolution bolchevique, la Russie devenue soviétique n’a eu de cesse de rentrer dans le dialogue européen. D’abord parce que le marxisme était sorti du cerveau (fumeux) d’un philosophe allemand; mais surtout parce qu’elle voulait participer à l’aventure européenne. On notera que c’est la Russie de Staline et les peuples de l’Union Soviétique avec elle qui écrasent cette négation absolue de l’esprit européen qu’était le nazisme (avec son rejet de l’héritage judéo-chrétien et de l’humanisme et sa fascination à la fois pour une ère précivilisationnelle et pour le gigantisme américain moderne). 

 

Cette éphémère renaissance de l'esprit européen qui a mis fin à la Guerre froide

Après 1945, ce sont des forces européennes qui ont mis fin à la Guerre froide. Face aux Etats-Unis pour qui les frontières des autres doivent s’abolir pour faire place à leurs idées et leurs marchandises, Charles de Gaulle, Willy Brandt, Margaret Thatcher, Jean-Paul II, Mikhaïl Gorbatchev ont réinventé l’Europe. Ils ont trouvé les moyens de mettre fin à la Guerre froide. 

Ils ont réappris à distinguer entre les querelles idéologiques et les intérêts politiques; ils ser sont souvenus que, si l’Europe rejettait  toute théocratie, elle faisait toute sa place au christianisme; ils ont réappris la culture de la négociation diplomatique qui avait fait le concert des nations. 

Il semblait, en 1990, que malgré les deux guerres mondiales, l’Europe renaissait. L’Europe avait su faire passer la politique avant l’idéologie; elle avait retrouvé le sens de la paix, elle avait reconstruit son économie, le sens du tragique d’un Soljenitsyne ou des écrivains d’Europe centrale pouvait la ramener à l’inspiration littéraire et artistique. Mais l’illusion d’une renaissance européenne s’est très vite dissipée. Il est apparu que la fin de la Guerre froide avait été le chant du cygne d’une civilisation qui avait duré un peu moins de quatre siècles. 

 

Le naufrage définitif de l’Europe

  1. Nos milieux dirigeants se sont prosternés devant le modèle américain. Or, par leur messianisme politique, par leur manque de profondeur historique, par leur absence de sens du compromis, les Etats-Unis sont étrangers à l’Europe. Michel Albert l’avait montré dans un livre célèbre (Capitalisme contre capitalisme, 1991), le capitalisme européen contrariait son génie en se financiarisant à l’américaine. Surtout, l’Amérique nous a entraîné dans des guerres sans fin, en particulier au Proche-Orient, et nous a exposé à leur effet en boomerang, à commencer par les vagues migratoires. 
  2. Comme si un dogmatisme ne suffisait pas, les Européens en ont ajouté un second, celui du fédéralisme européen. L’esprit de réconciliation des années 1950 avait créé des institutions pour la coopération. Ce qui se passe à partir de 1990, c’est cependant une profonde idéologisation du projet: depuis 30 ans, l’Union Européenne se construit comme une immense machine bureaucratique, pour qui la production de normes devient une fin en soi. L’économie européenne est bien moins performante que ce qu’elle pourrait être; elle a raté le tournant de la troisième révolution industrielle (même si Klaus Schwab beugle qu’il en est lui à la “quatrième”). Et, surtout, l’UE est impuissante à imposer les intérêts de ses membres dans les relations internationales. 
  3. Dès le début des années 1990, les guerres de Yougoslavie ont montré la disparition de la volonté européenne. S’il y avait eu une véritable renaissance de l’esprit européen, ces petits conflits étaient faciles à empêcher avec une force d’interposition et une conférence diplomatique. Mais nos intellectuels, nos médias et, finalement, nos politiques, sont si américanisés qu’ils ont transformé l’éclatement de la Yougoslavie en un affrontement entre les méchants Serbes et les gentils autres. Aucune notion, dans les chancelleries des années 1990, de ce que l’Europe est ce lieu capable de surmonter les différends entre catholiques et orthodoxes hérités de la vieille chrétienté; aucune reconnaissance envers la Serbie, ce grain de sable dans la machinerie guerrière hitlérienne au printemps 1941. Non, rien que la n-ième pitrerie du cancre Cohn-Bendit déclarant que la guerre du Kosovo était la “guerre d’unification de l’Europe”. Alors qu’elle était le signe que son agonie avait commencé. 
  4. Au moment où se déroulaient les guerres de Yougoslavie, la Russie sortait trop affaiblie du communisme pour pouvoir participer à un règlement du conflit. A partir de l’arrivée de Vladimir Poutine au pouvoir, la Russie a refait ses forces. Toute l’Europe aurait dû s’en réjouir. En particulier parce qu’un nouveau rayonnement russe permettait de contrebalancer l’influence américaine. Mais ce qui l’a emporté, c’est une russophobie de plus en plus affirmée, qui culmine avec l’attitude de nos pays dans la guerre d’Ukraine. Rien ne montre de façon plus terrible la mort de l’esprit européen. 

