samedi 31 décembre 2022

Bonne année...



... à tous ! 

Et tout particulièrement aux amis de "Demain à l'Aurore". 

Et planquez vos carrosses ! 


Voilà... ça c'est fait... 

vendredi 30 décembre 2022

Houellebecq et le gugusse

 


Si, chez nous (jamais nous devrions avoir honte de prononcer ou d'écrire ce "chez nous", jamais nous devrions y renoncer), on ne peut plus rien dire ou écrire, alors il faut nous le dire une bonne fois pour toute. 

Ainsi, au pays de Voltaire et de "Droit de réponse" de Michel Polac (raccourci hasardeux j’en conviens), il serait interdit à un romancier, dont la matière première est la prospective, et à un philosophe, dont la matière première est de penser le monde, de dialoguer ensemble de l'avenir de nôtre pays (cf supra).

Un gugusse, dont je renonce à savoir comment s'orthographie son nom tant il m'est étranger, ambassadeur chez nous d'une religion très à cheval sur les libertés comme chacun sait, vous poursuivra en justice. 

Qu'a-t-il dit Michel ?

Ceci :

"Le souhait de la population française de souche, comme on dit, ce n'est pas que les musulmans s'assimilent, mais qu'ils cessent de les voler et de les agresser. Ou bien, autre solution, qu'ils s'en aillent", y affirme Michel Houellebecq.

Il prédit également des futurs "Bataclan à l'envers" à l'égard des musulmans, en référence aux attentats djihadistes du 13 novembre 2015.
SOURCE

Rien de plus ni de moins finalement, que ce qu'il décrivait ou anticipait dans son mémorable roman "Soumission".

Rien de plus ni de moins, de ce que pensent ou disent nombre de politiques, en "off". 

Mais nous, nous n'aurions plus le droit, écrivain, simple citoyen ou philosophe, de décrire notre réel sans risquer les foudres de la 17ème ? 

Je pense aussi à ce pauvre Jean-Claude Dassier qui, se pensant sur une antenne libre, CNEWS, vient de se voir désavoué par sa chaîne pour avoir osé dire que les « musulmans, ils s’en foutent de la République, ils ne savent pas même pas ce que le mot veut dire ». Peut-être est-ce faux, peut-être est-ce vrai, ça mérite débat, en aucun cas l'opprobre, en aucun cas la censure et les remontrances de ce qui remplace aujourd'hui le CSA, organe de surveillance indigne d'une démocratie.

Aucun sujet, aucun, ne devrait être interdit de débat. 

Ou alors cela signifie que nous sommes dans un autre pays que la France, que des gugusses ont décidé de nous castrer une bonne fois pour toute.

Sommes-nous prêts à l'accepter ?

RAJOUT DE DERNIÈRE MINUTE

samedi 24 décembre 2022

Minuit Chrétiens

 

À JE qui ne sait sur Google où trouver le vrai message de Noël :

Joyeux Noël à tous !

 

vendredi 23 décembre 2022

Scrabble perdant

 


Panique chez les passionnés du Scrabble. Ce jeudi, plusieurs sites d’informations affirment qu’au moins 400 mots seront bientôt interdits du nouveau lexique de référence du jeu de société. La raison ? Ceux-ci sont jugés trop offensants par Mattel, la société américaine fabriquant le jeu. De quoi hérisser le poil des centaines de milliers de joueurs francophones qui espéraient faire « mot compte triple » avec quelques gros mots. 

[...] 

Parmi les mots touchés, L’Express cite « asiate », « boche », « chicano », « enculeur », « femmelette », « gogole », « goudou », « gouine », « lopette », « nabot », « nègre », « pédé », « poufiasse », « romano », « schleu », « sidaïque », « tafiole », « tantouse », « tarlouze » ou « travelo ». Le comité de rédaction de l’ODS a en revanche obtenu le maintien des mots « enculé », « grognasse » et « salope ».

SOURCE


Moi j'ai toujours trouvé que dans ce jeu il y avait trop de consonnes et pas assez de voyelles, mais c'est une autre histoire... 

Mais comment allons nous faire sans le si charmant "goudou", longtemps revendiqué par les premières intéressées ? Le remplacer par quoi ? Pas par "gouine", lui aussi prohibé... 

Et qui ne connaît pas dans son entourage une "poufiasse", espère assez répandue, une "tafiole", dites-moi... Et quoi de plus parlant que "travelo" ? Trans ? 

Tous ces mots continueront d'exister dans les dictionnaires de référence, seul le dictionnaire spécifique au Scrabble les en expurgera. Mais en famille bien sûr, personne n'est obligé de respecter ces nouvelles règles, dès lors que ces mots, tirés de notre très riche argot pour l'essentiel, restent dans le Larousse ou le Robert. Mais dans les compétitions vous ne pourrez plus utiliser "bicot" qui pourtant, avant de désigner péjorativement un habitant d'Afrique du nord, est le petit de la chèvre. 

Le wokisme est un assèchement. 


mercredi 21 décembre 2022

Western



Le western est un genre cinématographique qui me convient. Pas trop fatigant pour les neurones, c'est les grands espaces à portée de canapé. Souvent l'action se déroule à côté de ce gros caillou, que je n'ai toujours pas localisé, mais il semble qu'il n'y en ait qu'un seul comme celui-là aux États-Unis. Il faut aussi impérativement que la frontière mexicaine ne soit pas trop éloignée : dans le cas où ça tournerait vinaigre, il faut pouvoir aller se réfugier fissa chez les femmes à la peau brune, là où l'on fera son deuil du whisky, où l'on se rabattra sur la tequila, à l'ombre d'un sombrero... Qu'importe : ça vaut toujours mieux que de croupir en centrale.

Généralement, quand je regarde un western, je profite d'une séance de pan-pan pour aller faire pi-pi. Comme elles sont souvent interminables, ça ne nuit pas à la compréhension du scénario. Les longues chevauchées où l'on éreinte les montures sont idéales elles aussi pour ce genre de "break". Mais je m'égare... 

Hier soir Arte proposait un très vieux western (1947), "La Poursuite Infernale", de John Ford avec Henri Fonda. Il avait tous les attributs du genre : assassinats, vol de bétail, le pire et le meilleur des femmes (et des hommes, soyons justes), vengeance, étude sociologique d'une petite ville du Far-West aux origines irlandaises etc... Mais avec un supplément d'humour bienvenu. Un exemple ?

À un moment Henri Fonda, accoudé au comptoir, demande au serveur :

- et toi Bill (ou Joe, je sais plus), t'as déjà été amoureux ? 

- moi ??? Nan... j'ai toujours été barman... 

Voilà... 

J'ai vraiment passé un bon moment...




mardi 20 décembre 2022

Fallait oser...

