lundi 2 mai 2022

Savate nocturne



Cette nuit je me suis battu. 

Comme un mauvais garçon j'ai joué du poing d'la tête et du chausson. 

Voilà comment ça s'est passé :

Je marchais sur une petite route départementale, presque un chemin vicinal, nous étions à la fin de l'été, en tout cas les moissons étaient faites ; le ciel était mauve-orangé. Du village où je me rendais montaient les "boum-boum" d'une fête. C'était une campagne comme on en voit dans le Pithiverais, morne et plane, j'avais une pizza encore chaude dans son étui de carton à la main. Soudain, deux ou trois jeunes en VTT ont surgi de ma gauche, venant d'un champ de chaumes, coupant la route pour en rejoindre un autre. Dans un premier temps ils ont eu l'air de m'ignorer. Puis l'un d'eux a fait demi-tour pour arriver à ma hauteur, tandis que les autres restaient en retrait, observant la scène.

- donne la pizza ! m'a-t-il lancé.

Comme je ne répondais pas, il a posé son vélo sur le bas-côté et s'est approché de moi.

- donne, donne j'te dis !

Ooooh lui cherchait l'embrouille, on allait pas tarder à se connaître, l'un de nous deux allait moucher rouge dans pas longtemps, c'était couru...

Comme il devenait vraiment menaçant, mon pied gauche a fendu l'air. Et vlan ! dans le menton du petit merdeux ! Aïe aïe aïe ! ai-je hurlé quand mon pied rencontra l'angle acéré de ma table basse. J'ai juré "nom de Dieu de nom de Dieu !", le réveil était brutal et douloureux. Clopin-clopant j'ai pris la direction de la salle de bain, laissant sur mon chemin des gouttes de sang sur le parquet. Dans la baignoire j'ai arrosé ma blessure d'une solution aqueuse et désinfectante. Mon raisiné au fond s'écoulait sur l'émail en un filet rosâtre continu. Puis ça s'est calmé un peu. Nulle part je n'ai trouvé le moindre bout de sparadrap pour colmater la plaie. Alors j'ai pris un tampon de démaquillage dans le sachet que ma belle accroche à côté du miroir, puis l'ai fixé vaille que vaille avec un peu de scotch.

Je me demande si je vais passer à côté d'une petite cure préventive d'antibios... Ne riez pas ! J'ai connu un type comme ça, dans les 45-50 balais, une armoire à glace, qui s'était fait une blessure assez semblable à la mienne, je ne sais plus comment. Il a été emporté par la gangrène en quelques semaines...

On ne devrait pas jouer de la savate la nuit... 

8 commentaires:

  1. Vous voyez, Fredi, quand vous voulez ! Pas la peine d'aller chercher je ne sais quels envahis pour nous distraire et nous amuser. Continuez comme ça, vous êtes sur la bonne voie !
    Et quant à votre blessure, n'ayez pas peur, comme vous dirait le pape lui-même !

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    1. C'est vrai Mildred, le père Fredo en a de derrière les fagots !
      Le réalisme a du bon pour égayer les gens las du web.
      Et quant à la blessure, eh bien qu'il se la répare.

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    2. Les gens du Web sont las ?
      Je comprends mieux mes statistiques ! 😀

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  2. Continuez comme ça, vous êtes sur la bonne voie !

    Il serait temps pour moi de la trouver...

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  3. Tout dépend du métal dont est fait la table basse, si c'est du polypropylène ou de l'orme du Canada.

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    1. C'est bien du bois mais lequel alors là mystère...

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    2. Du bois d'arbre peut être?

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    3. On peut tout envisager... 🙄

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Lâchez-vous ! Mais en gens bien élevés tout de même...