dimanche 26 décembre 2021

La chanson du dimanche

Renouons avec une vieille tradition de blog tombée en désuétude : la chanson du dimanche.

Aujourd'hui "Si tu t'en vas" de Léo Ferré, 1960 :

 

jeudi 23 décembre 2021

Nous, le virus et la mort


Alpha, beta, omicron, auront eu le mérite de nous confronter à une chose à laquelle nous ne voulions plus croire : la mort. 

Et c'est vrai qu'ils nous ont bien terrorisé ces petits salopards. Au début du moins. 

Les fanfarons que nous étions, aux projets prométhéens, ont dû rabattre leur caquet, revenir sur terre. Adieu éternelle jeunesse, insouciance centenaire ! 

En deux ans à peine, quelques lettres d'une langue morte, nous ont ramenés à cette évidence oubliée : nous aussi sommes mortels. 

Nous avons réappris, si nous l'avions oublié, parfois même de très près, que la vie et la mort sont les deux faces d'une même médaille. 

Du coup nous n'avons plus peur. 

Merci à vous alpha et beta ! Et fuck yourself omicrone ! 


mardi 21 décembre 2021

Omicrone

 Si au moins ils pouvaient nous le présenter sous son vrai nom : omicron. 

T'as de beaux yeux tu sais...



Revu il y a peu (c'était dimanche) "Quai des brumes", de Marcel Carné. Oui c'est un chef-d'œuvre, et le mot n'est pas usurpé.

"Quai des brumes" ou l'histoire de trois solitudes, qui pour un trop bref instant, vont croire à la possibilité du bonheur.

La solitude d'un chien errant (quel comédien celui-là...), celle d'un homme et d'une femme, échoués dans un Havre d'avant sa destruction (nous sommes en 1938).

Mais bien sûr il y a aussi dans ce film, cette réplique célébrissime autant qu'admirable, si remplie de tendresse, de délicatesse et de civilité, que ne peut plus comprendre et prononcer une certaine jeunesse d'aujourd'hui, elle qui ne veut voir dans la femme qu'un objet de consommation courante, ces mots si simples pourtant, qui foudroient plus sûrement le cœur d'une belle que tous les "t'es bonne, c'est quoi ton 06" :

T'as de beaux yeux tu sais... 

jeudi 16 décembre 2021

Jour de pluie à "S" avec Solveig

 

J'avais dans mes affaires un vieux disque dur de plus de dix ans qui prenait la poussière. Il provenait d'un ordinateur qui avait rendu l'âme subitement, le temps d'une collation : à mon retour, écran noir définitif malgré de multiples autant que vaines tentatives de restauration. 

Hier j'ai rendu visite à l'informaticien de mon quartier afin de lui demander s'il était possible de récupérer les images que j'espérais, en dépit du plantage, conservées dans le bloc de métal. Il vérifia d'abord que l'objet était encore fonctionnel. Il l'était. Pour 25 euros je repartis avec un petit boitier dans lequel j'insérais le disque et raccordais le tout à mon ordinateur. Et là miracle : je pus parcourir à nouveau des photos dont certaines assez mémorables. Une vraie mine qui sera aussi comme un album de famille pour ma descendance.

De ce trésor, j'ai extrait ce matin une petite vidéo prise avec l'un des tout premiers appareils photo numériques, un Samsung très élégant, fin et léger, mais qui ne pétait pas très loin niveau pixels. La qualité de l'image s'en ressent. Mais je la trouve amusante malgré tout. Je l'avais faite un jour de pluie à "S", et la musique que l'on entend, c'est "La chanson de Solveig" de Grieg. Le détail amusant c'est que la musique, par le frémissement de la toile d'araignée provoqué par quelque courant d'air, semble sortir du vieux poste sur la cheminée qui n'est pourtant qu'une coquille vide :


mardi 14 décembre 2021

Only you


Apparemment c'est de l'histoire ancienne :

Aujourd'hui j'avais rendez-vous avec un vieil ami, marsouin comme moi dans les années 80, porte-de-Bagnolet. En prévision du resto, je suis allé me faire chatouiller le nez afin d'obtenir le bout de papier qui nous donne l'illusion de la vie d'avant. Bout de papier que bien évidemment jamais on nous demanda avant de passer commande. Vingt balles pour que dalle...