 

C'est la nouvelle insolite du jour :

 

Un papy se présente aux urgences avec un obus dans l’anus à Toulon: l’hôpital partiellement évacué

Un octogénaire a été opéré dans la soirée de ce samedi après s’être présenté aux urgences en expliquant qu’un engin de la Première guerre mondiale était coincé dans son anatomie.

[...]

 L’hôpital en partie évacué

L’octogénaire a assuré aux soignants que l’obus était démilitarisé. Ces derniers ont cependant voulu s’assurer de ces propos en appelant des démineurs. Pendant ce temps, la direction de l’hôpital a supervisé “l’organisation d’une évacuation partielle de l’établissement vers le hall principal, notamment la partie pédiatrie, et le confinement des services les plus éloignés, avec l’aide de la sécurité et des pompiers sur place”, détaille le quotidien.

Pendant “quelques heures”, des patients ont également été détournés vers d’autres hôpitaux, indique le journal. Seuls les services gynécologie et maternité ont fonctionné quasi normalement. Une tente était installée avec le patient à l’intérieur.

Une scène étonnante, confirmée à demi-mot par la direction de l’hôpital. Contactée par Nice-Matin, elle confirme, “un événement survenu de 21h à 23h30 samedi soir qui a nécessité l’intervention des démineurs, l’évacuation des urgences adultes et pédiatriques ainsi que la réorientation du flux d’urgence.”

SOURCE 


 

lundi 19 décembre 2022

Rue Maison Dieu




Quand je pense que nous sommes voisins et que je ne sais même pas à quel numéro il habite... C'est dommage, j'aurais bien aimé tailler la bavette avec Lui, parler philosophie, de la vie après la mort, de l'éternité, tout ça... Si ça se trouve il fait la queue dans la même boulangerie que moi, partage les mêmes terrasses de bistrots, et je ne sais pas à quoi il ressemble...

C'est pas grave. Tôt ou tard, fatalement, on finira bien par se rencontrer Lui et moi. On apprendra à se connaître...

dimanche 18 décembre 2022

Musique de circonstance

 Bon...

Ce n'est pas Waterloo non plus... 

J'adore ce thème, qui dit tout d'un match de foot et de son issue en quelques notes :

 

samedi 17 décembre 2022

No future

 


À Caroline.

C'est un article de Marianne intitulé " Et si les punks avaient gagné ?" qui m'a fait repenser à eux. Eux, c'étaient Caroline et François, que j'ai côtoyés vers la fin de mes années lycéennes, du côté de Pithiviers. Nous nous étions connus au bahut, j'avais 16 ans et eux la vingtaine ; j'étais le petit, ils étaient les grands. Ils m'aimaient bien, me toléraient dans leur cercle. Ils étaient toxicos.

Parfois j'enfourchais ma bleue pour leur rendre visite.

Chez eux, qui n'était probablement pas chez eux, c'était une petite maison à l'abandon, dans un hameau paumé entre Beauce et Gâtinais.  On y entrait par une porte de fer forgé qui ne fermait plus. Là, un chemin étroit, envahi de ronces, de matériel agricole rouillé, sinuait jusqu'à la demeure. Je me souviens d'un tricycle rouge, incongru, dans un bosquet d'orties. En franchissant la porte on tombait sur le salon. Au fond il y avait une grande fenêtre par où entrait la lumière du sud. Elle donnait sur un jardin tout aussi délaissé où n'en finissaient pas de mourir des fruitiers méconnaissables. Dans ce salon régnaient le désordre et la crasse, cendriers débordant, vaisselle jamais faite, vêtements éparpillés un peu partout. J'étais à la fois fasciné et écœuré par cet environnement. Ainsi des gens pouvaient vivre de cette façon ? C'était donc ça la liberté ? 

- Tu veux un café ? C'est du Nes, ça te va ? François fait la sieste. 

"La sieste à heure fix", pensais-je...

Elle lavait sommairement une tasse et moi je m'asseyais sur un tabouret graisseux. Avant de m'enfuir, ma tasse à peine finie. Mais je savais que je reviendrai, attiré par le sordide, conscient d'avoir sous les yeux un exemple de mode de vie exceptionnel, dans l'air du temps de cette fin de seventies. Jamais pour autant ils n'en ont profité pour me proposer de partager leurs expériences, et de cela je leur suis infiniment reconnaissant. J'étais le petit...

Un jour j'ai une nouvelle fois franchi leur porte. Il y avait de la musique en cet après-midi. Mais quelque chose n'allait pas. "Tubular Bells" semblait rayé, revenait sans arrêt à la même plage sans que personne ne s'en soucie. Dans le salon les volets étaient clos. A gauche, sur une paillasse à même le sol, ils dormaient profondément. De nouveau je me suis enfui, me promettant de ne plus jamais revenir.

J'ai revu Caroline quelques semaines plus tard. Elle n'allait pas bien.

- ça va ?

- François est mort.

Un soir elle s'était couchée à ses côtés, et au matin il était froid, ne bougeait plus. Son futur s'était arrêté là.

Ça l'a réveillée Caroline. Plus jamais elle n'a touché à "ça", est devenue "clean". Elle a laissé tomber la maison, s'est trouvé des petits boulots sur les marchés. S'est même offert le luxe, quelques années plus tard, d'ouvrir une boutique de fringues en franchise. Mais de vie de "couple" elle n'en a plus jamais eu, d'enfants encore moins ; 

son "no future à elle".

TUBULAR BELLS

vendredi 16 décembre 2022

Il n'y a pas de démocratie sans cité délimitée


La fin de la mondialisation malheureuse, on aimerait y croire. À court ou moyen terme, je ne la vois pas venir. Mais puisse-t-il avoir raison. 

Image cliquable pour une meilleure lecture (source Valeurs Actuelles) :



samedi 10 décembre 2022

On n'y résiste pas


 




Voilà, ça s'est passé comme ça : ma belle est entrée dans mon espace vital (le secret des couples qui durent, sachez-le, c'est d'avoir chacun son espace vital). Elle m'a dit non pas d'aller siffler là-haut sur la colline, mais que ce soir elle voulait voir jouer Kylian Mbappé en quart de finale. "Tu comprends, m'a-t-elle dit, il a de beaux mollets et la bonhomie d'Henri Salvador ; je l'aime".

Moi je ne suis pas trop foot. La dernière fois que j'ai regardé une coupe du monde c'était à "S", avec "P", en 98. Nous étions descendus de nos collines pour rejoindre la liesse populaire dans un bar de "V" (je sais bedeau, je sais...).

Bon...

