mardi 28 décembre 2021
Apartheid
lundi 27 décembre 2021
Fredi chez les tradis
La messe était commencée quand nous entrâmes, ma belle et moi, à Saint-Nicolas-du-Chardonnet. Le curé la disait en latin, dos au public comme il se doit depuis le "niet" de cette institution parisienne à Vatican II. les fidèles étaient assez nombreux et de tous âges. Nous choisîmes deux places dans l'allée de droite. De là nous n'avions plus la vue sur les officiants, mais nous restait le son, un peu faiblard, des prêches et des chants. Je remarquais, sur un arc du côté gauche du chœur de l'église, une fissure assez importante qui montait en zigzagant jusqu'aux vitraux du sommet. Une femme devant nous, tout de blanc vêtue et portant une mantille, restait obstinément agenouillée, faisant penser à une dévote espagnole ou italienne d'un autre siècle.
Des retardataires continuaient, seuls ou en famille, d'entrer en se signant, marquant d'une brève génuflexion.
Nous quittâmes ce lieu de foi ardente où transpirait aussi, était-ce qu'une impression, beaucoup de politique.
Mais cette visite m'a rappelé des souvenirs.
Dans mon village, quand j'étais enfant, il y avait une église, ce qui est assez banal encore, mais il y avait aussi un couvent, ce qui l'est moins. Les sœurs devaient toutes avoir un diplôme d'infirmière, car c'étaient elles qui parcouraient nos campagnes, changeaient les pansements, faisaient les piqures, contrôlaient la température, faisaient des recommandations : une visite chez le médecin pour les cas inquiétants, des prières à Marie pour ceux qui n'avaient que 37,8.
Et nous allions à la messe tous les dimanches.
Nous avions notre place, au troisième rang. Je me souviens que pour les incrédules, qui malgré tout voulaient se faire voir, il y avait au-dessus de l'orgue un espace qui leur était réservé, une sorte de purgatoire que l'on atteignait par un meunier, dont ils ne descendaient jamais au moment de la communion. Moi, j'étais à côté d'un fils de famille qui devait avoir dans les quarante piges. L'abbé, qui avait vu passer Vatican II sans s'en émouvoir, disait sa messe comme il l'avait toujours fait. Ce qui avait pu se dire et se décider quelques années auparavant autour du Pape, ça lui en avait touché l'une sans faire bouger l'autre. Et c'étaient des chants en latin auxquels je ne comprenais pas grand-chose : Credo in unum Deum, Patrem omnipotentem, factorem caeli et terrae, visibilium omnium et invisibilium*. Mon voisin, un baryton qui m'impressionnait, m'invitait à l'accompagner de ma voix fluette qui tardait à muer. Debout... assis... à genoux... Mais qui nom de D... avait pu avoir l'idée de faire des prie-Dieu si raides, inclinés en plus, qui me niquaient les rotules ! Assis... c'était le silence de fin de messe, le recueillement dans une odeur d'encens, odeur que j'aimais bien ma foi. Debout : "allez dans la paix du Christ !" "Amen"... Et nous nous retrouvions sur le parvis de l'église. Les cloches sonnaient. Le curé venait faire le service après-vente auprès de ses ouailles, prenait des rendez-vous pour confesse, aux heures creuses de la semaine, avec quelques paroissiennes désireuses de libérer leur conscience. Nous, nous retournions chez nous où nous attendaient d'autres odeurs délicieuses : celles du poulet qui rôtissait doucement en compagnie de pommes de terre du jardin.
Comment tout cela a-t-il disparu ? Par quelle forme d'ingratitude ? Le couvent est devenu "logements sociaux". L'église est fermée, n'ouvre plus qu'à l'occasion d'un mariage ou, plus sûrement, d'un enterrement. Le curé qui se déplace pour l'occasion n'est jamais le même : ils sont devenus les intermittents du bon Dieu. À la pige, ils disent encore un message qui se perd.
*visibilium omnium et invisibilium. Ça surtout, même en latin, c'est difficile à admettre pour la caboche d'un môme...
dimanche 26 décembre 2021
La chanson du dimanche
Renouons avec une vieille tradition de blog tombée en désuétude : la chanson du dimanche.
Aujourd'hui "Si tu t'en vas" de Léo Ferré, 1960 :
jeudi 23 décembre 2021
Nous, le virus et la mort
Alpha, beta, omicron, auront eu le mérite de nous confronter à une chose à laquelle nous ne voulions plus croire : la mort.