Pendant le déjeuner nous discutâmes de choses et d'autres qui ne vous regardent pas, mélange de souvenirs tropicaux et de nouvelles d'amis communs.

En sortant il avait un rendez-vous professionnel et moi, privilège des retraités, j'avais tout mon temps. Je décidais donc de rentrer chez moi à pied. J'sais pas si vous matez les aminches, mais porte-de-Bagnolet-porte-d'Orléans à pinces ça rigole pas ! J'ai fait ça au pas gymnastique, comme les marches que nous faisions durant nos classes, sur les hauteurs de Perpignan.

J'ai regagné la place Gambetta puis ai longé le père-Lachaise jusqu'au Bd de Ménilmontant. Là commence une rue très, très longue, en pente douce (ce qui est parfait pour la digestion) qui se finit Bd Beaumarchais : la rue du Chemin Vert. Il règne dans cette rue une atmosphère lugubre. C'est en grande partie dû au fait que les deux tiers des commerces y sont fermés (photo d'illustration). Quelles raisons pour une telle hécatombe ? La pandémie ? Certains avaient l'air si fragiles dès le départ que l'on se demande s'ils ont pu un jour dégager suffisamment de chiffre d'affaires ne serait-ce que pour payer le plat de pâtes du soir... Combien de drames derrière ces rideaux de fer baissés, combien de vies bousillées ? Comme euphémiseraient les communicants de la mairie de Paris, j'étais dans un quartier en mutation...

 

Sur le Beaumarchais j'ai pris à gauche jusqu'à la Bastoche. Là j'ai hésité entre traverser la Seine vers Austerlitz ou prendre à droite vers Saint-Paul. J'ai opté pour la deuxième solution, par la rue de Rivoli.

La rue de Rivoli... Quelle tristesse, quelle désolation ! Le chef-d'œuvre du massacre de Paris par sa Maire ! Et ce silence, ce silence... Si le bruit peut être une nuisance, à Paris il est aussi synonyme de vie. Là, c'était un silence de cimetière, à peine troublé par les insanités proférées par un cycliste bourré. Et puis, en cette veille de Noël, elle aurait dû être animée cette rue. Mais il n'y avait personne, les terrasses des cafés étaient désespérément vides, dégun au BHV. Et toujours ce silence mortuaire. Je crois que la rue de Rivoli, même avant la bagnole, même du temps des calèches, depuis sa création pour tout dire, n'a jamais été si silencieuse, si peu vivante. Si Anne Hidalgo devait être élue en avril prochain, Paris est l'épure effrayante de ce qu'elle ferait à la France.

J'ai passé la Seine et remonté la rue Saint-Jacques. Elle aussi est bien longue ! Et raide par-dessus le marché ! Je me suis arrêté, attristé, devant l'église Saint-Séverin dont l'état fait vraiment de la peine. Il semble que le patrimoine de la ville ne soit pas dans les priorités de la municipalité... Paris est endettée comme jamais, mais on se demande où est passé le pognon. 

Si j'avais la candidate socialiste en face de moi, je lui dirais que jamais personne n'avait autant martyrisé Paris avant elle.

Only you Madame...


Ramona, j'ai fait un rêve merveilleux




Ramona, j'ai fait un rêve merveilleux, 

Ramona, nous étions partis tous les deux... *

Il y a des amitiés dont il vaudrait mieux se passer. De celles qui sont des sortes de poison, des  protozoaires qui s'infiltrent dans vos vies, vos cerveaux, les manipulent, modifient vos comportements, vos jugements ; vous révèlent aussi. Pour le pire ou le meilleur, à condition d'éviter le pire. Rien est simple... Et l'art ou la poésie justifient-ils tous les moyens ?  Au point de décimer sa famille ?

S'il faut casser des œufs pour faire une omelette, Michel n'est pas prêt à franchir le pas.

J'ai revu avec beaucoup de plaisir ce film de Dominik Moll, avec Sergi López, Mathilde Seigner et Laurent Lucas, tous trois parfaits : " Harry un ami qui vous veut du bien". 

Du bon cinéma français.

*Thème musical du film. 

lundi 13 décembre 2021

Mamie meta

 

- Bonjour mamie !

- ... bonjour mon p'tit Julien...

- tu vas bien ? Je ne te dérange pas...