Va pour les quarts de finale. Mais regarder un tel événement sur mon vieux Triniton Sony, c'est prendre le risque de louper un hors-jeu, une touche, de ne pas voir le tir d'un corner. Quant aux arbitres n'en parlons pas : d'eux on entend que les coups de sifflet... Déjà quand je tombe sur un débat politique, les orateurs de l'extrême gauche comme ceux de l'extrême droite sont tellement relégués dans les marges que l'on a envie d'élargir l'écran du pouce et de l'index comme on le ferait sur son smartphone pour vérifier qui cause... 

M'enfin pourvu qu'il y ait des gros plans sur les mollets de Kylian ça devrait suffire au bonheur de ma belle, le reste somme toute est très secondaire... 

mercredi 7 décembre 2022

Gypsy Man

 

Un peu de musique pour faire passer le lien mort.

"I'm A Gypsy Man", JJ Cale :

 

mardi 6 décembre 2022

Église de France





les scandales de mœurs dans l'Église ont frappé des prêtres, ils touchent à présent des évêques.

[...] 

Ce sujet suscitera chez certains un soupir de lassitude. Cela fait plusieurs années maintenant que l'actualité de l'Église baigne dans ces eaux saumâtres.

SOURCE


"Eaux saumâtres", c'est bien ça... 

Pauvre Église de France, elle a de bien mauvais serviteurs... Elle n'en finit pas de patauger dans ce marécage glauque. Son règne se termine de la façon la plus pitoyable, la plus misérable. 1500 ans d'histoire pour en arriver là... Les civilisations meurent dans la débâcle il faut croire... 

Si l'on veut se reconforter, on se dira que bientôt les enfants ne se feront plus abuser par le curé ou l'évêque, en allant à confesse ou au catéchisme ; ils le seront par l'imam en allant à la madrassa réciter les versets du Coran... 

La relève est assurée. 



jeudi 24 novembre 2022

Corrida

 

                                                                                     Corrida portugaise

                                                                    

 

La seule corrida à laquelle j'ai pu assister un jour, c'était dans les arènes de Nazaré, Portugal, pays où il n'y a pas de mise à mort du taureau. Le spectacle ressemble plus à une valse entre le toréro et l'animal, et vous pouvez y emmener les gosses qui ne risquent pas d'en sortir traumatisés (mais un accident est toujours possible).

Je suis bien évidemment contre l'interdiction de nos corridas telles qu'elles se pratiquent encore dans le sud de la France. Je suis contre l'interdiction par principe, même si je ne mettrai jamais les pieds dans les arènes de Nîmes ou Arles où elles se déroulent du printemps à l'automne. Cette tradition locale (importée) attire encore un public d’aficionados dont je ne suis pas et que je sache personne n'est obligé d'y assister.

Si la corrida est dépassée, si elle n'est plus de son temps, alors elle s'éteindra d'elle-même, quand les spectateurs cesseront de se rendre aux arènes. C'est déjà semble-t-il le cas si j'en crois cet article relevé ce matin :

Holà
Palavas, Fréjus, Vergèze... de plus en plus de villes françaises disent basta aux corridas
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Le débat parlementaire qui doit se tenir ce jeudi sur l’interdiction de la tauromachie s’annonce houleux. Pourtant, des villes taurines dans le sud du pays ont déjà mis un holà aux corridas, sans provoquer de bronca.

Difficile d’ignorer que, ce jeudi, l’Assemblée nationale doit examiner la proposition de loi d’Aymeric Caron (député Révolution écologique pour le vivant) visant à interdire la corrida : depuis des semaines, pro et anti s’écharpent dans les médias à coups d’arguments plus ou moins futés et affûtés. Mais à l’écart de ces passes d’armes, la disparition progressive des corridas s’installe discrètement dans les terres dites de tradition taurine. Comme à Mauguio, une commune héraultaise qui s’étend entre Montpellier et la Méditerranée : les deux dernières éditions de sa «Romeria», fête annuelle dédiée à la culture espagnole, ont fait l’impasse sur la traditionnelle corrida proposée au public depuis 1989. «Nous l’avons remplacée par un spectacle plus familial qui attire un public quatre fois plus nombreux», constate le maire (DVG) Yvon Bourrel, qui estime que les corridas ne correspondaient plus aux attentes de la population.

SOURCE

Alors pourquoi vouloir, par la loi, hâter la mise à mort de la corrida ?  La cause animale a bien d'autres combats à mener : élevages concentrationnaires, mise à mort sans étourdissement, ce ne sont pas les sujets qui manquent depuis que le paysan est devenu, bien malgré lui, un industriel.


Rajout de dernière minute : le projet de loi vient d'être retiré.

lundi 14 novembre 2022

R. L. Burnside

 


 

Ma vie professionnelle, plutôt chanceuse, m'a fait découvrir ce genre d'artiste. C'était au commencement des années 2000. Il était entouré de deux musiciens blancs (j'ai oublié les instruments).

Dans les années 1950 Burnside déménage du côté de Chicago, où plusieurs membres de sa famille sont assassinés ; après ces crimes, il retourne dans son État natal. Il évoquera cet épisode tragique dans « R.L.'s Story », sur l'album Wish I Was in Heaven Sitting Down.

Lui-même se rendit coupable d'un assassinat. La légende raconte que, pour sa défense, il aurait affirmé au procureur que si l'homme qu'il venait d'abattre était mort, c'est que Dieu l'avait voulu.

Montez le son, "It's bad you know" :


mercredi 9 novembre 2022

Comme son nom l'indique





 Vu cet après-midi dans les rues de Paris, entre la rue du Louvre et la rue de Rivoli, cette enseigne que je n'avais jamais remarquée : "Duluc détective".
Inutile je crois de lui demander de quel genre d'affaires il est amené à traiter... 


lundi 7 novembre 2022

Fredi à Moulinsart

 

 

L'autre jour ma belle et moi étions invités par Tintin et le capitaine Haddock au château de Moulinsart.

Étaient présents tous les personnages qui ont bercé notre jeunesse : Tryphon, les Dupont (d), Tchang, l'insupportable Séraphin Lampion, jusqu'à cette petite peste d'Abdallah. Même les infréquentables Dr Müller, Rastapopoulos ou bien encore le traître Wolff avaient été conviés.

Cela se passait en fait à l'Atelier des Lumières, rue St Maur à Paris. L'intitulé de l'évènement (qui court jusqu'au 20 novembre) est "Tintin, l'aventure immersive". Et ce qualificatif d'immersif n'est en rien galvaudé : on entre vraiment dans les bulles XXL de la bédé que nous lisions enfants au fond du lit les jours de fièvre. Le procédé, que nous commençons à connaître ma belle et moi pour avoir déjà vu Cézanne/Kandinsky ou Monet, consiste à projeter sur des murs géants des images extraites des différentes œuvres qui semblent s'animer sous nos yeux. C'est très populaire et chaque évènement est pris d'assaut. Si l'expérience est assez bluffante, je dois dire qu'en ce qui nous concerne nous pensons avoir fait le tour de "l'astuce" et la magie de "la première fois" s'émousse un peu. Mais pour qui ne l'a jamais faite cette expérience, je pense que ça mérite d'être vu au moins une fois. Préférer peut-être en ce moment Cézanne et Kandinsky à ce Tintin "immersif".




jeudi 3 novembre 2022

Coup de mou dans les blogs




C'est l'évolution normale des choses j'imagine, passé un certain âge, quand la retraite s'éternise. On continue comme avant. On se lève au matin, on se rase, on descend les poubelles... On va promener le chien. Midi approche. Tiens... Si on faisait un billet de blog ? Ou une page de journal ?