Et c'est vrai qu'ils nous ont bien terrorisé ces petits salopards. Au début du moins.
Les fanfarons que nous étions, aux projets prométhéens, ont dû rabattre leur caquet, revenir sur terre. Adieu éternelle jeunesse, insouciance centenaire !
En deux ans à peine, quelques lettres d'une langue morte, nous ont ramenés à cette évidence oubliée : nous aussi sommes mortels.
Nous avons réappris, si nous l'avions oublié, parfois même de très près, que la vie et la mort sont les deux faces d'une même médaille.
Du coup nous n'avons plus peur.
Merci à vous alpha et beta ! Et fuck yourself omicrone !
mercredi 22 décembre 2021
Irréductibles Gaulois
À l'heure où j'écris ces mots, et avant de vous souhaiter mes meilleurs vœux, il semble qu'il resterait une communauté de six millions d'irrectutibles Gaulois qui n'ont pas peur que le ciel leur tombe sur la tête.
C'est je crois la seule bonne nouvelle à annoncer en cette fin d'année très déprimante.
mardi 21 décembre 2021
T'as de beaux yeux tu sais...
Revu il y a peu (c'était dimanche) "Quai des brumes", de Marcel Carné. Oui c'est un chef-d'œuvre, et le mot n'est pas usurpé.
"Quai des brumes" ou l'histoire de trois solitudes, qui pour un trop bref instant, vont croire à la possibilité du bonheur.
La solitude d'un chien errant (quel comédien celui-là...), celle d'un homme et d'une femme, échoués dans un Havre d'avant sa destruction (nous sommes en 1938).
Mais bien sûr il y a aussi dans ce film, cette réplique célébrissime autant qu'admirable, si remplie de tendresse, de délicatesse et de civilité, que ne peut plus comprendre et prononcer une certaine jeunesse d'aujourd'hui, elle qui ne veut voir dans la femme qu'un objet de consommation courante, ces mots si simples pourtant, qui foudroient plus sûrement le cœur d'une belle que tous les "t'es bonne, c'est quoi ton 06" :
T'as de beaux yeux tu sais...
dimanche 19 décembre 2021
Collège Epsilon, 5123
- ça va Tom I ?
- ouais…
- ne dis pas "oui" quand tout chez toi dit "non" ! C'est quoi le problème ?
- Pfffff... j'ai rien révisé sur la préhistoire, ça me gonfle. Je vais rendre copie blanche tout à l'heure. Neandertal et Sapiens, franchement, qu'est-ce que j'en ai à battre ! Tu n'aurais pas quelques éléments de langage histoire que je ne fasse pas trop mauvaise figure ?
- oh tu sais, c'est une histoire assez simple, c'est celle de l'humanité depuis qu'elle a vu le jour sur terre. Neandertal était un primitif qui vivait en harmonie avec son sol, son climat, sa géographie. Il était du genre pépère, pacifique, un peu glandeur aussi. Et puis un jour, il s'est fait grand-remplacer.
- grand-remplacer ?
- Oui... Sapiens est arrivé du sud, et il n'est pas venu en ami contrairement à la légende. Ce fut terrible, un grand massacre. Neandertal, qui était inférieur en nombre et peu préparé à l'invasion, pas franchement bagarreur, fut exterminé. Certains disent que l'on a retrouvé ses gènes chez l'homme jusqu'au 21ème siècle. C'est fort possible. Des traces infimes en tout cas. Les restes de viols probablement, ou d'enfants sauvés par l'instinct maternel, la pitié de quelque femelle Sapiens, ultimes et ultra-minoritaires descendants de ces doux, ces gentils, réchappés de l'extinction totale, bientôt noyés dans la grande aventure séminale et génétique. Neandertal exterminé, on comprend que le métissage entre lui et Sapiens fut on ne peut plus marginal. Malheur aux vaincus... Quoi qu'il en soit ce fut l'aube d'une humanité nouvelle, le tout premier grand chambardement planétaire. Le second vint beaucoup plus tard, vers 2021 environ. Là, il y eut une grande, très grande catastrophe.
- laquelle ?
- une épidémie de rhumes.
- beaucoup de morts ?
