samedi 27 novembre 2021

Big one

 


Ah mes amis... je crois que cette fois-ci c'en est bien fini...

Nous pouvons les oublier les troisièmes, les quatrièmes doses. L'immunité tout ça...

La vérité c'est que nous allons tous crever, je ne vois pas d'autre issue...

Voici qu'un perturbateur s'invite dans la partie et qu'il n'a pas l'air de vouloir plaisanter. Certains l'ont déjà baptisé du nom de "Big One", ce cauchemar californien, qui peut-être était aussi jadis celui d'un chef indien sanguinaire allez savoir. Il a dans son carquois une provision de flèches empoisonnées qu'il destine à nos fragiles bronches. Nous ne pourrons pas lutter.

Son vrai nom, celui que lui ont donné les scientifiques qui l'ont découvert, c'est "Omicron". C'est plutôt mignon comme petit nom, mais ne nous y trompons pas : je crois qu'il est là, s'il le fallait, pour nous pourrir un peu plus la vie. 

Alors vite fait on ferme les frontières avec son pays d'origine (tiens...). Mais c'est déjà trop tard : le trouble-fête a été présentement repéré en Belgique, en Israël. Et nous savons depuis le début de cette tragédie que quand un cas est identifié quelque part, c'est qu'il s'est déjà répliqué à des milliers d'exemplaires un peu partout autour de lui. Il est comme ça, sans gêne. Il s'impose à nous sans autorisation préalable, sans passeport ni autres formalités, piétine notre art de vivre.  Lui et ses semblables commencent à nous faire chier !

À moins qu'il ne soit là qu'en ultime coup de semonce aux récalcitrants à la vaccination... 

Dites-moi que c'est un cauchemar. Un cauchemar collectif. Que demain nous allons nous réveiller dans le monde d'avant.

En attendant double ration de zinc pour moi demain...

jeudi 25 novembre 2021

Logique absurde

Éloignez-vous les uns des autres 



En préambule à ce billet, je voudrais faire une remarque. On entend plus trop les transhumanistes depuis quelque temps. Un mauvais virus, un coronavirus, un rhume pour tout dire, leur a fait s'éloigner leur rêve d'immortalité. La promesse semble, du moins momentanément, oubliée, retardée pour une raison indépendante de leur volonté. C'est assez amusant à noter je trouve. Finalement la mort existe encore.

Dans les années 80 une catastrophe épidémique s'abattait sur le monde : le SIDA. 

Une catastrophe... Un coup de tonnerre dans un ciel bleu... 

Mais, très vite, nous comprîmes les gestes barrières qui allaient nous sauver la vie : il suffisait de ne plus partager sa seringue dans les toilettes publiques, de mettre une fine protection de latex quand on allait aux putes, de ne pas trop se faire enculer et, forts de ces précautions, on pouvait continuer à vivre normalement, sans QR code et autres passes-sanitaires qu'on osait encore imaginer. Prendre le train... 

C'est pourquoi ces années 80, qui clôturaient l'insouciance des années 60-70,ne furent pas si terribles à vivre. Le deuil se fit dans une transition douce, les terrasses des cafés nous restaient ouvertes, et c'était bien là l'essentiel. La vie était encore possible, la convivialité sauvegardée. On baisait un peu moins, ou avec la peur au ventre le lendemain d'une incartade et c'était tout. Ça restait gérable. Un peu triste, mais gérable.

Aujourd'hui c'est bien plus violent, bien plus agressif.  Ce que l'on nous propose, ce n'est rien moins que l'évitement de la vie. L'évitement du prochain. Une vie carcérale et contrôlée, avec l'assentiment semble-t-il de la majorité de la population. Papiere ! Plus de poignée de main amicale, plus de bisous. Plus de contact ou tu deviens "cas contact".

Mais où sommes-nous tombés ? Qu'avons-nous accepté ?

Les transhumanistes refusent la mort, et nous les suivons dans leur logique absurde. 

Au prix de notre vie.



lundi 22 novembre 2021

Luttons !