- non non... mais ce n'est pas demain que tu devais passer ?

- non. C'est aujourd'hui, comme d'habitude.

- ah....

- mais c'est peut-être l'heure de ta partie de dominos ?

- c'est nul les dominos ....

- de ta partie de scrabble ? 

- c'est nul le scrabble... Et puis pour cent consonnes, il n'y a que dix voyelles...

- oh pardon mamie ! Alors c'est l'heure du thé dansant ! Daniel 1 (ou Daniel 2 ?) doit t'attendre ?

- mon petit Julien j'en ai rien à f... de Daniel : il pue de la bouche et se pisse dessus quand la valse est trop longue... 

- ben alors quoi mamie ?

- j'attends mon casque. Mon casque. Ça c'est la vraie vie le casque. Encore mieux qu'avec la morphine ! Allez-va : reviens me voir dans un mois. Ou deux...

- bisous mamie...

- bisous.



samedi 11 décembre 2021

Réplique d'anthologie




Question d'un journaliste au pape Jean XXIII : - Combien de personnes travaillent au Vatican ? - Environ la moitié.

vendredi 10 décembre 2021

mercredi 8 décembre 2021

Sur l'pont du Nord

 

Plus personne sur la piste de danse. À partir de vendredi 10 décembre, et jusqu'au 6 janvier inclus, il sera interdit de danser dans les bars et les restaurants, selon un décret publié mercredi 8 décembre au Journal officiel. Cette période correspond à celle de la fermeture des discothèques annoncée lundi par le gouvernement

Les boîtes de nuit "ne peuvent accueillir du public jusqu'au 6 janvier inclus" à partir de vendredi 6 heures, selon le décret qui ajoute que "cette interdiction s'applique jusqu'à la même date aux activités de danse" des bars et restaurants.

SOURCE 

 

 

samedi 27 novembre 2021

Big one

 


Ah mes amis... je crois que cette fois-ci c'en est bien fini...

Nous pouvons les oublier les troisièmes, les quatrièmes doses. L'immunité tout ça...

La vérité c'est que nous allons tous crever, je ne vois pas d'autre issue...

Voici qu'un perturbateur s'invite dans la partie et qu'il n'a pas l'air de vouloir plaisanter. Certains l'ont déjà baptisé du nom de "Big One", ce cauchemar californien, qui peut-être était aussi jadis celui d'un chef indien sanguinaire allez savoir. Il a dans son carquois une provision de flèches empoisonnées qu'il destine à nos fragiles bronches. Nous ne pourrons pas lutter.

Son vrai nom, celui que lui ont donné les scientifiques qui l'ont découvert, c'est "Omicron". C'est plutôt mignon comme petit nom, mais ne nous y trompons pas : je crois qu'il est là, s'il le fallait, pour nous pourrir un peu plus la vie. 

Alors vite fait on ferme les frontières avec son pays d'origine (tiens...). Mais c'est déjà trop tard : le trouble-fête a été présentement repéré en Belgique, en Israël. Et nous savons depuis le début de cette tragédie que quand un cas est identifié quelque part, c'est qu'il s'est déjà répliqué à des milliers d'exemplaires un peu partout autour de lui. Il est comme ça, sans gêne. Il s'impose à nous sans autorisation préalable, sans passeport ni autres formalités, piétine notre art de vivre.  Lui et ses semblables commencent à nous faire chier !

À moins qu'il ne soit là qu'en ultime coup de semonce aux récalcitrants à la vaccination... 

Dites-moi que c'est un cauchemar. Un cauchemar collectif. Que demain nous allons nous réveiller dans le monde d'avant.

En attendant double ration de zinc pour moi demain...

jeudi 25 novembre 2021

Logique absurde

Éloignez-vous les uns des autres 



En préambule à ce billet, je voudrais faire une remarque. On entend plus trop les transhumanistes depuis quelque temps. Un mauvais virus, un coronavirus, un rhume pour tout dire, leur a fait s'éloigner leur rêve d'immortalité. La promesse semble, du moins momentanément, oubliée, retardée pour une raison indépendante de leur volonté. C'est assez amusant à noter je trouve. Finalement la mort existe encore.

Dans les années 80 une catastrophe épidémique s'abattait sur le monde : le SIDA. 

Une catastrophe... Un coup de tonnerre dans un ciel bleu... 