- non pas vraiment... pas tant... mais on décida qu'il fallait vacciner la planète entière. Le monde entier fut pris de panique. Alors on piqua, on piqua... on piqua à tour de bras, sûrs de savoir et des savoirs. On ne croyais plus, on ne voulait plus croire, à la sélection naturelle. Quatre malades de trop et l'on était débordés... Bientôt la grande majorité de l'humanité fut 10, 20, 100 fois vaccinée. Mais il demeura une part d'irréductibles qui refusa le remède. Ces rebelles commencèrent à former des communautés séparées de la principale, un peu comme dans ce roman, "Globalia", j'sais pas si ça te dit quelque chose. Au fil du temps les vaccinés développèrent des caractéristiques particulières comme notre petite taille actuelle, nos épaules étroites, notre crâne légèrement hypertrophié, ce sexe ridiculement minuscule chez les hommes et cette beauté androgyne chez les femmes. Tandis que les non-vaccinés conservèrent ces traits qui les reliaient à Sapiens, nos ancêtres communs malgré tout. Ajoute à cela une intelligence, artificielle certes, mais hors du commun et tu mesureras le chemin parcouru depuis Neandertal. Mais... dis-moi...
- quoi ?...
- ben... je te regarde...
- et alors ?
- ben... tu es grand, plutôt baraqué, je ne te demande pas de me montrer ta b... mais on devine assez bien... T'es sûr que tes ancêtres se sont bien fait piquer en 2021 ?
samedi 18 décembre 2021
La grande arnaque
La grande arnaque se déroule en deux temps : l'instauration du passe-sanitaire et, depuis hier, celle du passe-vaccinal.
Dans un premier temps, on a donc demandé à des serveurs, des vigiles, possiblement en situation irrégulière chez moi, de contrôler mon statut médical, de m'interdire l'accès à ma terrasse préférée.
Je dis tout à Amélie. Elle sait tout de moi : de mon opération des amygdales, de mes rappels BCG, de mes poumons encrassés, de l'inconfort de ma prostate, je sais qu'elle gardera le secret. Elle le doit en principe. Mais qu'un clando ait à connaître mes dernières vaccinations, ça ne passe pas. Qu'à la limite il contrôle mon billet à l'entrée d'un cinéma passe encore. Mais qu'il devienne un auxiliaire des forces publiques je dis "stop" !
Le deuxième temps, c'est donc ce qui nous est tombé dessus hier soir : le passe-vaccinal.
Le passe-vaccinal est le fait d'un gouvernement qui n'assume pas de rendre obligatoire une vaccination dont il ne sait pas qu'elles pourraient-être les conséquences d'une telle décision. Combien de plaintes, combien de contentieux, si par malheur la potion magique ne l'était pas vraiment ? Syndrome du scandale de l'amiante, du sang contaminé...
Alors il se défausse, se refuse à prendre ses responsabilités, durcit le précédent passe-sanitaire. Pour une maladie dont on doit faire un test pour savoir si on l'a...
Je dis à ce gouvernement : si 10 à 15% de Français ne veulent pas du vaccin laissez-les vivre et crever comme ils l'entendent !
Les 90% restant sont vaccinés oui ou m... ?
jeudi 16 décembre 2021
Jour de pluie à "S" avec Solveig
J'avais dans mes affaires un vieux disque dur de plus de dix ans qui prenait la poussière. Il provenait d'un ordinateur qui avait rendu l'âme subitement, le temps d'une collation : à mon retour, écran noir définitif malgré de multiples autant que vaines tentatives de restauration.
Hier j'ai rendu visite à l'informaticien de mon quartier afin de lui demander s'il était possible de récupérer les images que j'espérais, en dépit du plantage, conservées dans le bloc de métal. Il vérifia d'abord que l'objet était encore fonctionnel. Il l'était. Pour 25 euros je repartis avec un petit boitier dans lequel j'insérais le disque et raccordais le tout à mon ordinateur. Et là miracle : je pus parcourir à nouveau des photos dont certaines assez mémorables. Une vraie mine qui sera aussi comme un album de famille pour ma descendance.
De ce trésor, j'ai extrait ce matin une petite vidéo prise avec l'un des tout premiers appareils photo numériques, un Samsung très élégant, fin et léger, mais qui ne pétait pas très loin niveau pixels. La qualité de l'image s'en ressent. Mais je la trouve amusante malgré tout. Je l'avais faite un jour de pluie à "S", et la musique que l'on entend, c'est "La chanson de Solveig" de Grieg. Le détail amusant c'est que la musique, par le frémissement de la toile d'araignée provoqué par quelque courant d'air, semble sortir du vieux poste sur la cheminée qui n'est pourtant qu'une coquille vide :
Où va la France ?