On se lève, on va promener le chien, on se rase, on a encore sa dignité, on va à la boîte à lettres relever les factures, on laisse un commentaire sur un blog ami... penser aux poubelles... 

On se couche on se lève, on se rase, on lit quelques pages d'un livre déjà maintes fois lues, on va promener le chien. On bâcle un billet histoire de... Mais quelle était donc cette pensée géniale qui me trottait dans la tête hier soir ? Et ce rêve étrange et dérangeant qui pertuba ma nuit ? Comment et pourquoi raconter tout ça, pour qui... 

On se lève... 

Pourquoi ? 

Et puis un jour ON NE BLOGUE PLUS...

mercredi 12 octobre 2022

France profonde




 Fiston et sa belle m'ont chargé d'un petit boulot pépère : aller surveiller les travaux de rénovation de leur maison bourguignonne. Il s'agit d'être à l'écoute des ouvriers, qu'ils aient à leur arrivée toujours un café corsé bien chaud, qu'ils ne manquent jamais de sodas ou de bières. Un job de retraité en somme, qui me convient d'autant plus que j'aime et la région et leur maison.

Me voici donc de nouveau Morvandiau.

La dernière fois que je suis passé ici c'était la fin de l'été, il y avait encore beaucoup d'activités : les vendanges n'avaient pas encore été faites, les labours battaient leur plein, restaient quelques maïs à moissonner. Mais aujourd'hui, en cette période pré-hivernale, je suis bien dans la France profon... dément assoupie.

Ça ne manque pas de charme ce silence, ces lumières dorées sur une nature immobile.

Ma vie se rythme ainsi : regarder les feuilles tomber, aller saluer mes amis les cochons dans leur enclos, dénicher les dernières noix négligées des écureuils (car souvent creuses hélas, pas si cons les écureuils...), alimenter le vieux Godin, et parcourir quelques pages de "La billebaude" de Henri Vincenot, l'écrivain du coin. Ainsi passent les journées, dans un engourdissement cotonneux des plus agréables. Ici s'oublient les violences du "vivre-ensemble", les sirènes hurlantes de Paris ; le soir je m'endors la porte ouverte sans nulle crainte.

Ce matin le soleil s'est levé dans un océan de brouillard. La vieille éolienne* en avait ses contours diffus, prenait des allures mystiques, n'était plus ce tas de ferrailles qu'elle est au grand jour. Ce soleil encore bas au travers de la brume, donnait au paysage des notes indiennes. 

Après dissipation des brumes matinales, temps calme et ensoleillé... 

Quand je pense que d'aucuns voudraient déverser sur ces îlots de tranquillité toute la misère du monde, j'enrage. Que peut bien avoir en rapport un Soudanais musulman avec le décor qui m'entoure ?

Rien, jamais rien, définitivement rien. 

Faudra bien qu'ils l'admettent un jour, là-haut...


            Maison assoupie


* Début 20ème. 

vendredi 7 octobre 2022

La tête dans les étoiles




C'est un film particulièrement attachant, intelligent et émouvant, que France 5 a diffusé ce soir : "Bienvenue à Gattaca". 
Un film d'anticipation dans un avenir si proche qu'il nous est immédiatement compréhensible, nous qui déjà vivons dans un monde de réalité augmentée, où le transhumanisme semble le dernier, l'ultime, désir de l'homme. 
Vincent est un enfant "naturel", né de l'amour, ses parents ont pris le risque de le voir naître avec toutes les tares génétiques qu'ils auraient pu éviter grâce à la science. 

Ils ont mis au monde un déclassé, un inadapté, un enfant qui jamais ne pourra faire partie de la caste.

"Dis-moi si tu as grandi sur un parquet Versailles ou sur un linoléum, et je te dirai qui tu es", disait Bourdieu.

Vincent vit la réalité augmentée de la lutte des classes, et devra user de tous les stratagèmes pour réaliser son rêve. Rêve qui, par sa naissance hasardeuse, lui était a priori interdit : aller visiter les étoiles comme tout bon citoyen.

Très réussi ! 


dimanche 2 octobre 2022

Bizarreries russes, redif




Au mois de mai dernier je publiais le billet qui suit. Nous sommes en octobre, et il me semble encore plus d'actualité, à l'heure où la légendaire armée rouge recule de partout. 

Je ne voudrais pas me faire le relais d'une propagande ou d'une autre, mais force est de constater que ça patine sérieusement côté Russes. 

Là-bas comme ici, le goût pour la guerre, l'envie de mourir pour une cause qui nous dépasse, a déserté les consciences. Subrepticement, les ravages de l'individualisme, sur la place Rouge comme sur les quais de la Seine, sous les radars des dirigeants de ce pays que l'on croyait hermétique à tout soft- power amerloque, font que la guerre n'est plus qu'une affaire de vieux croulants, nostalgiques et dépassés, qui ne peuvent plus la faire, et que la jeunesse veut éviter à tout prix. Et tant pis si la cause est honorable, digne d'intérêt : le russe veut être un abonné à Netflix comme un autre, mondialisé, vacances à Saint-Tropez !  

Je ne veux pas  me faire le relais d'une propagande ou d'une autre, disais-je, mais le sentiment nationaliste, patriotique, sauf surprise de dernière minute, est aujourd'hui en Ukraine, fait bâiller dans sa datcha le Russe moyen qui cherche, sur son smartphone, la meilleure façon d'échapper à la Bérézina.

Après 14, la France décimée, n'aspirait plus qu'à une chose : la paix. Elle a eu la débâcle de juin 40. 

Après Stalingrad, l'Afghanistan, la Tchétchénie, les Russes pensent qu'ils ont assez donné pour la Sainte Russie.

La guerre, chez eux aussi, est passée de mode. 

Pour gagner une guerre, il faut l'adhésion totale et inconditionnelle aux raisons pour lesquelles on l'a déclenchée. Il faut le soutien indéfectible de tout un peuple. C'est ce qui semble faire cruellement défaut à Vladimir Poutine. Comme à nous en 40.