Mais, très vite, nous comprîmes les gestes barrières qui allaient nous sauver la vie : il suffisait de ne plus partager sa seringue dans les toilettes publiques, de mettre une fine protection de latex quand on allait aux putes, de ne pas trop se faire enculer et, forts de ces précautions, on pouvait continuer à vivre normalement, sans QR code et autres passes-sanitaires qu'on osait encore imaginer. Prendre le train... 

C'est pourquoi ces années 80, qui clôturaient l'insouciance des années 60-70,ne furent pas si terribles à vivre. Le deuil se fit dans une transition douce, les terrasses des cafés nous restaient ouvertes, et c'était bien là l'essentiel. La vie était encore possible, la convivialité sauvegardée. On baisait un peu moins, ou avec la peur au ventre le lendemain d'une incartade et c'était tout. Ça restait gérable. Un peu triste, mais gérable.

Aujourd'hui c'est bien plus violent, bien plus agressif.  Ce que l'on nous propose, ce n'est rien moins que l'évitement de la vie. L'évitement du prochain. Une vie carcérale et contrôlée, avec l'assentiment semble-t-il de la majorité de la population. Papiere ! Plus de poignée de main amicale, plus de bisous. Plus de contact ou tu deviens "cas contact".

Mais où sommes-nous tombés ? Qu'avons-nous accepté ?

Les transhumanistes refusent la mort, et nous les suivons dans leur logique absurde. 

Au prix de notre vie.



lundi 22 novembre 2021

Luttons !



 On ne pourra pas dire que je ne fais rien pour lutter contre la pandémie.

Par mes achats judicieusement ciblés, je compte bien contribuer à terrasser le monstre (photo).

Mais pourquoi 99,9% ? Qui ou quoi se cache derrière ce 0,1 restant qui ose encore défier ce produit miracle ? 

Rare

 


 Rare (admirable précision...) et, on l'espère, bientôt désuet, suranné, voué à l'oubli...

(Photo cliquable pour plus de lisibilité)

SOURCE

mardi 16 novembre 2021

Brigitte

 

Depuis le temps qu'elle m'en réclamait quelques pousses... 

- Je t'ai apporté des lilas de "S" ! 

- Ô merci ! Ce sont des blancs ?

- Oui. Je les ai prélevés à côté de chez Brigitte. Mais ils sentiront bon quand même...

Brigitte est un chiotte à "S" posé sur une structure de bois au-dessus d'un trou, habillé de tuiles romanes et caché derrière un bouquet de lilas. Nous l'utilisons encore beaucoup et, l'été, l'endroit est envahi de  grasses mouches bruyantes, vertes ou bleues.

Il faut dire que le confort à "S" est un peu sommaire, spartiate. Quand il y a quarante ans ma belle me fit découvrir ces lieux splendides, il n'y avait rien. Dans les années 70 mes beaux-parents avaient sauvé de l'écroulement total  cette ancienne magnanerie. Longtemps après que les travaux de sauvegarde furent finis, les cartes d'état-major de la région continuaient d'indiquer "S" avec la mention "ruines" en italiques accolée. De fait, il restait beaucoup à faire.

- Mais ils faisaient comment tes parents quand ils venaient ici ?

- Mon père avait creusé un trou, là, derrière les lilas et avait posé quelques planches dessus.

Le trou s'était bouché et des planches, il ne restait que quelques débris pourris.

- Bon... et on fait comment maintenant ?

Avec un sens de l'a-propos, elle me répondit " tu te dém....". 

Et nous partions tous les matins, dans des directions opposées, avec notre rouleau de pq à la main... Au bout de quelques jours, quand nous commencions à sentir un peu fort, nous descendions nous asperger d'eau claire au ruisseau qui est en contrebas de la maison, car d'eau courante nous en étions également dépourvus. Mais en secret (quel secret...) je conservais l'idée de réhabiliter les chiottes de mon beau-père.

Un jour que je revenais de faire mes courses, je m'arrêtais au village et pénétrais dans le café de M. B. M. B. était un jovial colosse, passionné de chasse, qui devait être emporté par le crabe quelques années plus tard. Pour l'heure j'étais son seul client. Je lui commandais un pastis et il mit deux verres sur le comptoir :

- Je vous accompagne si vous le voulez bien.