Parlez-moi d'moi
Y a qu'ça qui m'intéresse
Parlez-moi d'moi
Y a qu'ça qui m'donne d'l'émoi
Ben on ne le sait toujours pas...
Deux heures d'autosatisfaction, de repentance feinte sur les "petites phrases", d'émotion surjouée (quel comédien...), rien de nouveau sous le soleil. Voilà pour le fond.
Sur la forme, c'est quoi ces fauteuils hybrides horriblement laids ? Président a passé deux heures assis au bord du sien et l'on craignait de le voir chuter d'un instant à l'autre sur la moquette. On avait envie de lui glisser un coussin dans le dos et de lui dire "cool mec, tout va bien se passer".
Eh puis ce bleu-blanc-rouge partout... J'aime bien nos trois couleurs, ça va de soi, mais j'aime encore plus la sobriété. Ceci-dit à propos des trois couleurs, j'approuve la décision de président de leur avoir redonné ce bleu outre-mer, bleu-nuit, bien plus noble et seyant que ce bleu lavasse qu'avait choisi Giscard pour mettre en harmonie notre drapeau avec celui de l'Union-Européenne.
Finalement, c'est peut-être ce qu'il aura fait de mieux de tout son quinquennat...
mardi 14 décembre 2021
Only you
Apparemment c'est de l'histoire ancienne :
Aujourd'hui j'avais rendez-vous avec un vieil ami, marsouin comme moi dans les années 80, porte-de-Bagnolet. En prévision du resto, je suis allé me faire chatouiller le nez afin d'obtenir le bout de papier qui nous donne l'illusion de la vie d'avant. Bout de papier que bien évidemment jamais on nous demanda avant de passer commande. Vingt balles pour que dalle...
Pendant le déjeuner nous discutâmes de choses et d'autres qui ne vous regardent pas, mélange de souvenirs tropicaux et de nouvelles d'amis communs.
En sortant il avait un rendez-vous professionnel et moi, privilège des retraités, j'avais tout mon temps. Je décidais donc de rentrer chez moi à pied. J'sais pas si vous matez les aminches, mais porte-de-Bagnolet-porte-d'Orléans à pinces ça rigole pas ! J'ai fait ça au pas gymnastique, comme les marches que nous faisions durant nos classes, sur les hauteurs de Perpignan.
J'ai regagné la place Gambetta puis ai longé le père-Lachaise jusqu'au Bd de Ménilmontant. Là commence une rue très, très longue, en pente douce (ce qui est parfait pour la digestion) qui se finit Bd Beaumarchais : la rue du Chemin Vert. Il règne dans cette rue une atmosphère lugubre. C'est en grande partie dû au fait que les deux tiers des commerces y sont fermés (photo d'illustration). Quelles raisons pour une telle hécatombe ? La pandémie ? Certains avaient l'air si fragiles dès le départ que l'on se demande s'ils ont pu un jour dégager suffisamment de chiffre d'affaires ne serait-ce que pour payer le plat de pâtes du soir... Combien de drames derrière ces rideaux de fer baissés, combien de vies bousillées ? Comme euphémiseraient les communicants de la mairie de Paris, j'étais dans un quartier en mutation...
Sur le Beaumarchais j'ai pris à gauche jusqu'à la Bastoche. Là j'ai hésité entre traverser la Seine vers Austerlitz ou prendre à droite vers Saint-Paul. J'ai opté pour la deuxième solution, par la rue de Rivoli.
La rue de Rivoli... Quelle tristesse, quelle désolation ! Le chef-d'œuvre du massacre de Paris par sa Maire ! Et ce silence, ce silence... Si le bruit peut être une nuisance, à Paris il est aussi synonyme de vie. Là, c'était un silence de cimetière, à peine troublé par les insanités proférées par un cycliste bourré. Et puis, en cette veille de Noël, elle aurait dû être animée cette rue. Mais il n'y avait personne, les terrasses des cafés étaient désespérément vides, dégun au BHV. Et toujours ce silence mortuaire. Je crois que la rue de Rivoli, même avant la bagnole, même du temps des calèches, depuis sa création pour tout dire, n'a jamais été si silencieuse, si peu vivante. Si Anne Hidalgo devait être élue en avril prochain, Paris est l'épure effrayante de ce qu'elle ferait à la France.