 C'est ce que je n'avais pas perçu au mois de mai dernier,  que personne ne pouvait envisager, et qui explique la possible défaite à venir de celui qui se rêvait le tsar de toutes les Russies : la guerre ne fait plus recette. 

Le billet en question :


Les Russes sont étonnants. Nous leur devons, quoi qu'on en dise, la victoire sur le nazisme. Avec la chienne Laïka ils furent les premiers à envoyer en orbite un être vivant. L'ancêtre de l'actuelle Station Spatiale Internationale est la station Mir, russe elle aussi.

Pourtant, au 21e siècle, sur le plancher des vaches, ils semblent combattre avec de vieilles pétoires du début du 20e, un arsenal dérisoire et dépassé, vulnérable au moindre drone commandé par un geek boutonneux. 

Qu'est donc devenue l'intelligence russe ? Où est passé son savoir-faire ? 

C'est la question que l'on peut se poser quand on suit les échos de cette guerre sur les chaînes d'informations... 

mercredi 28 septembre 2022

Fin de pause


 Pas de pause finalement. Pourquoi devrais-je en faire une ? En raison d'un commentateur psychorigide ? 

Pas question !

mardi 27 septembre 2022

Le salut par les femmes *

 

 

 

Les événements qui se déroulent actuellement en Iran, me replongent dans un lointain passé, que j'avais déjà évoqué dans l'un de mes premiers blogs, m'offrent l'occasion de me souvenir de Bany.

C'était au début des années 80, et je l'avais rencontrée pour la première fois dans un bar-boîte-de-nuit délicieusement glauque du quartier Montparnasse-Vavin, tenu par un vieil américain, où elle s'était trouvé un petit boulot de serveuse.

Bany n'était pas son véritable prénom bien sûr, mais le diminutif du sien, imprononçable à nos oreilles occidentales. Mais bannie, elle l'était vraiment. Sa famille, qui était au service du chah d’Iran, fut contrainte à l'exil, se retrouva éparpillée aux quatre coins du monde. Elle, pour des raisons que j'ai oubliées, se retrouva à Paris, trouva refuge dans un petit studio étudiant de Meudon (oui, là, derrière la pharmacie, au pied de la côte qui monte à l'observatoire).

Elle était là, derrière le comptoir, le regard triste, ailleurs. J'ai tenté d'engager la conversation mais tout de suite elle m'a coupé la parole d'un geste et d'un mot : "vous perdez votre temps". J’ai joué les offusqués, "pardon mais je ne suis pas celui que vous croyez, je voulais juste discuter". Il faut croire qu'il y avait dans ma protestation un accent de sincérité... 

J'ai souvent pris le train de Montparnasse à Meudon, voir une autre belle qui venait d'ailleurs. Elle se revendiquait Perse, pas du tout musulmane, de religion Zoroastrienne. L'Islam en Iran était pour elle un fâcheux accident, une défaite. Elle possédait une grande culture, savait tout de la musique et de la peinture, qu'elle pratiquait, avait un faible pour le Bordeaux (point commun que je partageais volontiers). J'ai vécu avec elle des moments d'érotisme inégalés. Elle me préparait des petits plats de chez elle puis, au milieu du repas, esquissait une danse orientale avant de servir la suite. Nous tombions la deuxième bouteille de Bordeaux. Et c'était le dessert. Alors elle mettait une musique douce, câline, et nous allions, dans cet espace si réduit, danser. Un à un nous enlevions nos vêtements, jusqu'à nous retrouver nus, dansant un slow inoubliable, inoublié, qui se finissait toujours à l'horizontale. Puis nous partions respirer dans les rues de Meudon : un détour par la petite chapelle orthodoxe, puis la côte qui monte à l'observatoire et son parc si romantique, avec sa vue de Paris, côte qui nique les jambes. La journée finissait. Bientôt elle me raccompagnerait à la gare RER.

Plus je la voyais plus j'étais amoureux. La passade devenait envahissante, obsédante. Je vivais un moment d'indécision, de flottement, de ces moments cruels qui nous laissent désemparés, hantent nos jours et nos nuits. 

Un jour Bany est partie.

Elle avait bénéficié d'une sorte de "regroupement familial", avait enfin décroché un visa, et s'envolait demain pour le Canada.

Cette nouvelle fut un déchirement et un soulagement pour moi : j'étais incapable d'aimer deux femmes en même temps, et il m'aurait fallu un jour décider. J'ai souvent laissé la vie décider pour moi, je le dois à ma nature contemplative et rêveuse. Et sans doute a-t-elle bien fait ce jour où je n'ai pas protesté. Je ne le saurai jamais.

Longtemps l’automne, la saison où je l'ai rencontrée, fut une saison où bien après  son départ, Bany venait me visiter en rêves, quand je croyais l'avoir oubliée. Me prenait alors une irrépressible envie de "monter" à Meudon, marcher seul le long des routes où nous allions auparavant. Jusqu'à ce qu'elle s'efface de ma mémoire. 

Ce qui se passe en Perse actuellement me ramène à son souvenir.


*Sauf Sandrine Rousseau bien entendu...

dimanche 25 septembre 2022

mercredi 21 septembre 2022

Le droit de réponse de Perico Legasse

 


 

 Suite à son intervention sur un plateau télé, j'avais adressé par mail à M. Perico Legasse le lien VERS LE BILLET QUE JE LUI AVAIS CONSACRÉ.

Je reçois aujourd'hui la réponse qu'il a pris la peine de me faire et que voici :

 

Mes propos ont été très mal interprétés ou c’est moi qui n’ai pas été  clair. L’idée serait de proposer à des étrangers souhaitant s’intégrer en France, et à ceux là seulement,  la possibilité de s’installer dans des territoires ruraux qui se meurent afin d’y développer, en accord avec les habitants et les élus, une agriculture durable et rentable dans le cadre d’un vaste programme national de réhabilitation des campagnes abandonnées. Il ne s’agit pas de parachuter des migrants qui prendraient la place des Français, ce projet serait odieux, mais au contraire de redynamiser des secteurs de la « France périphérique » abandonnés. Si des gens veulent faire de la France leur nouvelle patrie en contribuant à la renaissance de campagnes frappées par l’exode ou le désespoir, pourquoi ne pas tenter l’expérience. Nos agriculteurs sont souvent les grands perdants, voire les victimes de la mondialisation sauvage, ce serait formidable d’inverser le processus de ce fléau pour leur venir en aide. Cueillettes et vendanges ne se font bien souvent que grâce à de la main d’œuvre étrangère. Si certains d’entre eux veulent pousser l’expérience plus loin, pourquoi ne pas leur ouvrir certaines portes. Je n’ai suggéré autre chose. Je côtoie en permanence, sur le terrain, la détresse de nos paysans accablés, loin de moi la volonté d’aggraver leur malheur, bien au contraire.