Et nous entamâmes une conversation de bric et de broc, faite de ces futilités que l'on se dit entre deux presque inconnus. À un moment, à brûle-pourpoint, je lui demandais s'il ne connaissait personne qui aurait un chiotte à vendre.

- Ah on peut dire que vous tombez bien vous ! J'en ai un justement, moi, de chiotte ! Vous voulez le voir ?

Eh comment que je voulais...

Il m'entraina dans la cour derrière son établissement. Là, à côté d'un réduit à outils, il y avait un magnifique trône de porcelaine immaculée. Je me laissais aller à la contemplation de l'objet*. En fait de contemplation, je me demandais surtout comment j'allai bien pouvoir m'y prendre pour briser le siphon sans trop de dégâts, afin de créer une prise directe avec mon trou. Mais M. B. se trompa sur mon attitude qu'il prit pour de l'hésitation :   

- Je vois que vous n'arrivez pas à vous décider. Mais vous savez ce ne sont pas n'importe quels chiottes !

- Ah bon ? Et qu'ont-ils de si particulier ?

- Eh bien avant que je me décide à les remplacer, ils étaient dans mon café. Un jour, Brigitte Bardot est passée dans notre vallée. Elle a pris un verre ici et puis... et puis elle a demandé les toilettes. Voilà ...

- Oh mais dites-moi ça change tout ! Si BB a fait l'honneur de poser son adorable fessier sur ces chiottes je les prends sans plus me poser de question !

Je rapportais mon trésor derrière le comptoir. Sans même me demander mon avis M. B. nous resservit deux pastis. La scène eut paru cocasse à un visiteur : deux hommes accoudés de part et d'autre du comptoir dont l'un avait pour voisin immédiat un magnifique chiotte.

Il ne me demanda pas d'argent, trop content sans doute de l'avoir débarrassé d'un encombrant promit à la déchetterie. Mais, au moment de payer mes consommations, je laissais malgré tout un Debussy sur le comptoir.

Brigitte valait bien ça...

 *Ben quoi ? À Beaubourg on contemple bien des urinoirs !






mardi 2 novembre 2021

On nous a vus à Noyers

 


La clarine, petite cloche qui annonce que la vente des truffes va commencer, n'avait pas encore sonné quand nous arrivâmes fiston et moi ce matin-là à Noyers. Sur la place l'effervescence était à son comble pour la reprise de cette activité longtemps interrompue pour cause de sécheresse ou de Covid.

Noyers, joyau médiéval comme l'annoncent les dépliants touristiques, est une carte postale de la France rurale chic et bourgeoise. Une France pas encore remplacée. Beaucoup de Parisiens aisés y ont aussi leur résidence secondaire. Fuyant leur 16ᵉ ou leur 7ᵉ, ils viennent ici le week-end se retrouver dans une mixité sociale très relative : on ne croise pas beaucoup de diversité dans les rues de Noyers... 

C'était jour de marché et les meilleurs produits de Bourgogne s'offraient au désir des nombreux passants. En dépit de l'heure très matinale, j'avais envie de goûter à tout. Finalement nous optâmes pour quelques mètres de boudin qui venaient tout juste de sortir de leur eau de cuisson. À tomber par terre le boudin... Je l'aurais bien arrosé d'un de ces fameux "Bourgogne blanc" mais le devoir me commandait de rester raisonnable : j'avais encore 200 km à faire pour regagner Paris.



 Lestés de nos emplettes, nous avons continué notre visite du village, décidément très beau : aucune fausse note nulle part, aucune tâche venant gâcher l'ensemble. Stéphane Bern (mais il connaît sûrement) serait charmé. 

C'est à regret qu'il nous a fallu partir, rêvant de quelque achat immobilier, de devenir, nous aussi, bon-chic-bon-genre et bien nourris.









lundi 1 novembre 2021

On m'a vu à Vézelay

 



 