J'ai passé la Seine et remonté la rue Saint-Jacques. Elle aussi est bien longue ! Et raide par-dessus le marché ! Je me suis arrêté, attristé, devant l'église Saint-Séverin dont l'état fait vraiment de la peine. Il semble que le patrimoine de la ville ne soit pas dans les priorités de la municipalité... Paris est endettée comme jamais, mais on se demande où est passé le pognon.
Si j'avais la candidate socialiste en face de moi, je lui dirais que jamais personne n'avait autant martyrisé Paris avant elle.
Only you Madame...
Ramona, j'ai fait un rêve merveilleux
Ramona, j'ai fait un rêve merveilleux,
Ramona, nous étions partis tous les deux... *
Il y a des amitiés dont il vaudrait mieux se passer. De celles qui sont des sortes de poison, des protozoaires qui s'infiltrent dans vos vies, vos cerveaux, les manipulent, modifient vos comportements, vos jugements ; vous révèlent aussi. Pour le pire ou le meilleur, à condition d'éviter le pire. Rien est simple... Et l'art ou la poésie justifient-ils tous les moyens ? Au point de décimer sa famille ?
S'il faut casser des œufs pour faire une omelette, Michel n'est pas prêt à franchir le pas.
J'ai revu avec beaucoup de plaisir ce film de Dominik Moll, avec Sergi López, Mathilde Seigner et Laurent Lucas, tous trois parfaits : " Harry un ami qui vous veut du bien".
Du bon cinéma français.
*Thème musical du film.
lundi 13 décembre 2021
Mamie meta
- Bonjour mamie !
- ... bonjour mon p'tit Julien...
- tu vas bien ? Je ne te dérange pas...
- non non... mais ce n'est pas demain que tu devais passer ?
- non. C'est aujourd'hui, comme d'habitude.
- ah....
- mais c'est peut-être l'heure de ta partie de dominos ?
- c'est nul les dominos ....
- de ta partie de scrabble ?
- c'est nul le scrabble... Et puis pour cent consonnes, il n'y a que dix voyelles...
- oh pardon mamie ! Alors c'est l'heure du thé dansant ! Daniel 1 (ou Daniel 2 ?) doit t'attendre ?
- mon petit Julien j'en ai rien à f... de Daniel : il pue de la bouche et se pisse dessus quand la valse est trop longue...
- ben alors quoi mamie ?
- j'attends mon casque. Mon casque. Ça c'est la vraie vie le casque. Encore mieux qu'avec la morphine ! Allez-va : reviens me voir dans un mois. Ou deux...
- bisous mamie...
- bisous.
samedi 11 décembre 2021
Réplique d'anthologie
Question d'un journaliste au pape Jean XXIII : - Combien de personnes travaillent au Vatican ? - Environ la moitié.
vendredi 10 décembre 2021
jeudi 9 décembre 2021
Humour parodique
@FanetFabrice ! pic.twitter.com/EnV7BLFQyN
— Paul-Marie Coûteaux (@pmcouteaux) December 6, 2021
mercredi 8 décembre 2021
Sur l'pont du Nord
Plus personne sur la piste de danse. À partir de vendredi 10 décembre, et jusqu'au 6 janvier inclus, il sera interdit de danser dans les bars et les restaurants, selon un décret publié mercredi 8 décembre au Journal officiel. Cette période correspond à celle de la fermeture des discothèques annoncée lundi par le gouvernement.
Les boîtes de nuit "ne peuvent accueillir du public jusqu'au 6 janvier inclus" à partir de vendredi 6 heures, selon le décret qui ajoute que "cette interdiction s'applique jusqu'à la même date aux activités de danse" des bars et restaurants.
dimanche 5 décembre 2021
Paris-Kaboul
Mais qu'est-ce qui m'a pris bon sang... Comme si la météo n'était pas suffisamment déprimante.
Prendre le RER "B" à Denfert-Rochereau, en sortir à gare du Nord est une expérience "enrichissante" en soi. C'est un peu comme si vous aviez pris un supersonique qui vous aurait déposé quinze minutes plus tard quelque part entre Kaboul et Bamako. Gare du Nord une voix dans les haut-parleurs annonçait "Paris Gare du Nord", comme de juste, et pourtant j'avais l'impression qu'elle mentait. J'ai rejoint Barbès. Un autre monde encore... Les prolos ont bien changé depuis Zola. Il n'y retrouverait plus son "Assommoir" et de "Nana" encore moins. Peut-être l'Assommoir est-il devenu cette boutique de mode pour jeunes filles rangées, voilées et bien cachées ? J'étais venu voir ici à quoi pouvait bien ressembler une manifestation "d'antifas". Mais d'antifas, il n'y avait point. Juste la faune habituelle qui s'interpelle dans une sorte de Provençal en plus rocailleux. Ils sont comme ça les antifas ; ils ne sont rien ni personne mais quand ils s'agrègent à un cortège faut qu'ils en fassent des tonnes, qu'ils se fassent remarquer...