 

Dont acte, même si je ne peux m'empêcher de trouver la nuance pour le moins très subtile...

 


dimanche 18 septembre 2022

Message de service


Devant l'incompréhension générale, l'envie de retirer ce billet me taraude...
II y a décidément trop de sujets sensibles, trop de livres définitivement proscrits, maudits pour l'éternité.
Pourtant, je reste convaincu que celui dont il est question dans ce billet a un intérêt historique.


C'est fait... 

samedi 17 septembre 2022

PERICO LEGASSE

 


 

Le martyr de notre pays n'en finira donc jamais...

J'avais beaucoup d'estime pour cet homme, son engagement pour la ruralité, la défense des terroirs et leurs produits de qualité.

Mais ça c'était avant. Avant cette prise de parole qui m'a laissé incrédule, désabusé ; révolté :



Ainsi donc après le massacre, commencé avec Jacques Chirac, de notre paysannerie, le remembrement, les faillites des petites exploitations, les pendaisons par centaines de nos agriculteurs, il conviendrait d'allouer aujourd'hui à des migrants "un petit lopin de terre" avec, cerise sur le gâteau, "un accompagnement social" dont nos paysans, avant la corde, n'ont jamais bénéficié, et ce pour revivifier nos campagnes...

Mais qu'avons-nous fait grands dieux pour mériter tels châtiments, tels acharnements !!!???

Oui, c'est bien la folie qui gouverne notre pays, et nous n'en voyons pas la fin. La France est son terrain de jeu où elle se livre débridée aux plus hasardeuses des expérimentations.

Merde !

mardi 13 septembre 2022

Bouffer de la reine


 


Je ne voudrais pas commettre un crime de lèse-majesté, mais franchement la mort d'Elisabeth II je m'en fous royalement.

Je ne comprendrai jamais ceux qui se passionnent pour ce genre d'événement : " l'avion vient de décoller d'Édimbourg et monte vers les cieux qu'elle rejoindra bientôt" ; elle est passée par ici et repassera par là ; le cortège avance doucement en respectant scrupuleusement la signalisation ; il est attendu ici d'ici quinze à vingt minutes, selon la circulation. Spectacle nul, archi-nul. Je ne suis pas loin de rejoindre le camarade Mélenchon : bouffer de la reine pendant dix jours c'est indigeste. Plus indigeste encore est ce vain peuple larmoyant, agglutiné sur le parcours, attendri, attristé, quand la plupart du temps il regarde crever son voisin sans aucune compassion. Cette passion pour le sort des puissants est à gerber. Il me détecte, me dégoûte ce peuple. J'ai envie... j'ai envie de lui pisser à la raie, il ne mérite pas mieux.

En attendant, royauté ou pas, l'Angleterre ne ressemble plus à rien. L'Angleterre s'effondre sous le poids de son multiculturalisme choisi. Il n'y a plus que Paris-Match pour feindre de croire que les royautés représentent quelque chose... 

Et les fastes de ces jours-ci n'y changeront rien.

Great Britain no for example 

dimanche 11 septembre 2022

La France est un chef-d'œuvre



J'ai quitté il y a quelques jours mon bas-Vivarais adoré. J'en ai d'ailleurs fait un cliché sous le présent billet. Ce bas-Vivarais est un exemple d'harmonie entre l'homme, son habitat et la nature, même si, pour satisfaire aux lois scélérates dites SRU, on a tendance à y construire de plus en plus de l'habitat bas de gamme en périphérie de ses villages historiques.

Là, je fais escale dans la maison de fiston à une poignée de kilomètres de Vézelay, au pied du Morvan. Et c'est encore un enchantement. Très différent bien sûr des collines riantes de l'Ardèche provençale. C'est, ici, un paysage de bocages, de vallons et de bois, où alternent de magnifiques demeures et de pauvres masures. C'est la Bourgogne à la fois riche et pauvre, pas celle des grands vins, non, celle un peu abandonnée. Elle est surtout riche de son bâti, de ses paysages à peine entachés par quelques bâtiments agricoles démesurément grands, bâtiments qui ont sacrifié la beauté à la modernité fonctionnelle, à la rentabilité, conditions pour la survie d'une activité qui n'a plus grand chose à voir avec l'ancienne paysannerie.

L'autre bâti, avec un point d'orgue en majesté, Vézelay, ce sont les édifices religieux. La région en est foisonnante. Pour arriver ici je suis passé par un petit village absolument charmant qui a pour nom Saint-Père, où l'on trouve une église remarquable, qui semble fragile de prime abord, si gracile sur ses colonnades que l'on se demande comment elle fait pour tenir sur de si frêles jambes. En fait c'est surtout son porche qui renvoie cette impression là, pour le reste elle a l'air bien solide. Elle a été sauvée par Viollet-le-Duc et vous trouverez ICI son histoire.

Dans le village de fiston, j'ai rencontré cet après-midi deux personnes. Un vieux monsieur tout d'abord, alors que j'étais entré dans le cimetière, qui semble l'accès unique et naturel à l'entrée de l'église. Dans le genre "homme souviens toi que tu es poussière et que tu retourneras poussière" c'est assez efficace comme message sur le paroissien... Sur la porte de l'église, qui était fermée, était punaisée une affiche. On pouvait y lire les avis de passages du curé, les dates et horaires des différentes messes qu'il y donnerait, parcimonieuses et très étalées dans le temps les messes : ça courait sur toute la saison de l'automne. J'ai refermé la porte du cimetière qui, pour respecter ce que l'on sait des portes de cimetières, a grincé sur ses gonds.

Il était là devant moi. Il m'a fait un salut militaire que je lui ai rendu ponctué d'un "repos !" final pour lui démontrer que moi aussi je savais m'amuser. "Ça va ?" qu'il m'a fait. "Bien, merci, lui ai-je répondu, je voulais visiter l'église mais elle est fermée. Je vais voir s'il y a une autre entrée de l'autre côté". Mon Dieu qu'il était vieux... Quel âge pouvait-il avoir ? Et sec avec ça. Des yeux bleus très pâles dont je sentais bien qu'ils me sondaient. Peut-être pensait-il que j'étais un pilleur de sépultures... il m'a suivi alors que je contournais le bâtiment. Mais il n'y avait pas d'autre entrée. Alors j'ai contemplé la vue que l'on avait d'ici.

- qu'est-ce que tu fais ?

Décidément il ne me lâchait plus et me tutoyait déjà...

- je mate le paysage.

- hein...?

- j'embrasse le paysage.

- quoi ?

- je regarde le paysage !...

- ah... le matin on peut voir des chevreuils là-bas.

- et des sangliers ? 

- ah non, pas de sangliers, ils sont partis loin dans les forêts, ils connaissent la date de l'ouverture de la chasse...