À Vézelay fiston et moi y sommes arrivés entre chien et loup. À peine avions-nous commencé à gravir la roide côte qui monte à la basilique, que notre regard fut attiré par un caviste qui proposait une dégustation des vins du cru. Sainte Madeleine pouvait bien attendre un peu... Pour nous faire pardonner nous jetâmes notre dévolu sur une cuvée... Sainte Madeleine et reprîmes notre ascension. La nuit tombait franchement quand nous arrivâmes sur le parvis. Alors que je prenais une photo aux résultats incertains pour cause de lumière insuffisante, j'entendis une voix m'appeler par mon petit nom. Il m'arrivait cette chose improbable que déjà j'avais vécue deux ou trois fois, à Saint-Pierre des Corps où j'attendais une correspondance qui se faisait attendre, à Privas où ma belle et moi parcourions les ruelles, une autre dont le souvenir s'est évanoui, que je ne saurais plus situer ni dater : je venais de croiser le chemin de l'un de mes anciens collègues de travail. Après avoir pris de ses nouvelles, qui n'étaient guère flamboyantes, j'entrais dans la basilique où trois scouts fort bien charpentés venaient de me précéder. 


 



C'est bien beau Vézelay...

C'est bien beau la France... 

C'est vrai qu'ils sont jolis tous ces petits villages...

Tout comme Noyers qui fera l'objet d'un prochain billet...

Mais, toujours, cette sensation de visiter un musée...

 



dimanche 10 octobre 2021

Octobre à "S."

 


De nouveau à "S". 

L'épisode cévenol est passé au loin, épargnant les chères collines, apportant juste ce qu'il manquait d'eau pour faire murmurer de nouveau les ruisseaux. Tout est calme et serein. Pas même un coup de fusil, un aboiement de chien : la race des chasseurs semble avoir subitement cessé d'exister. Et mon traditionnel cuissot de sanglier alors ?

Je lis, je relis sur la terrasse ensoleillée "Le Siècle des Lumières", d'Alejo Carpentier. Eh oui Esteban, c'est aussi ça la révolution, le siècle des Lumières : Un siècle radical, une époque tranchante... 

C'est un livre surchargé, baroque, sublime comme une cathédrale de La Havane. Il faudrait pour chaque page, chaque nom propre ou nom commun, un dictionnaire à portée de la main. Mais quoi ! on ne va pas reprocher à un écrivain de nous enseigner un peu de vocabulaire ! De nous enrichir !

Il fraîchit.

Le soleil court vite en cette saison et se rapproche déjà de l'horizon. Dans quelques minutes il va passer la colline, et je n'ai pas encore monté le bois pour le feu de ce soir. 

vendredi 8 octobre 2021

Protocole sanitaire


Bon... 

L'idéal en fait ce serait trois doses tous les deux jours et on en viendrait peut-être à bout de ce fichu virus !!! 



jeudi 7 octobre 2021

Le Vert Galant




Quel vieux cochon tout de même que CE MITTERRAND...

Naïfs que nous sommes nous avons cru que c'était à nous qu'il s'adressait, avant de partir, en prononçant ces mots :

"Là où je serai, je serai toujours avec vous : je crois aux forces de l'esprit". 

En fait il disait au revoir à ses (nombreuses) femmes... 

samedi 25 septembre 2021

Botticelli



Aujourd'hui ma belle, d'un coup de pied énergique dans le mien, m'a tiré du canapé où je gisais dans une sieste rêveuse. À noter qu'il n'y a qu'elle qui peut se permettre pareille chose : n'importe qui d'autre se mangerait illico un pâté de phalanges et irait moucher rouge dans la minute.

- je t'emmène voir l'exposition "Botticelli".

- je n'ai pas de passe...

-eh bien va t'en faire un à la pharmacie du coin !

Cinq minutes plus tard je me faisais chatouiller le nez. Dix de plus et tombait sur mon smartphone le précieux (bien qu'inutile) laisser-passer : j'avais une perm de 72 heures. À moi terrasses, boîtes de nuit et salles obscures !

Et musées donc. 

De tous les musées parisiens, le musée Jacquemart-André n'est pas le plus grand mais certainement l'un des plus beaux, situé dans un ancien hôtel particulier du XIXè d'une imposante architecture. 

Mais, sans plus attendre, quelques photos de l'exposition :





PS :
Pour mesurer le génie de Botticelli, on zoomera dans la photo en tête de ce billet. 

jeudi 23 septembre 2021

D'un film l'autre, plutôt l'autre

 


L'autre soir je m'étais mis en tête de revoir "Les liaisons dangereuses" de Stephen Frears tiré du roman éponyme, dont je n'avais plus guère de souvenirs.