À défaut de passer en revue les troupes en lutte contre le retour de la peste brune, je me suis engagé sous le métro aérien et j'ai marché, marché, dans une atmosphère aussi sinistre qu'une BD de Tardi, croisant parfois des revendeurs de cigarettes et même une pauvre vieille qui promenait sa solitude, seule représentante du beau sexe entraperçue dans ces parages.
J'aurais pu, j'aurais dû, me trouver à Villepinte plutôt qu'ici. Mais Villepinte c'est bien loin pour entendre un discours d'une heure dont j'ai l'impression de connaître chaque mot par cœur. Depuis le temps que je suis Zemmour, bien avant qu'il ne me dédicace "Petit frère", l'un de ses tout premiers romans, je crois que je peux anticiper ses phrases, ses réponses aux journalistes comme ses discours.
Arrivé place de Stalingrad, que les craqueux semblent avoir désertée, j'ai bifurqué sur l'avenue Secrétan et remonté jusqu'au parc des Buttes-Chaumont. Là j'ai pris à gauche en longeant le parc, passant devant la mairie puis j'ai remonté la rue de Crimée. À mi-chemin environ, je me suis arrêté le cœur serré devant l'immeuble et j'ai pensé à "P". C'est avec lui que j'aurais aimé la faire cette balade. J'ai marché encore, suis passé devant le bar de L'Olympe, là où "Zeus m'appelle son petit frère*..."
C'en était assez pour aujourd'hui. Au métro "Buttes-Chaumont" j'ai dévalé l'interminable escalier : il était temps de rentrer chez moi.
*Rien à voir avec le roman de Zemmour.
samedi 4 décembre 2021
Un Sarkozy à jupons
Ils sont terribles ces LR. J'en viens à me dire qu'ils ne veulent surtout pas gagner les prochaines présidentielles. Par leurs votes, ils viennent de désigner leur candidat pour 2022 : un Sarkozy à jupons.
Remarquez qu'ils auraient pu tout aussi bien choisir le candidat à tablier... Mais allez savoir pourquoi, ce dernier s'est retrouvé juste avant la voiture-balai Juvin.
Ils sont comme ça les LR : cocus par définition. Ou définitivement crétins. Les deux étant assez compatibles et probables...
En 2016 je les avais aidés à ne pas se tromper. Pour une obole de deux euros, au premier et second tour, j'étais allé, comme près de cinq millions d'électeurs, faire barrage à Sarkozy. La démarche ne fut pas vaine, et l'on vit triompher au soir du second tour François Fillon. Le candidat de l'identité heureuse s'en retourna à Bordeaux pour une retraite bien méritée ; celui de l'ouverture à gauche fut renvoyé à son foyer de Neuilly. Quatre balles pour clarifier les choses à droite, sans même devoir prendre la carte du parti. L'occasion était trop belle. Hélas nous connaissons la suite : FF n'était pas le candidat de BFMTV, et il le paya au prix fort.
Cette année la primaire LR avait les allures et le protocole d'un club fermé : 30 euros pour voter et la carte d'adhérent en prime. Soit un peu moins de 150000 participants au bout du compte. La crème de ce parti très populaire...
Ce fut sans moi bien sûr.
Et c'est donc en toute conscience que les votants ont désigné le double féminin de Macron : Valérie Pécresse.
Pendant quelques mois, jusqu'en avril, elle va hausser le ton, donner de la voix : plus à droite que moi tu meurs ! Ciotti a raison et nous aurons besoin de lui ! Mais si elle devait être élue, ce qu'à Dieu ne plaise, les tumultes débordants de la campagne passés, nous la verrions très vite regagner le lit calme et apaisé du centrisme douillet où toutes promesses sont vite oubliées. Tout doit changer pour etc...
Cependant une question demeure : les LR visiblement ont déjà leur candidat à l'Élysée. Pourquoi voudraient-ils en changer ?