 On ne pourra pas dire que je ne fais rien pour lutter contre la pandémie.

Par mes achats judicieusement ciblés, je compte bien contribuer à terrasser le monstre (photo).

Mais pourquoi 99,9% ? Qui ou quoi se cache derrière ce 0,1 restant qui ose encore défier ce produit miracle ? 

Rare

 


 Rare (admirable précision...) et, on l'espère, bientôt désuet, suranné, voué à l'oubli...

(Photo cliquable pour plus de lisibilité)

SOURCE

mardi 16 novembre 2021

Brigitte

 

Depuis le temps qu'elle m'en réclamait quelques pousses... 

- Je t'ai apporté des lilas de "S" ! 

- Ô merci ! Ce sont des blancs ?

- Oui. Je les ai prélevés à côté de chez Brigitte. Mais ils sentiront bon quand même...

Brigitte est un chiotte à "S" posé sur une structure de bois au-dessus d'un trou, habillé de tuiles romanes et caché derrière un bouquet de lilas. Nous l'utilisons encore beaucoup et, l'été, l'endroit est envahi de  grasses mouches bruyantes, vertes ou bleues.

Il faut dire que le confort à "S" est un peu sommaire, spartiate. Quand il y a quarante ans ma belle me fit découvrir ces lieux splendides, il n'y avait rien. Dans les années 70 mes beaux-parents avaient sauvé de l'écroulement total  cette ancienne magnanerie. Longtemps après que les travaux de sauvegarde furent finis, les cartes d'état-major de la région continuaient d'indiquer "S" avec la mention "ruines" en italiques accolée. De fait, il restait beaucoup à faire.

- Mais ils faisaient comment tes parents quand ils venaient ici ?

- Mon père avait creusé un trou, là, derrière les lilas et avait posé quelques planches dessus.

Le trou s'était bouché et des planches, il ne restait que quelques débris pourris.

- Bon... et on fait comment maintenant ?

Avec un sens de l'a-propos, elle me répondit " tu te dém....". 

Et nous partions tous les matins, dans des directions opposées, avec notre rouleau de pq à la main... Au bout de quelques jours, quand nous commencions à sentir un peu fort, nous descendions nous asperger d'eau claire au ruisseau qui est en contrebas de la maison, car d'eau courante nous en étions également dépourvus. Mais en secret (quel secret...) je conservais l'idée de réhabiliter les chiottes de mon beau-père.

Un jour que je revenais de faire mes courses, je m'arrêtais au village et pénétrais dans le café de M. B. M. B. était un jovial colosse, passionné de chasse, qui devait être emporté par le crabe quelques années plus tard. Pour l'heure j'étais son seul client. Je lui commandais un pastis et il mit deux verres sur le comptoir :

- Je vous accompagne si vous le voulez bien.

Et nous entamâmes une conversation de bric et de broc, faite de ces futilités que l'on se dit entre deux presque inconnus. À un moment, à brûle-pourpoint, je lui demandais s'il ne connaissait personne qui aurait un chiotte à vendre.

- Ah on peut dire que vous tombez bien vous ! J'en ai un justement, moi, de chiotte ! Vous voulez le voir ?

Eh comment que je voulais...

Il m'entraina dans la cour derrière son établissement. Là, à côté d'un réduit à outils, il y avait un magnifique trône de porcelaine immaculée. Je me laissais aller à la contemplation de l'objet*. En fait de contemplation, je me demandais surtout comment j'allai bien pouvoir m'y prendre pour briser le siphon sans trop de dégâts, afin de créer une prise directe avec mon trou. Mais M. B. se trompa sur mon attitude qu'il prit pour de l'hésitation :   

- Je vois que vous n'arrivez pas à vous décider. Mais vous savez ce ne sont pas n'importe quels chiottes !

- Ah bon ? Et qu'ont-ils de si particulier ?

- Eh bien avant que je me décide à les remplacer, ils étaient dans mon café. Un jour, Brigitte Bardot est passée dans notre vallée. Elle a pris un verre ici et puis... et puis elle a demandé les toilettes. Voilà ...