Mais, très vite, je me suis rendu compte que je n’en avais rien à f... de tous ces poudrés-perruqués, de leurs complots d'alcôves, de leurs vices et leurs dépravations sadiques. C’est à croire que pour Stephen Frears, comme pour l'auteur du roman, le XVIIIè siècle ne se résumerait qu'à une vaste coucherie, que rien ne s'y serait fait de grand, de beau, de noble. Que les hommes de ce temps décadent l'auraient occupé à se refiler la vérole. Que, sans doute, était là la raison pour laquelle nous n’avions pas su conserver l'Amérique qui nous revenait de droit. Et que la fête commence... 

J'ai donc zappé et suis tombé sur les "Deux Frères" de Jean-Jacques Annaud qui, diffusé sur une chaîne privée, venait à peine de commencer. 

Quel bonheur de revoir ce film ! Jean-Jacques Annaud n'est pas de ces cinéastes qui se foutent de la gueule du monde, et de "La guerre du feu" à "Stalingrad", en passant par "Le nom de la rose" ou "Coup de tête", toute sa filmographie en témoigne. Dans tous ses films on reste admiratif devant le travail accompli, la rigueur, le soin apporté aux moindres détails. C'est également vrai dans "Deux frères", avec un Vietnam époque coloniale remarquablement reconstitué bien que gentiment moqué, voire tourné en ridicule (beaucoup de scènes et de dialogues gaguesques). Mais, surtout, on est jaloux de cet enfant qui s'endort aux côtés d'un bébé tigre comme nous le faisions avec notre chaton, qui joue à cache-cache avec lui. Et, en ce siècle qui ne tardera plus à accorder une âme aux animaux, dans la continuité de la loi du 10 juillet 1976 (article L214) qui leur reconnaissait déjà une sensibilité, on se laisse aller sans retenue à cet anthropomorphisme que nous propose J-J Annaud, où l'homme révèle sa bestialité et l'animal son humanité. On se résigne avec Sangha à la captivité, au renoncement, à l'abandon de la vie même. 

Mais, de leur passage parmi les hommes, les deux frères en auront tiré une bonne leçon qui, à la fin du film, les sauvera tous les deux...

Pour l'anecdote il se trouve que ce film fut coupé de trois longues pages de publicité durant lesquelles je me rabattais sur le débat entre les deux écolos finalistes sur LCI, en vue du second tour de leur primaire de samedi prochain. Me croirez-vous ? Je suis tombé respectivement sur l'importante question des transgenres, sur celle non moins importante des réfugiés Afghans, ainsi que des réfugiés du monde entier pour faire bonne mesure, plus un autre thème du même tonneau dont j'ai oublié la teneur. Du bien-être animal, de l'abattage rituel, du sort des abeilles comme de l'écologie en général, j'ai l'impression qu'il en fut très peu question tout au long de ce débat.

Avec Jean-Jacques Annaud j'étais décidément en bien meilleure compagnie...

lundi 20 septembre 2021

Journées du patrimoine*

 


 

 *En attendant celles, encore en gestation, DU MATRIMOINE.

Hier ma belle et moi avons fait notre journée du patrimoine. Une journée un peu paresseuse, à quatre pas de notre maison à "l'Institut Giacometti" rue Victor Schœlcher dans le 14ème arrondissement.

Giacometti est ce sculpteur qui sembla trouver l'inspiration dans les momies égyptiennes. Plutôt bien côté, je trouve pour ma part qu'il est un artiste assez secondaire.

Mais vous pourrez en juger vous-mêmes au travers des quelques photos suivantes :  








 

mardi 31 août 2021

Les grands-enfants





Les Taliban sont de grands-enfants. Donnez-leur de vieilles pétoires russes, un smartphone dernier cri, un Coran*, une vieille bleue Motobecane, et ils s'amusent comme des fous.

Ce sont de grands-enfants mais, contrairement à nos dirigeants immatures, ils ne plaisantent pas. Avec leurs vieilles pétoires ils ont viré successivement les Anglais, les Russes, et aujourd'hui les Américains. 

Au fond ces grands-enfants sont des hommes qui en ont. 

Mais en accueillir en France serait faire grossir les rangs, déjà gros et nombreux, de ceux qui rêvent de nous expulser de notre propre pays.

Nous qui en avons si peu. 


*Indispensable Coran.