 

Cette visite de réconciliation qu’Helmut Kohl n’a pas faite à Saint Pétersbourg pour honorer les victimes du siège de Leningrad

L’Allemagne avait marqué, par la visite d’Adenauer à Reims, sa volonté de retrouver une vision “carolingienne” – composante indéniable de l’identité européenne. Lorsque Willy Brandt s’est agenouillé au ghetto de Varsovie, il a approfondi la réconciliation de l’Allemagne avec son héritage européen: les Juifs n’ont-ils pas joué un rôle essentiel dans l’essor de l’Europe à partir du XVIIIè siècle. Et, plus profondément, notre civilisation européenne n’est-elle pas la recherche permanente d’un point d’équilibre entre les héritages de Jérusalem, d’Athènes et de Rome? Quelques années avant Brandt, les évêques catholiques allemands avaient demandé pardon à leurs frères polonais  pour les crimes allemands en Pologne. 

Après ces gestes magnifiques, il en restait un à accomplir. Il n’est jamais venu.

Imaginez ce qu’aurait signifié une visite commune d’Helmut Kohl et Mikhaïl Gorbatchev à Saint Pétersbourg, pour honorer la mémoire des victimes soviétiques du siège de Leningrad – l’un des épisodes les plus atroces de la guerre d’extermination  déclenchée par l’Allemagne nazie contre la Russie et les autres peuples d’URSS. Après un tel geste, “la Maison Commune européenne” aurait été définitivement refondée.

Au récit simpliste d’une victoire américaine dans la Guerre froide se serait substitué celui d’une renaissance de l’Europe. 

Helmut Kohl n’avait pas assez d’imagination pour un tel geste. Et sa société ne l’y a pas poussé. Et pourtant tout aurait dû y pousser les Allemands, de l’admiration réciproque des deux cultures l’une pour l’autre à la vieille sagesse diplomatique de Bismarck, Stresemann et Brandt, qui savaient que tant que l’Allemagne et la Russie s’entendent, échangent leurs ingénieurs, coopèrent dans la vie de l’esprit, l’Europe est en paix. 

 

Requiem pour l’Europe

Il n’y a pas d’Europe sans la Russie. Or l’Union Européenne actuelle s’évertue à couper tous les liens avec la Russie. Nos médias, nos dirigeants se lancent dans des rondes puériles et endiablées en hurlant des slogans russophobes tandis que nos industriels déplorent la destruction consécutive de notre prospérité mais sans avoir le courage de s’y opposer. Le comble du grotesque est atteint quand on met une étiquette “ukrainien” sur un concert de Tchaïkovski ou quand on veut débaptiser un lycée Soljenitsyne. 

La Russie se tourne de plus en plus vers l’Asie et l’Afrique. Voulons-nous la sanctionner encore et encore? Elle ira jusqu’au bout, mettra fin à ce qui la reliait encore à nous en termes de dépendance technologique, d’échanges académiques, de liens culturels. Et notre Europe-croupion, qui ne sera bientôt plus qu’un beau musée, régulièrement tagué par des hordes de racailles, notre Europe sans influence sur le présent et l’avenir du monde, vivra comme un zombie, sans savoir ce qu’elle a perdu. 

L’Europe est morte. On ne peut que la pleurer en évoquant tant de grandeurs et d’obstacles surmontés. Requiem pour une civilisation défunte. 

 

SOURCE

jeudi 2 juin 2022

L'armée des ombres



Ce soir j'ai revu un vieux film, de 1969 je crois. Un film de bonne facture, avec Lino Ventura entre autres.

C'est une histoire incroyable : des hommes et des femmes qui luttent, parfois jusqu'à la mort, pour que leur pays ne devienne pas une enclave étrangère, complètement rétifs à l'ouverture à "l'autre". Des hommes et des femmes qui ne voulaient pas du grand remplacement, donnaient leur vie pour l'éviter ; des résistants comme ils s'appelaient eux-mêmes. 

Comment de tels hommes auraient pu exister ? C'est inconcevable.

Pour moi cela relève de la fiction, de la légende.

On ne se bat pas pour son pays, sa culture, jamais ; mourir pour la patrie est une idée insensée, le summum du ridicule.

Des gens y auraient cru ? Mais dans quel monde vivaient-ils ? 

mercredi 1 juin 2022

Aphorisme nocturne et désabusé


La Seine-Saint-Denis est décidément très dangereuse : on peut même s'y faire agresser par un faux billet.