- ah bon ? Et les chevreuils, il ne la connaissent pas la date d'ouverture de la chasse ? Personne ne les a prévenus les chevreuils ? Et ce chemin il va où ?

- il va à l'hôpital. On peut y aller par la route, mais c'est plus court par le chemin.

Et il me désignait du bout de son bâton la direction de l'hôpital, mais moi, à l'infini, je ne voyais que des bois. C'était une situation assez particulière. On aurait dit un dialogue de Giono nous deux, du Giono dans le Morvan en somme. On sentait bien que lui, s'il se résignait un de ces quatre d'aller y finir ses jours dans cet hôpital, ce serait par le chemin qu'il s'y rendrait. Un jour il claquerait la porte en disant "allez zou ! C'est aujourd'hui qu'on y va !" Mais il avait encore du temps : il ne devait avoir que cent-dix ans à tout casser...

L'autre personne que je croisais, était une femme un peu moins âgée, même si ses cheveux grisonnaient allègrement. Dans ce village, qui n'est pourtant pas si grand, mais qui a une tendance à l'étalement, je m'étais égaré. Je ne retrouvais plus la maison de fiston. Elle était là s'occupant des fleurs qui ornent son muret. Alors je lui donnais comme indication géographique le monument aux morts qui est proche de la maison. Elle me confirma que je m'engageais dans la mauvaise direction et m'indiqua le bon chemin. De fil en aiguille nous commençâmes une petite conversation. Selon elle la vie avait bien changé ici depuis trente ou quarante ans. Les gens qui s'en allaient, soit pour la ville soit pour le cimetière, n'étaient guère remplacés. Elle parlait très bien cette dame on sentait une excellente éducation et même que de l'éducation elle en avait peut-être fait son métier. Elle avait un temps envisagé, la retraite venue, de déménager vers des cieux plus cléments. Mais, avec tout ce que l'on savait désormais sur les bouleversements climatiques, est-ce que ça en valait vraiment la peine ? Ailleurs était-il mieux qu'ici ? Elle n'en était plus si sûre. Elle me posait la question et je n'avais pas la réponse.

Je la remerciais et finis par retrouver la maison de fiston.





jeudi 8 septembre 2022

L'au revoir à "S"



J'ai un rapport ambigu avec "S".

Après un long séjour me vient l'envie de la fuir. Les trop courts passages d'amis, ceux, quotidiens, de la chienne chapardeuse de la voisine, ne suffisent plus : il faut que je parte.

Alors dès le matin du jour choisi, je referme les volets : fuyant ma solitude je la referme sur la sienne. Et déjà un sentiment de tristesse m'envahit. J'ai l'impression d'abandonner une vieille maîtresse qui m'a donné sans compter tant de bonheurs, de la trahir. Alors je caresse une dernière fois ses vieilles pierres, lui dis, d'une voix qui s'étrangle, "t'inquiète pas ma belle, je reviendrai. Cet automne ou au printemps prochain, qui sait...tiens bon !"

Et je m'enfuis sans me retourner, les yeux humides. 


mercredi 7 septembre 2022

Cumulonimbus, bis repetita


J'espère que cette fois-ci ils vont faire un effort, car hier soir c'était un peu mesquin... 




mardi 6 septembre 2022

Cumulonimbus


Viens, viens...! C'est une prière, viens ! N'aie pas peur ! Je n'ai pas peur ! Je t'attends et je t'espère !



vendredi 2 septembre 2022

Après l'orage



Quand l'orage a passé, qu'il s'en est allé vers l'est, abattre ses furies tonnantes, venteuses et diluviennes sur d'autres lieux, J'AIME ÉCOUTER CETTE MUSIQUE LÀ . Elle est pour moi celle de l'apaisement, de la réconciliation ; de la sérénité retrouvée.

Les collines alors, gorgées d'eau, se mettent à fumer. Dans les jours suivants, longtemps, elles restitueront cette eau aux ruisseaux qui murmureront de nouveau.

J'écris, je l'avoue, ce billet un peu en avance, car si l'orage gronde autour de moi, il n'est pas encore passé.

Disons que je me prépare... 

vendredi 26 août 2022

Rêve érotique


C'est la meilleure celle-là! Voilà que je me remets à faire des rêves érotiques comme un jeune collégien boutonneux. Ça s'est produit la nuit dernière. Dans mon rêve j'avais rendez-vous avec une conseillère, genre conseillère de Pôle Emploi ou quelque chose d'approchant. Il s'agissait de faire le bilan de ma situation en vue d'un nouveau travail, moi qui n'ai plus besoin de travailler depuis quelques temps déjà. Elle me fit entrer dans son bureau et me dit "je vous en prie asseyez-vous", formule qu'elle devait certainement répéter des dizaines de fois dans sa journée. Elle contourna son bureau, ce qui me permit de contempler le joli spectacle de sa taille fine et de ses hanches bien pleines, mais sans excès, dans une jupe étroite. De face c'était pas mal non plus: elle avait une chevelure ondoyante châtain foncé, des yeux verts, une bouche qui souriait constamment, une bouche faite pour le sourire, entre autres choses. Elle portait un haut avec un décolleté plongeant qui aimantait le regard, et j'avais du mal à me concentrer sur le sien.
Elle parcourait mon dossier avec un air franchement désolé, haussant fréquemment ses épaules dénudées. Elle se mit à triturer son stylo, et j'étais jaloux du stylo. Parfois elle inspirait longuement, la bouche entrouverte, et cela avait le don de faire gonfler sa jolie gorge. Parfois encore, elle se dandinait d'une fesse à l'autre sur sa chaise, et j'étais jaloux de la chaise.
Soudain le rêve pris une tournure inattendue (c'est fréquent dans les rêves) . Elle commença à me parler de sa vie privée, de son premier mec qui était un con fini et qu'elle a largué rapidement, de l'actuel qui était tout aussi con mais dépensait un pognon de dingue pour elle. Ça se voyait d'ailleurs à ses bracelets d'or et d'argent, ses colliers fins, ses bagues luxueusement ouvragées. En matière d'hommes elle en connaissait un rayon... Il y avait maintenant dans la pièce une charge érotique qui devenait insoutenable. J'ai cru un moment qu'elle allait se lever, fermer la porte à double tour, et que nous allions régler ça vite fait bien fait sur son bureau, sur la pile de ses dossiers urgents à traiter. Ou bien encore j'aurais fait pivoter son siège (sont bien commodes ces sièges de bureau) pour une petite visite de courtoisie. Mais elle ne l'a pas fait. Peut-être attendait-elle que ce soit moi qui me levasse et la ferma cette porte. Mais je ne l'ai pas fait.
Alors l'entretien a tourné court. Elle m'a raccompagné à cette fichue porte en me souhaitant "bon courage pour la suite", formule qu'elle devait bien utiliser des dizaines de fois dans sa journée.
C'était assez frustrant comme épilogue... 

jeudi 25 août 2022

Trois jours

 Trois jours pour discuter du prix du gaz, nous mettre à genoux devant des gens qui nous détestent et que nous détestons.

