Éloignez-vous les uns des autres
En préambule à ce billet, je voudrais faire une remarque. On entend plus trop les transhumanistes depuis quelque temps. Un mauvais virus, un coronavirus, un rhume pour tout dire, leur a fait s'éloigner leur rêve d'immortalité. La promesse semble, du moins momentanément, oubliée, retardée pour une raison indépendante de leur volonté. C'est assez amusant à noter je trouve. Finalement la mort existe encore.
Dans les années 80 une catastrophe épidémique s'abattait sur le monde : le SIDA.
Une catastrophe... Un coup de tonnerre dans un ciel bleu...
Mais, très vite, nous comprîmes les gestes barrières qui allaient nous sauver la vie : il suffisait de ne plus partager sa seringue dans les toilettes publiques, de mettre une fine protection de latex quand on allait aux putes, de ne pas trop se faire enculer et, forts de ces précautions, on pouvait continuer à vivre normalement, sans QR code et autres passes-sanitaires qu'on osait encore imaginer. Prendre le train...
C'est pourquoi ces années 80, qui clôturaient l'insouciance des années 60-70,ne furent pas si terribles à vivre. Le deuil se fit dans une transition douce, les terrasses des cafés nous restaient ouvertes, et c'était bien là l'essentiel. La vie était encore possible, la convivialité sauvegardée. On baisait un peu moins, ou avec la peur au ventre le lendemain d'une incartade et c'était tout. Ça restait gérable. Un peu triste, mais gérable.
Aujourd'hui c'est bien plus violent, bien plus agressif. Ce que l'on nous propose, ce n'est rien moins que l'évitement de la vie. L'évitement du prochain. Une vie carcérale et contrôlée, avec l'assentiment semble-t-il de la majorité de la population. Papiere ! Plus de poignée de main amicale, plus de bisous. Plus de contact ou tu deviens "cas contact".
Mais où sommes-nous tombés ? Qu'avons-nous accepté ?
Les transhumanistes refusent la mort, et nous les suivons dans leur logique absurde.
Au prix de notre vie.
Globalement d'accord avec ce que vous dites ici. Cela étant, pour être tout à fait juste, il faut reconnaître la différence essentielle entre ces deux épidémies : le petit Chinois est contagieux, alors que le virus du sida ne l'est pas.
RépondreSupprimerC'est vrai. Mon propos était de mesurer ce qui, depuis ce que l'on appelé "les années SIDA" jusqu'au Covid d'aujourd'hui, nous éloigne de plus en plus les uns des autres.
SupprimerLe sida n'est pas contagieux ?
RépondreSupprimerIl est sexuellement transmissible, c'est un peu différent. On peut embrasser ou serrer la main d'un malade du SIDA. Et même plus si affinités en prenant quelques précautions.
SupprimerCe n'est pas "un peu" différent : c'est TRÈS différent !
Supprimer😁
SupprimerOui !
Mais l'on parle bien quand même de deux virus et de deux pandémies. De nature différente, vous avez raison...
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RépondreSupprimer"Ne pas mourir est une chose. Vivre en est une autre. Nous entrons dans une ère où l’homme cultive et multiplie tous les moyens de ne pas mourir (médecine, confort, assurances, distractions) –tout ce qui permet d’étirer ou de supporter l’existence dans le temps, mais non pas de vivre. Nous voyons poindre l’aurore douteuse et bâtarde d’une civilisation où le souci stérilisant d’échapper à la mort conduira les hommes à l’oubli de la vie." (Gustave Thibon - 1955)
Supprimerj'avais mis cette citation et une autre du même poète et paysan ici : Matière(s) à réflexion(s)
Pourtant en 1955 la vie n'était pas encore si facile. Je me demande quels signaux il pouvait bien voir...
SupprimerC'est l'apanage des paysans et des poètes...Alors, les poètes-paysans !
SupprimerLa citation de 1973 est stupéfiante...
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