- Oh mais dites-moi ça change tout ! Si BB a fait l'honneur de poser son adorable fessier sur ces chiottes je les prends sans plus me poser de question !

Je rapportais mon trésor derrière le comptoir. Sans même me demander mon avis M. B. nous resservit deux pastis. La scène eut paru cocasse à un visiteur : deux hommes accoudés de part et d'autre du comptoir dont l'un avait pour voisin immédiat un magnifique chiotte.

Il ne me demanda pas d'argent, trop content sans doute de l'avoir débarrassé d'un encombrant promit à la déchetterie. Mais, au moment de payer mes consommations, je laissais malgré tout un Debussy sur le comptoir.

Brigitte valait bien ça...

 *Ben quoi ? À Beaubourg on contemple bien des urinoirs !






mardi 2 novembre 2021

On nous a vus à Noyers

 


La clarine, petite cloche qui annonce que la vente des truffes va commencer, n'avait pas encore sonné quand nous arrivâmes fiston et moi ce matin-là à Noyers. Sur la place l'effervescence était à son comble pour la reprise de cette activité longtemps interrompue pour cause de sécheresse ou de Covid.

Noyers, joyau médiéval comme l'annoncent les dépliants touristiques, est une carte postale de la France rurale chic et bourgeoise. Une France pas encore remplacée. Beaucoup de Parisiens aisés y ont aussi leur résidence secondaire. Fuyant leur 16ᵉ ou leur 7ᵉ, ils viennent ici le week-end se retrouver dans une mixité sociale très relative : on ne croise pas beaucoup de diversité dans les rues de Noyers... 

C'était jour de marché et les meilleurs produits de Bourgogne s'offraient au désir des nombreux passants. En dépit de l'heure très matinale, j'avais envie de goûter à tout. Finalement nous optâmes pour quelques mètres de boudin qui venaient tout juste de sortir de leur eau de cuisson. À tomber par terre le boudin... Je l'aurais bien arrosé d'un de ces fameux "Bourgogne blanc" mais le devoir me commandait de rester raisonnable : j'avais encore 200 km à faire pour regagner Paris.



 Lestés de nos emplettes, nous avons continué notre visite du village, décidément très beau : aucune fausse note nulle part, aucune tâche venant gâcher l'ensemble. Stéphane Bern (mais il connaît sûrement) serait charmé. 

C'est à regret qu'il nous a fallu partir, rêvant de quelque achat immobilier, de devenir, nous aussi, bon-chic-bon-genre et bien nourris.









lundi 1 novembre 2021

On m'a vu à Vézelay

 



 

À Vézelay fiston et moi y sommes arrivés entre chien et loup. À peine avions-nous commencé à gravir la roide côte qui monte à la basilique, que notre regard fut attiré par un caviste qui proposait une dégustation des vins du cru. Sainte Madeleine pouvait bien attendre un peu... Pour nous faire pardonner nous jetâmes notre dévolu sur une cuvée... Sainte Madeleine et reprîmes notre ascension. La nuit tombait franchement quand nous arrivâmes sur le parvis. Alors que je prenais une photo aux résultats incertains pour cause de lumière insuffisante, j'entendis une voix m'appeler par mon petit nom. Il m'arrivait cette chose improbable que déjà j'avais vécue deux ou trois fois, à Saint-Pierre des Corps où j'attendais une correspondance qui se faisait attendre, à Privas où ma belle et moi parcourions les ruelles, une autre dont le souvenir s'est évanoui, que je ne saurais plus situer ni dater : je venais de croiser le chemin de l'un de mes anciens collègues de travail. Après avoir pris de ses nouvelles, qui n'étaient guère flamboyantes, j'entrais dans la basilique où trois scouts fort bien charpentés venaient de me précéder. 


 



C'est bien beau Vézelay...

C'est bien beau la France... 

C'est vrai qu'ils sont jolis tous ces petits villages...

Tout comme Noyers qui fera l'objet d'un prochain billet...

Mais, toujours, cette sensation de visiter un musée...