C'était si simple pourtant, du temps de la colonisation... 

mercredi 17 août 2022

Toute la pluie tombe sur nous



Il était temps, je devenais fou... 

L'autre jour en revenant des courses je me disais "tout de même l'eau était bien sale ce matin au sortir de la pompe"... Comme un nécessiteux qui se refuse à consulter son compte bancaire de peur d'y voir la catastrophe, je reportais au lendemain de remonter le ruisseau jusqu'au gour où je puise notre eau. Mais cette fois-ci j'étais décidé à en avoir le cœur net. Le premier gour que je traversais, et dans lequel j'avais encore de l'eau jusqu'à la taille il y a un mois de ça, était totalement à sec. C'était de mauvaise augure... Je me rassurais en me disant que le mien était quatre à cinq fois plus grand, plus profond aussi. J'avais tort...  Y parvenant enfin, la "catastrophe", qui n'était encore jamais arrivée avant ce maudit été 2022, en tout cas pas à ma connaissance, s'étalait à mes yeux consternés : ce gour si vaste, si généreux, à l'ombre des figuiers et des noyers était lui aussi totalement tari. Ne subsistaient plus que quelques flaques où quelques dizaines de vairons et d'ablettes vivaient le stress de leurs derniers instants. La crépine de ma pompe affleurait à la surface d'une eau mêlée de vase. Si j'avais tiré ne serait-ce que 20 litres de plus j'étais bon pour un fastidieux réamorçage.

Pour les poissons je ne pouvais plus rien. J'aurais pu me munir d'un seau, remonter plus haut le ruisseau à la recherche d'un hypothétique trou épargné, mais il m'aurait fallu traverser une jungle de ronces peuplée de guêpiers : je les ai abandonnés à leur triste sort...

Aujourd'hui les promesses de Météo-France jusqu'alors non tenues semblent se réaliser enfin : il pleut.

Mais, en éternel insatisfait, en pessimiste patenté, je doute que cette pluie bienvenue ne suffise à refaire murmurer le ruisseau. 

mardi 16 août 2022

Canicule, Rome 1624




Huit jours plus tard, le comte, mon maître, me commanda d'aller avec deux carrosses de voyage à lui, à six chevaux, chercher les señiores cardinaux Sandoval, Spinola et Albornoz, qui arrivaient d'Espagne et avaient débarqué au port de Palo, à vingt milles de Rome. De même il m'ordonna de les convier de sa part à descendre en sa maison, où il leur tenait prêt un grand logement.

À Palo, où leurs Éminences étaient installées au château, je fis mon ambassade. Ils en firent grand cas, mais ils répondirent qu'ils ne comptaient pas entrer à Rome par ces dangereuses chaleurs, mais s'établir quelque part alentour. Cette résolution prise, je les suppliai d'y bien regarder et de placer le service du roi avant tout, tellement qu'ils se hasardèrent à risquer leur santé. Deux heures avant la nuit, il firent mettre en ordre leurs carrosses de voyage, car ils en avaient dix-sept. 

Les trois señiores cardinaux prirent place dans le carrosse du comte, mon maître, et leurs camériers et moi dans l'autre. Et de piquer des deux pour que le soleil ne les frappât point. Bref, je fis si dextrement que j'entrai à Rome au petit matin avec les seuls deux carrosses du comte mon maître, sans qu'aucun des dix-sept autres m'eût pu suivre. C'est de la sorte que je les amenai au logis de très bonne heure, le jour de Saint-Pierre qu'on présente la haquenée au pape. Ils furent logés dans la maison du comte, mon maître, chacun dans son appartement, avec le luxe et le bien-être qu'on peut croire, ainsi que leur camériers et autres valets.

Ils demeurèrent là jusqu'à tant qu'ils eussent trouvé des maisons, ce qui dut prendre un mois, et ils y furent visités par tout le Collège des cardinaux et régalés par le comte, mon maître. Moi, je m'en retournai à mon hôtellerie où je demeure présentement et demeurerai jusqu'à ce que Son Excellence me commande autre chose, car je ne désire rien tant que de la servir.

Je dois dire encore quelque chose que je tiens pour un miracle. Ces señiores entrèrent à Rome le jour de Saint- Pierre, qui est l'un de ceux ou le péril de la chaleur est le plus fort : pourtant, de toute la maison qu'ils amenaient avec eux et qui montait à plus de trois cents personnes, il ne mourut personne ; bien mieux, Leurs Éminences n'eurent point mal à la tête : d'où je tire que ce qu'on raconte des dangers de la canicule n'est que hâbleries. Il est vrai qu'à Palo je leur recommandai à tous de se bien garder du soleil et, en arrivant à Rome, de s'enfermer, moyennant quoi ils n'auraient rien à redouter des changements de temps.


Mémoires du Capitán Alonso de Contreras 

lundi 15 août 2022

Carte postale 2


Il s'agit du pont romain de Viviers, Ardèche. 

À quelques mètres de lui il y a un un rond-point qui fut longtemps occupé par les Gilets Jaunes.

C'est tout... 





dimanche 14 août 2022

Carte postale




Saint-Montan est sans doute l'un des plus beaux villages de la région, mais ils sont si nombreux ici que j'aurais du mal à établir une hiérarchie.

Le plus curieux c'est que pour parvenir à Saint-Montan il faut d'abord... descendre un col interminable. 

Bon... Je sais...

Sur le plateau qui précède on passe par un charmant village, Lussas, qui vaut le détour rien que pour son église classée du XIIE siècle :


Mais revenons à Saint-Montan. C'est un village plein de vie, jugez plutôt : pour quelques âmes il ne compte pas moins de six bistrots, presque autant de gargotes où souper. C'est un régal pour les yeux que de déambuler dans ses ruelles (un peu raides) moyenâgeuses. Je me souviens que jadis on pouvait monter jusqu'aux ruines du château, gratuitement, à ses risques et peril d'ailleurs, ruines qui n'étaient pas sans rappeler celles d'un château Cathare comme Peyrepertus. Aujourd'hui c'est devenu payant. Mais c'est pour la bonne cause : pour éviter que les ruines ne le deviennent davantage, sécuriser les lieux aussi. Et puis un sou est un sou, et nos petites communes, si riches en patrimoine, en manquent cruellement, nonobstant la bonne volonté de Stephane Bern.

Alors, si vous passez dans ma région, n'hésitez pas à descendre à Saint-Montan.

Photos :